Développement économique du Val de Saône (2) : quelle stratégie adopter ?

Développement économique du Val de Saône (2) : quelle stratégie adopter ?

Info+ :

CCI Côte-d'Or - Antenne Beaunoise
Xavier Desmist
13 bd Maréchal Joffre
21000 BEAUNE 
xavier.desmist@cci21.fr
03 80 26 39 39

C.C. Rives de Saône
Président : Jean Luc SOLLER
15 bis grande rue du fbg Saint Michel
21250 - Seurre
03 80 20 48 54 
secretariat@rivesdesaone.fr

Saint-Jean-de-Losne
Maire Marie-Line DUPARC 
2 rue de la Liberté
21170 Saint-Jean-de-Losne
03 80 48 19 19 
mairie.stjeandelosne@orange.fr

Seurre
Maire Alain BECQUET 
4 Place de l'Hôtel de Ville
21250 Seurre
Tél. 03 80 21 15 92
mairie.de.seurre@wanadoo.fr


19 octobre 2017

Suite de notre dossier sur le développement économique des villes riveraines de la Saône réalisé avec la CCI de Côte-d'Or. Le fleuve en serait-il le remède miracle « Oui ! » répond Jean-Luc Soller, président de la Communauté Rives de Saône, mais à condition de prendre les mesures efficaces, d’être « opportuniste et pragmatique » et de laisser la place à l’entrepreneuriat privé.

 

Développement économique du Val de Saône (2) : quelle stratégie adopter ?
Propos recueillis par l’Agence ProScriptum et Brigitte Bacheley

 

Quelle est aujourd’hui la stratégie de l’emploi et du développement économique sur le territoire ?

Il y a deux axes. La Saône et celle des petites entreprises. Nous avons des sociétés comme Noz sur le technoport de Pagny qui a créé une centaine d’emplois en 3 ans mais d’une manière générale nous ne sommes pas sur un territoire où vont s’implanter des entreprises de 200, 300 salariés. Elles s’installent sur des grandes villes. Aujourd’hui, nous misons beaucoup sur la Saône. Nous avons construit des ateliers relais, un bâtiment en pleine propriété comme celui de la société Le Boat et nous travaillons avec des intervenants comme VNF, les entreprises locales, le salon fluvial que nous avons relancé.

Quel est l’intérêt du fluvial ?

C’est une économie non délocalisable. Et miser sur des petites entreprises, c’est aussi asseoir le tissu économique. On équilibre les risques en multipliant les petites entreprises. Et plus on a d’opérateurs, plus des métiers périphériques peuvent se développer. La Communauté de communes ne peut pas créer d’emplois, ce n’est pas son rôle. Elle peut juste être un facilitateur.

Avec la loi NOtré, les Communauté de communes ont obligation de reprendre le foncier. Comment va s’opérer cette transition ?

Nous travaillons avec un cabinet d’experts, mais sans avoir les budgets pour répondre aux difficultés du territoire : l’absence de foncier à Seurre, le problème de centres bourg qui sont enclavés et où le dynamisme économique et les investissements sont absents depuis de nombreuses années. Les habitants quittent ces centres bourg. Si on prend l’exemple de Saint-Jean de Losne, la ville ne peut plus développer son centre-ville, les commerces partent et les habitants avec eux. Saint-Jean a su rebondir parce qu’elle est tournée vers son fleuve : les bateaux de croisière, les touristes sont immédiatement en ville. A Seurre, la ville tourne le dos à la Saône et nous allons essayer de réconcilier la ville avec son fleuve en valorisant le patrimoine historique, en rénovant les gradins… Le port sera notre ressource, son développement sera accompagné d’un plan de circulation, d’une action autour du développement du commerce.

Quel est le calendrier ?

Au fil de l’eau ! Il faut être pragmatique et opportuniste. Depuis trois ans les choses ont beaucoup évolué. Nous travaillons avec la CCI, les entreprises, les communes et ensemble nous discutons de stratégies, des difficultés. On arrive à prendre des directions communes comme le projet avec Saint-Jean pour perfectionner l’appontement des paquebots fluviaux, avec une offre de nouveaux services comme par exemple la société Piper boat. Depuis l’an 2000, entre 5 et 6 millions ont été investis dans l’Est Beaunois pour accompagner l’essor du tourisme, en premier lieu par l’aménagement de la Saône, mais encore une fois, ce sont les entreprises qui doivent investir. Nous, nous restons là pour mettre des éléments en place pour faciliter l’activité.

