SOS petits commerces.

SOS petits commerces.

A l’heure du shopping en ligne, nos villages ont encore un coeur qui bat au rythme de leurs petits artisans et commerçants. Face à leur raréfaction, différentes aides ont été mises en place par le Département pour faciliter leur installation et pérenniser leur activité en milieu rural. Il en va du maintien des emplois, mais aussi du lien social et de la qualité de vie dans la campagne côte-d’orienne. La preuve en quatre exemples représentatifs. Par Claude Tart - Photos : Clément Bonvalot - En partenariat avec L’Echo des Communes

 

 

 

 

 

SOS petits commerces. Bruits de tracteur, Dijon Beaune MagAIDE À LA TRANSMISSION D’ENTREPRISE

 

SAINT-JULIEN CHANGE DE BOULANGER
Mise en place par la Chambre des Métiers et cofinancée par le Département, l’Atra (Action de transmission-reprise d’entreprises artisanales) doit optimiser la mise en relation entre le cédant et le repreneur, et propose à chacun un accompagnement personnalisé. Jeune artisan de 32 ans, Anthony Laidet, qui a repris la boulangerie-pâtisserie de Saint-Julien suite au départ en retraite de son prédécesseur, a bénéficié de ce dispositif. Après avoir participé à une réunion d’information sur les démarches administratives, il a suivi un stage de cinq jours pour apprendre à devenir chef d’entreprise. Parallèlement, la boulangerie a bénéficié d’un diagnostic en hygiène alimentaire et de conseils de mise aux normes en matière d’accessibilité. Le 5 août dernier, l’ouverture de sa boutique Com’1 Chou a finalement consacré son désir de se mettre à son compte : « Aujourd’hui, je suis ravi du démarrage de ma boulangerie, la seule du village. Avec mon équipe (deux vendeuses, une pâtissière et un apprenti boulanger) nous travaillons en bonne entente, ce qui me permet de faire une tournée sur quatre autres villages. D’ici trois ans, j’espère pouvoir m’installer dans la future zone commerciale de Saint-Julien pour développer mon activité. »

 

 

 

SOS petits commerces. Bruits de tracteur, Dijon Beaune MagAIDE AU COMMERCE AMBULANT


UN BERLINGO POUR LA TOURNÉE DU PATRON
Chez les Coquille, la tournée est une histoire de famille : ses parents, agriculteurs dans le Châtillonnais dont il a pris la suite il y a vingtdeux ans, ont débuté leurs tournées dans les années cinquante. Désormais basé à Brochon, Benoît Coquille fait toujours commerce d’oeufs et de volailles, qu’il livre à des professionnels et quelques particuliers du Châtillonnais, du Dijonnais et des secteurs d’Auxonne et Nuits-Saint-Georges. En mai dernier, il a sollicité une aide pour acquérir un véhicule Citroën Berlingo réfrigéré : « C’était la cinquième fois que je sollicitais cette aide en quinze ans et je le referai certainement : le remboursement du prêt à taux zéro permet de mieux amortir le véhicule. Je ne pourrais pas renouveler aussi régulièrement mon outil de travail sans ce coup de pouce [ndlr : une avance, remboursable sans intérêts sur cinq ans, de 30 % du montant total du véhicule, 6 040 euros en l’occurrence] », assure l’entrepreneur. Un investissement qui va lui permettre de mieux gérer ses stocks et ses livraisons pendant les fêtes de fin d’année, alors qu’il propose une gamme de produits étendue (saumon, foie gras, gibier), notamment en direction des particuliers.

 

 

 

 

 

SOS petits commerces. Bruits de tracteur, Dijon Beaune MagAIDE À L’IMMOBILIER COMMERCIAL


PAGNY RETROUVE SON ÉPICERIE
En 2008, la commune de Pagny-le-Château avait acquis le bâtiment qui abritait l’épicerie du village et des logements. « Le commerce devenant vétuste, nous avons profité de la cessation d’activité de l’ancienne exploitante en 2012 pour le rénover et ainsi favoriser sa transmission à un repreneur, précise le maire, Jacques Chossat de Montburon. Nous sommes une petite commune rurale de 500 habitants et nous n’aurions pas pu réaliser de tels travaux sans la subvention du Conseil général [ndlr : 14 106 euros, soit 40 % de la dépense], même si cet investissement était indispensable à la vitalité du village car il s’agissait de son dernier commerce de proximité. » Aujourd’hui, Michel Misset, qui a repris l’épicerie de Pagny-le-Château en mars 2013, est un
commerçant heureux. Propriétaire du fonds de commerce, il paye un loyer mensuel à la commune pour les murs : « Tout a été refait à neuf, l’espace entièrement réorganisé, ce qui rend le commerce plus fonctionnel, avec un coin tabac-presse-jeux, un relais de La Poste et un dépôt de pain. Entre la population locale, notamment les personnes âgées que je livre gracieusement si besoin, et les touristes de passage, l’activité marche bien ! »

 

 

SOS petits commerces. Bruits de tracteur, Dijon Beaune MagAIDE AUX UNIONS COMMERCIALES


À SEMUR, L’UNION FAIT LA FORCE
En 2014, grâce à une aide du Département de 2 150 euros, l’Union commerciale,industrielle, artisanale et libérale (Ucial) de Semur-en-Auxois a pu développer une opération Ecobons en partenariat avec l’enseigne Intermarché : « Les clients bénéficient d’offres promotionnelles et d’information dans les commerces du centre-ville après avoir fait leurs courses au supermarché. C’est la première fois que nous mettons en place cette action, qui devrait contribuer à nous faire connaître et faire revenir notre clientèle en centre ville tout en lui faisant profiter de bonnes affaires », explique Patrick Dano, trésorier de l’Ucial et caviste propriétaire de l’OEnothèque. Cette subvention a également favorisé la promotion des 27 commerces adhérents à l’Ucial sur le site internet Achat Côte-d’Or : « Le site offre une belle vitrine à nos commerçants, qui ont la possibilité de personnaliser leur présentation et de mettre en avant une offre ponctuelle. » Et les idées pour l’avenir ne manquent pas : bornes interactives, application pour localiser les commerces, utilisation de flashcodes… « Pour rayonner de façon plus large, nous devons miser sur la technologie. Il y a énormément de touristes parisiens qui passent à Semur et il faudra savoir capter cette population hyper-connectée. »

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