Bien sûr, de Bussy vous connaissez le château, celui de Bussy Rabutin… Mais avez-vous poussé la promenade dans le village ? Car Bussy ce sont trois petits univers, Bussy la Rue de Pissot, Bussy Rabutin et Bussy le Grand, les uns en face des autres de part et d’autre du joli vallon du Rabutin adossés aux falaises ou en contrebas du plateau qui culmine là haut où il y a toujours du vent et de belles prairies. Aujourd’hui, Monsieur le maire m’emmène à la découverte de son village et de son histoire si particulière entre comte libertin et général d’empire, peintre américain, bonnes œuvres et four à pain !
Monsieur le maire de Bussy-le-Grand c’est Michel Boutron depuis 2014. Un maire très soucieux de l’environnement de sa commune et du bien être de ses 327 administrés et de ses 44 résidents secondaires… Une population en hausse régulière depuis 10 ans ce qui plaît bien à cet élu d’une commune au riche passé historique et au patrimoine naturel remarquable. Bussy-le-Grand coule des jours tranquilles avec à ses pieds le Rabutin, un joli cours d’eau qui clapote en bas des collines. Le Vallon du Rabutin est une zone Natura 2000 qui abrite plusieurs espèces de chauves-souris. Les falaises des Roches de la rue de Vau sont aussi classées en zone protégée et il est fréquent d’y voir évoluer faucons pèlerins et grands ducs qui ont choisi ce site comme zone de reproduction. Seulement 18 sites de ce type sont répertoriés en Côte d’Or… et à Bussy-le-Grand, Monsieur le maire y est très vigilant.
Un attachement à l’environnement qui se traduit tout particulièrement par son souci de la qualité de l’eau. A Bussy-le-Grand, le réseau d’eau potable a 50 ans, autant dire qu’il y a quelques fuites et causes de vétusté. Michel Boutron est président du SIAEP de Bussy-Gresigny, gardant ainsi une extrême attention sur un réseau qui présente des faiblesses entrainant un fort coût d’entretien. Une étude a été menée pour recueillir les données générales concernant les réseaux, les équipements de productions et de traitements. Des plans actualisés des réseaux ont été réalisés, à partir des plans existants, complétés par les repérages sur site. Une analyse qualitative et quantitative a été réalisée.
Un plan de travaux pluriannuel a été programmé pour assurer la mise en sécurité du réseau, le remplacement des conduites d’eau. Le travail excessif des pompes qu’entrainent ces faiblesses les fatigue et occasionne une consommation importante d’énergie électrique. Les compteurs d’eau seront remplacés progressivement, avec un fort investissement pour la commune même si une aide de l’Agence de l’Eau est attendue. La qualité de l’eau est pour Monsieur le maire une vraie bataille, partant du principe que l’eau est l’essence de toute vie. Il est vigilant à la présence des pesticides et fait en sorte que la couverture végétale et herbeuse soit entretenue sur un secteur géographique où les sols sont légers et vulnérables.
Pour la commune de Bussy-le-Grand un autre enjeu est capital, celui du foncier. Les dernières opérations de remembrement ont permis de récupérer des parcelles sur lesquelles se situent les captages d’eau… l’assurance de pouvoir ainsi mieux les protéger. Certains chemins ont été supprimés soit plus de 30km sur les 75 qui quadrillent le secteur. Les suppressions de bouchures, de bois, de bosquets inhérentes à ce nouveau parcellaire seront compensées, dans le cadre de travaux connexes, par la plantation de 13,2km de haies et 24,6ha de boisements. La certitude ainsi de maintenir des sols propres à drainer les eaux de ruissellement et à assainir les eaux d’infiltration. C’est aussi le moyen de protéger les nombreuses variétés d’oiseaux, et notamment certains migrateurs observés par la LPO qui font volontiers halte dans le vallon du Rabutin. Pour Michel Boutron, l’eau et les chemins , la faune, la flore et les paysages naturels sont un patrimoine commun à protéger et préserver… des enjeux essentiels très loin des batailles d’écologistes et de politiques ! Un patrimoine à ne pas brader.
Bussy-le-Grand c’est donc un cadre environnemental protégé qui séduit les habitants et les promeneurs. ¼ des habitants sont installés ici depuis moins de 5 ans, ce que Michel Boutron explique par la qualité du cadre et la grande proximité de tous les services rendus par l’intercommunalité. La Communauté de communes du Pays d’Alésia et de la Seine, présidée par Patrick Molinoz, propose à Venarey-les-Laumes une maison médicale, des praticiens libéraux, kinésithérapeutes, dentistes, infirmières, sage-femme, consultations de spécialistes et annonce l’arrivée de deux médecins généralistes. Bien sûr c’est aussi la présence de la gare, d’une salle de concert et de cinéma, des services à la personne, des équipements et des commerces vivants et attractifs.