Y a t-il une opportunité réelle de tourisme fluvial ?

Oui, les ports du sud sont saturés. C’est ce qu’a fait l’entreprise H2O, et les nouveaux anneaux ont été immédiatement loués. La Saône est l’atout majeur du territoire pour développer l’économie, avec le secteur artisanal également. D’autres projets régionaux comme le Technoport de Pagny ont un impact direct mais c’est une stratégie internationale, beaucoup plus lente et sur laquelle nous n’avons pas de maîtrise à notre niveau. Ces projets doivent être avant tout portés par les entreprises et l’investissement public doit accompagner ces projets. Il y a la dynamique commune, mais aussi la nécessité que chacun reste à sa place.

 

Jean-Luc Soller, président de la Communauté Rives de Saône,
Jean-Luc Soller, président de la Communauté Rives de Saône, Marie-Line Duparc, maire de Saint-Jean-de-Losne - Inauguration du Salon Fluvial de Saint-Jean-de-Losne.

 

Ajoutons-y une réflexion de fond - sur laquelle les élus et la maire de Saint-Jean-de-Losne, Marie-Line Duparc, la première, cogite : quelle est la nature du centre-ville de Saint-Jean ? « Que veut-on y voir, y trouver, y proposer, pour les habitants comme pour les touristes, sur quel périmètre, pour quelles activités », résume Xavier Desmist. 

S’il est un peu tôt pour faire le bilan de la saison estivale au bord de la Saône et surtout au port de Saint-Jean-de-Losne, c’est que la saison n’est pas terminée.

« Tout est encore complet, dit avec enthousiasme la dynamique maire Marie-Line Duparc. Les quais, l’amarrage, le port (gestion privée), les commerces le ressentent encore. »

Maire depuis 2014, venue de Dijon, Marie-Line Duparc l’avoue, elle est ravie d’un contact permanent avec la CCI, le Département, la Région (depuis peu) et le partenariat avec la Communauté de communes dans tous les projets, et elle n’en manque pas.

« En plus des projets d’ouverture de divers commerces et de restaurants, attention sans grande surface, en gardant une identité cœur de ville, nous tenons à Saint-Jean-de-Losne à la transmission des savoirs, des métiers du fluvial, car Saint-Jean-de-Losne est une ville d’eau et d’histoire.

Nous travaillons sur l’accueil des touristes qui sont de passage une ou deux nuitées. Que proposer pour une halte jusqu’à trois nuits ou plus, avec il faut le noter récemment plus de personnes jeunes, des couples avec enfants, plus de retraités en fin de saison et surtout de plus en plus de Français ?

Comment distraire l’arrivée de 150 personnes, 40 rien qu’en personnel, avec un gros bateau au port, comme par exemple fin septembre, celui qui remontait d’Avignon ?

Et avec tout de même un paquebot amarré chaque semaine.

Quels services proposés ? Les paquebots, cet été, ont travaillé avec un fleuriste, un bureau de tabac, un supermarché. Certains commerçants connaissent à l’avance les dates d’escales et s’y préparent. Il en va de même pour de nombreuses péniches hôtels qui font halte régulièrement dans la cité batelière. »

La plaisance ? Une activité à l’année ? Mais oui !

Oui mais après, morne plaine ? Jamais, car il faut rentrer son bateau, penser aux éventuelles réparations ou en tout cas à l’entretien, la vente peut-être et de nouveau la préparation de la future saison.

« Les professionnels ont des agendas surbookés et c’est tant mieux, précise Madame le Maire. Nous avons la chance d’avoir de l’eau navigable. En fin d’année, la société le Boat intégrera les nouveaux locaux portés par la Communauté des communes. Ce loueur passera de 60 à 80 bateaux. Chaque loueur a de plus en plus d’activités. Il faut penser aussi à tout ce qui touche le vélo, moyen de circulation indispensable pour les plaisanciers. On arrive donc à saturation. »

Des solutions ? Oui heureusement avec la Communauté de communes et tous les partenaires, Saint-Jean-de-Losne porte ce Pôle Fluvial, et dix bateaux, c’est un emploi.

