La formation professionnelle ? Un levier de croissance pour les territoires de Bourgogne Franche-Comté

18 décembre 2018

Rencontres Territoriales Economie-Emploi-Formation organisées en 2018 constituent une suite à celles qui se sont tenues fin 2017 au cours desquelles la présidente de la région et la préfète de BFC s’étaient engagées à poursuivre le dialogue avec les acteurs des territoires. 9 rencontres ont été organisées sur l’ensemble du territoire régional dès mi-novembre. Elles ont permis la participation de plusieurs centaines d’acteurs… élus, opérateurs de  la formation et de l’emploi, associations… On peut sans doute regretter une participation assez faible des chefs d’entreprises, probablement un axe de progrès qui devrait être poursuivi pour le futur. Néanmoins les témoignages apportés ont montré une certaine disponibilité et une ouverture des entreprises concernées et qui ont accepté de prendre sur leurs agendas généralement très serrés pour répondre à nos invitations. **

 

La dernière réunion des rencontres territoriales Economie Emploi Formation de Bourgogne-Franche Comté s'est tenue à Dijon, avec la participation de monsieur le préfet de Région, Bernard Schmeltz, de la présidente du Conseil Régional, Marie-Guite Dufay, et de la rectrice de l'académie de Dijon, Frédérique Alexandre-Bailly et d’Océane Charret Godard, vice-présidente du Conseil Régional en charge de la formation professionnelle et Jean Ribeil, directeur régional de la DIRECCTE.

Ces rencontres visent trois objectifs principaux !

Il s’agit de montrer la capacité des acteurs publics, Etat, Rectorat, Région à se mobiliser pour répondre avec les acteurs territoriaux aux difficultés, problématiques, enjeux dans la sphère de l’économique, de l’emploi et de la formation. L’occasion de montrer également qu’il existe des outils et des réponses possibles aux situations ce qui permet de constater que beaucoup d’acteurs ne connaissent pas ou pas suffisamment ce qui existe et ce qu’il est possible de réaliser. Plusieurs témoignages d’entreprises évoqués lors de chacune des rencontres ont permis d’illustrer sur la base de faits concrets et avérés que des réponses concrètes et opérationnelles sont possibles.L'idée est de tous tirer ensembles et dans le même sens et montrer qu’il est véritablement possible de « faire des choses positives ensembles ». Le Pacte Régional d’investissement dans les compétences illustre particulièrement cette volonté. Le troisième objectif est de continuer les échanges et le dialogue avec les acteurs locaux pour mieux connaitre leurs attentes, besoins, propositions de pistes d’action.  C’est véritablement le sujet majeur des RTEEF. Ce qui peut se résumer ainsi « Il n’est pas question de faire à la place d’eux mais avec eux ».

Des acteurs locaux qui connaissent bien leurs sujets et préoccupations, qui ont mis en place des actions tout en ayant connaissance de la portée mais également des limites, et qui ont pour mission d’intégrer qu’ils peuvent compter sur le niveau régional pour les aider et leur apporter leurs soutien, dispositifs, financements, ingénierie…

La loi pour « la Liberté de choisir son avenir professionnel » votée et promulguée récemment dont l’ampleur interpelle nécessairement, suscite des interrogations voire des inquiétudes. Cette loi rebattant de nombreuses cartes, il est nécessaire qu’elle soit partagée, explicitée, interrogée même si plusieurs de ses dispositions s’appliqueront de façon décalée dans le temps en raison du nombre très important de décrets d’application. L’objet et les enjeux du Plan Régional d’Investissement dans les Compétences (PRIC) tant dans son contenu, n’est pas encore formellement finalisé dans la méthodologie déployée pour parvenir en BFC à l’élaboration d’un texte lourd et ambitieux. Il a également vocation à donner du sens aux actions, mobilisations, priorités qui seront déployés au cours des 4 prochaines années dans le domaine de la formation professionnelle. Le PRIC sera présenté et signé lors d’une rencontre qui se tiendra le 20 décembre prochain.

