Implantée dans une commune, une entreprise crée de l’activité et elle apporte avec elle de l’emploi, des salariés et une population. De là découle de nouveaux besoins, auxquels de nouveaux services répondent : écoles, commerces, loisirs, services publics… Mais pour que ce cercle vertueux se mette en place, la présence économique reste un point de départ indispensable. « Les collectivités ont compris qu’un territoire sans entreprise se meurt ou devient dortoir. Dans les zones rurales comme dans les zones urbaines, on arrive à une concurrence légitime pour attirer des activités. » Parallèlement, à l’heure de la mondialisation, de l’ubérisation et du numérique, il est possible de travailler depuis son canapé ou derrière son volant pour un patron ou un client installé à deux pas de chez lui ou à des milliers de kilomètres. On peut donc avoir des territoires sans entreprises mais pas sans « activité ».
Xavier Mirepoix rappelle que toutes les activités, même individuelles, ont des retombées, où qu’elle soit. « En Côte-d’Or, 80 % de nos 22 610 entreprises comptent moins de cinq salariés. Ceci interpelle sur la notion d’entreprise ! Ce n’est pas que les grosses boîtes. » Actrice engagée dans le développement et l’attractivité du territoire, la CCI contribue au subtil équilibre entre l’économique, les services publics, l’offre de formation, l’offre culturelle, sportive, le patrimoine naturel... « Pendant longtemps, les entreprises ne tenaient pas compte de la vie de leur territoire d’implantation. Aujourd’hui, elles ont pris conscience de leur rôle social et elles veulent s’impliquer.» A travers du mécénat, en prenant des responsabilités locales, les entreprises jouent le jeu des territoires. Encourageant à une réflexion conjointe des élus et des entrepreneurs, le président de la chambre consulaire va plus loin. « Il n’y a pas de recette unique d’un développement réussi. Il faut avoir le bon sens nécessaire pour travailler ensemble, sans connotation politique. » A titre d’exemple, il s’appuie sur le futur parc national du Châtillonnais qui espère accueillir 100 000 touristes par an et qui doit aussi permettre le maintien des activités en place (dans le bois, la pierre … ).. Une manne de visiteurs en attente de services : hébergement, restauration, loisirs… « On veut des touristes mais il faut des structures pour les accueillir et les faire revenir. Il faut des TPE-PME pour les satisfaire et développer le tourisme tout en protégeant la nature et ses richesses ».

Maintenir pour développer

En plus de chercher à attirer de nouvelles activités et à développer la création d’entreprises , Xavier Mirepoix sait combien il est important pour les communes et communautés de communes de maintenir l’existant. « On fait face à une véritable problématique de la transmission d’entreprise, avec beaucoup de cédants et peu de repreneurs, en particulier en milieu rural. » La CCI partage son engagement avec des élus soucieux de ne pas voir le commerce ni l’industrie du village fermer ses portes, emportant avec lui un peu de l’attractivité de son territoire, des savoir-faire et de l’emploi pour la commune. Pour y remédier, la CCI anime le dispositif Transentreprise pour tenter de maintenir le tissu économique en facilitant la transmission. « Nous travaillons également avec les clubs d’entreprise du territoire, suffisamment concernés pour savoir ce qui se passe et donner de l’information, indispensable pour mettre en place des actions d’intérêt général. »

Attirer de nouveaux entrepreneurs

Bien que vendeur, le nom de Bourgogne ne suffit pas, à lui seul, à attirer. Il faut réunir certaines conditions pour favoriser l’implantation d’activité. Les collectivités devraient avoir en « stock » une offre de bâti et de foncier disponible pour pouvoir saisir toute opportunité d’implantation ou de relocalisation. C’est une forme d’investissement de long terme pas toujours facile à supporter. Les entreprises attachent aussi une importance certaine au réseau de transport (autoroute, train, aéroport…) et de communication (numérique…) mais elles portent également une attention particulière aux compétences présentes. La richesse d’un territoire reste sa main d’œuvre et sur tous les niveaux. Là encore, territoires ruraux et urbains doivent collaborer pour répondre aux attentes des employeurs publics et privés. « Les entreprises connaissent parfois des difficultés de recrutement. La CCI Côte-d’Or et celle de Saône-et-Loire forment des personnes pour répondre aux besoins des entreprises. »

Pour le président de la CCI Côte-d’Or, la dynamique portée par la Métropole dijonnaise a également son rôle à jouer en contribuant au rayonnement d’un territoire plus large que ses propres frontières. Et la CCI Côte-d’Or Dijon Métropole entend y jouer un rôle. Xavier Mirepoix le clame donc haut et fort : « C’est ensemble qu’il faut créer les conditions d’attractivité et de développement qui donneront aux entreprises l’envie de venir et de rester. »