« Les anciens bâtiments au bout du quai, espère vivement Marie-Line Duparc, devraient devenir une création d’une halte touristique et culturelle. Je viens de Dijon et d’un milieu culturel et cela manque ici : du théâtre, du cinéma, des activités diverses à bord d’une péniche, ce serait formidable ! C’est dans les tuyaux…Reste les finances !

Quand je pense qu’il y avait des péniches partout et que les routes sont envahies par les camions, je ne comprends pas. Pourquoi ne pas remettre en question le mode transports ? Et pourquoi pas aussi réhabiliter les plages, créer des bassins naturels et améliorer les points d’eau ? Il faut réfléchir autrement. Se retrouver. »

 

À Seurre, la problématique est la même qu’à Saint-Jean-de-Losne, même si le port possède une autre dimension.

Seurre
Photo Brigitte Bacheley

« Le partenariat entre la Communauté de Communes « Rives de Saône » et la CCI est le bienvenu, puisque depuis plus d’un an, elle nous accompagne dans notre réflexion d’ensemble sur le territoire. Le diagnostic a été posé et il doit  nous aider à mettre en place les futures orientations économiques sur la Communauté de Communes et plus précisément dans les Centres-Bourg (aide pour les commerces), précise Alain Becquet, maire de Seurre (près de 2500 habitants).

Comment redynamiser le centre-ville ? 

Il faut redéfinir les priorités, les besoins et repartir de notre plus bel atout qu’est la Saône.

Les travaux de reconstruction des quais du Nord de la Saône en gradins, comme dans une arène, ont débutés en juillet dernier et devraient se terminer en février2018. Le montant total de ses travaux s’élève à 1, 450 millions d’euros HT subventionnés à 80%.

Ces gradins d’une longueur de 120 mètres, complètement accessible aux personnes à mobilité réduites, devraient permettre l’accueil de grands bateaux de croisière. Rives de Saône est le porteur du projet conjointement avec la Ville de Seurre.

Le  tourisme fluvial est un vecteur de l’économie non négligeable pour nos commerces car ces touristes ont un bon pouvoir d’achat. Seulement, ils partent à leur descente visiter la côte viticole.  Il faudrait arriver à travailler en amont avec les tours opérateurs afin de proposer des visites de notre patrimoine qui est notre seconde richesse (Maison Bossuet, Etang-Rouge, Eglise Saint-Martin, l’Hôtel Dieu…)

Et il me semble très important d’arriver à nouer des partenariats avec la côte viticole classée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle verra sans aucun doute passer de plus en plus de touristes.

C’est un grand défi que le nouvel Office de Tourisme Communautaire créé le 1 er janvier 2017 aura à relever.   

Nous devrons continuer également à développer notre camping Municipal et notre base de loisirs où les touristes peuvent s’initier au Ski Nautique, Aviron, Canoé Kayak et depuis cette année faire du pédalo. La fréquentation en 2017 en augmentation de plus de 20%, prouve que le potentiel est bien présent et qu’il faut continuer de le développer.

Concernant la baignade, l’espace aquatique Fernand Bonnin est également un atout touristique. Réhabiliter les plages de Saône n’est pas à l’ordre du jour, la qualité de l’eau de la Saône n’est pas de très bonne qualité et la baignade interdite. Et puis dans ce domaine, faisons confiance à la base de loisirs en plein air du Lac de Chour.

La ville continuera à développer l’axe le long de la Saône puisqu’elle prévoit dans ses projets, en 2019, la réfection du quai du Nord.

 Seurre réfection du quai du Nord
Photo Brigitte Bacheley

 

 

CCI 21 et la Communauté de communes des Rives de Saône Dossier 1

Objectif : Redynamiser les Rives de Saône !

Depuis deux ans et demi, la CCI 21 et la Communauté de communes des Rives de Saône ont noué un partenariat économique visant à redynamiser ce territoire situé à l’est du Beaunois et notamment les bourgs situés en rives de Saône. L’idée est de profiter du fleuve pour créer un nouvel élan économique englobant une stratégie globale d’aménagement du territoire et des zones urbaines... Lire+

 

 

 

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