 

Le Plan régional d’investissement dans les Compétences, qu’est-ce que c’est ?

Le PRIC est l’une des 4 composantes qui s’inscrivent dans une programmation plus large, le plan pluriannuel d’investissement pur libérer les leviers innovation de la croissance et doté de plus de 57 milliards d’euros pour la période 2018 / 2022 qui poursuit deux objectifs majeurs qui s’ajoutent aux actions déjà menées et aux formations déjà réalisées. S’il ne valorise pas ce qui est déjà fait, il constitue nécessairement « un plus » qui sera évalué. Il touche les publics en situation d’exclusion (toutes les exclusions) pour les préparer aux évolutions de demain. Il est destiné à protéger les plus fragilisés sur le marché du travail en accompagnant et en formant, en 5 ans, un million de chômeurs peu qualifiés et un million de jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en stage ! le PRIC doit accélérer par l’investissement les transformations du système de formation professionnelle en le centrant sur l’individu et en le rendant plus lisible, plus accessible, plus agile et plus innovant. Il est sur ce volet en résonnance très forte avec la loi sur la liberté de choisir son avenir professionnel.

Pour la déclinaison de ce plan la Bourgogne-Franche Comté disposera d’un budget de plus de 251 millions d’euros sur 4 ans. Les actions régionales seront complétées par de grands programmes nationaux (appels à projets) auxquels ils pourront s’adosser ou qu’ils pourront compléter au regard des spécificités régionales et des priorités retenues. Ce plan en cours de finalisation, a été élaboré en associant de très nombreux acteurs régionaux et départementaux qui ont largement répondu à notre invitation visant à mener un travail de fond autour de plusieurs thématiques qui ont chacune fait l’objet de groupes de travail et d’une intense activité de synthèse et d’articulation. Il associe très étroitement l’Etat, la Région, le Rectorat, les opérateurs tels que Pôle emploi et les partenaires sociaux qui en Bourgogne-Franche-Comté ont accepté de signer le document (situation probablement unique au niveau national).

 

Le plan pauvreté ? Sans doute était-il temps en effet !

La stratégie de prévention et de lutte contre la pauvreté annoncée par le Président de la République, le 13 septembre dernier, est mise en œuvre au niveau des territoires par une gouvernance nouvelle portée par l’ensemble des acteurs sociaux du territoire et coordonnée par le préfet de région s’appuyant sur la DIRECCTE et la DRJSCS. Elle porte deux ambitions majeures d’investissement social. Dans l’éducation et la formation d’une part et dans l’accompagnement et l’émancipation sociale par l’emploi d’autre part. Par son ampleur, elle va mobiliser plusieurs politiques publiques, puisqu’il convient d’agir sur les leviers économiques, sociaux, sanitaires, culturels et éducatifs. L’Etat investit sur la durée du quinquennat 8 milliards d’euros au titre des 5 engagements de la « stratégie pauvreté » que sont l’égalité des chances dès les premiers pas pour rompre la reproduction de la pauvreté, la garantie au quotidien des droits fondamentaux des enfants, un parcours de formation garanti pour tous les jeunes, le chemin vers des droits sociaux plus accessibles, plus équitables et plus incitatifs à l’activité et l’investissement pour l’accompagnement de tous vers l’emploi. 

 

La conférence régionale de la stratégie pauvreté en B.F.C du 4 décembre a réuni plus de 250 acteurs.

Elle a mis à jour des axes d’améliorationsur les thèmes suivants… Enfance et droits essentiels des enfants, des jeunes, insertion et travail social ont d’ores et déjà émergé. 15 groupes ont été créés régionaux sur les thématiques « réussite scolaire et pauvreté, formation des jeunes, service public de l’insertion, formation travail social… » dont l’objectif consiste à faire évoluer les pratiques dans une démarche d’amélioration collective, d’évolution et de maillage des partenariats tout en permettant de libérer les initiatives et le faire autrement. La stratégie de lutte contre la pauvreté privilégie une structuration du travail auprès des préfets, pour reconnaître pleinement le caractère interministériel de cette politique publique au travers de l’hébergement et du logement, de l’emploi, de l’éducation, de la santé et du médico-social. Par ailleurs, l’ensemble des départements et les métropoles qui en ont les compétences seront invités à s’engager sur un nombre limité d’objectifs que sont le service public de l’insertion, l’aide sociale à l’enfance, le travail social, les droits essentiels de tous les enfants, adossés à des indicateurs robustes adaptés à l’échelle régionale. Dans le cadre de la contractualisation, les conseils départementaux s’engageront sur des résultats à atteindre ciblés par action, et non uniquement sur des moyens à mettre en œuvre. Cet effort sera soutenu par l’État en région dans le cadre du fonds de lutte contre la pauvreté et d’accès à l’emploi, qui atteindra au moins135 M€ dès 2019, incluant les 50 M€ du FAPI qui reste inchangé en 2019 et des montants qui pourront montant a minima jusqu’à 210 M€ en 2022. Les contractualisations devront aboutir au plus tard le 30 juin 2019.

Ces rencontres ont été l’occasion pour la présidente de la Région BFC, Marie Guite Dufay de conforter sa position sur la question de la formation qui est un enjeu phénoménal sur tout le territoire de la Bourgogne Franche-Comté à un moment où l'Etat pousse les Régions à en faire encore plus. Il ne s'agit pas seulement de mettre de l'argent sur la table, mais aussi de se demander comment trouver des méthodes pédagogiques innovantes. « Le pacte que nous signerons le 20 décembre avec Mme Pénicaud viendra formaliser cet engagement. Ce n'est pas qu'une question de moyens supplémentaires mais aussi de mise en relation des acteurs. Il faut pour ça une cohésion totale entre Etat et Région. Soyez assurés de notre engagement sans faille ».

Frédérique Alexandre-BaillyRectrice de l'académie de Dijon appelle àinvestir l'avenir ! Un objectif qui vise à donner une connaissance aussi large que possible aux jeunes de leurs horizons professionnels. « Nous travaillons sur l'orientation, avec le programme d'investissements d'avenir (PIA3) qui vise à systématiser toutes les actions d'orientation. On travaille aussi à développer l'apprentissage, notamment avec l'expérimentation 2+1, qui permet aux élèves de terminale bac professionnel d'accéder à un contrat d'apprentissage. » Pour madame la rectrice, il s’agit aussi, et bien évidemment, de cibler de nouvelles formations pour mieux coller aux besoins des entreprises, dans un travail commun avec la Région, pour bien coordonner les désirs des jeunes et les besoins des entreprises et ce même s'il n'y a pas toujours une corrélation directe. Elle souhaite développer et élargir la communication à ce sujet pour que les jeunes aient vraiment la possibilité de choisir des formations à la fois qui leur plaisent, et qui offrent une carrière.

Bernard Schmeltz, préfet de région considère que ces rencontres interviennent dans un paysage législatif qui a déjà évolué avec la loi Choisir son Avenir Professionnel mais aussi avec la loi Pacte, Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises, dont les dix principales mesures visent à donner aux entreprises les moyens de croître pour rendre l'économie française plus compétitive. Il note a une volonté forte de l'Etat d'agir sur les problématiques d'inclusion et de formation. « Le Plan d'Investissement dans les Compétences (PIC), c'est quand même plus de 250 millions d'euros mobilisés pour la période 2019-2022 en Bourgogne-Franche-Comté. Encore s'agit-il de donner corps à tout ça, et notamment en direction des publics les plus éloignés des métiers et de l'insertion professionnelle ».

 ** Un bilan sera prochainement réalisé afin de capitaliser et de partager les débats et préoccupations exprimés. D’ores et déjà les éléments, notamment les diagnostics pour les RTEEF 2017 sont disponibles sur le site « emfor-bfc.org ».

 

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