Michel Boutron apprécie cette vie intercommunale et salue l’engagement des services et des agents dirigés par Joris Rivière. Un soutien indéfectible qui le rassure en tant qu’élu rural très soucieux de la légalité et du bon ordre des procédures et actes qui sont le quotidien des maires. Cette intercommunalité c’est aussi le moyen de mutualiser des équipements onéreux comme le broyeur à végétaux ou encore les équipements de déchèteries qui sont exemplaires sur le territoire de la COPAS.
Cette intercommunalité, qui interroge les maires au travers de la loi NOTRe, n’effraie pas Michel Boutron favorable à l’évolution des choses, à une autre vision d’un monde rural qui ne reste pas figé … Et si la fusion des communes, le transfert de certaines compétences techniques peut présenter des avantages pour des communes exsangues pourquoi pas ? Alors pourquoi pas !... Pour peu que les communes restent BIEN PRESENTES au sein de ces grandes entités et parties-prenantes des décisions !
Améliorer les services, être plus compétents pour traiter des problèmes complexes, être peut-être un peu plus riches que des communes isolées les unes des autres… ce n’est pas forcément la mort des communes. Michel Boutron insiste sur cette concertation entre les communes et les collectivités, les maires et leurs administrés. Pour cet élu il ne peut y avoir de délégations de pouvoir quel qu’il soit sans responsabilisation. Une responsabilité portée dans la proximité, dans la compréhension des soucis sur le terrain pour ne pas devenir technocrate et demeurer humain avant tout. A contrario, au sujet de la loi NOTRe, son souci est celui d’une augmentation possible de la fiscalité qui se ferait pour lui dans une approche humaine pour le « premier magistrat-confident-assistant social-médiateur » qu’il est, car s’il faut accompagner les évolutions sociales, les mutations territoriales ce ne peut être qu’en restant proche du terrain et de la population. La mutation des territoires ruraux passe aussi par l’économie et Monsieur le maire peut se satisfaire de son tissu local. 2 restaurants, des agriculteurs, des artisans, des sites à fort potentiel touristique, des associations vivantes… Bref de quoi attirer à Bussy-le-Grand de nouveaux habitants et de très nombreux touristes. Récemment trois nouvelles entités se sont créées ou développées.
Ainsi à la Ferme du Rabutin, l’authenticité se décline selon la formule du champ à l’assiette. Les céréales produites sur l’exploitation porte le précieux label BIO depuis plus de cinq ans. Si les rendements sont peu élevés sur ces terres superficielles, les exploitants ont souhaité diversifier leur production. Naquirent ainsi les pâtes made in Bussy !! Les céréales sont moulues en farine, puis les spécialités céréalières sont préparées. Des spécialités céréalières sèches au blé tendre, à l’épeautre et au petit épeautre… des campanelli (petites cloches), des fusilli (spirale) et des mafaldines (tagliatelles ondulées) dans ses trois variétés de farine. Les productions de la Ferme du rabutin sont labellisées Auxois Naturellement. Les agriculteurs ont aussi lancé des raviolis qui devraient faire parler d’eux… les rabutini … une production unique, réalisée à partir des céréales bio de la ferme et de la viande de leurs bœufs de la race Hereford élevés sur leurs pâtures.
A Bussy-le-Grand 280 hectares sont désormais dédiés à l’élevage des chevaux de course. En effet la famille Collaud qui élève des chevaux de course destinés à la compétition est à la tête d’un cheptel de 60 trotteurs français dont 20 à l’entraînement. Installée auparavant à la ferme de l’Épineuse à Venarey-les-Laumes. L’élevage du Rabutin, dans des bâtiments flambant neufs et adaptés à Bussy-le-Grand est la seule écurie de Côte-d’Or à élever et entraîner cette race, utilisée pour les courses de trot, en si grand nombre. Cette écurie est dirigée par Thierry, assisté de son frère Sébastien, sous l’œil expert de leur père Philippe. Ils sont également secondés par Laurianne Grappin, 27 ans, monitrice d’équitation lad-jockey (accompagnateur des chevaux de course).
Le petit dernier est le sympathique petit établissement créé par Bruno Martine juste en face du château, Frugal-E-Thé, ou comment consommer rapidement sur place des préparations simples, déguster des produits locaux… et uniquement locaux… des bons vins et de bonnes bières… le tout ou presque tout en BIO !
Michel Boutron est un maire discret, quelque peu secret aimant les balades sur les chemins et attaché au patrimoine incomparable de sa commune et notamment à l’église Saint-Antonin, une merveille romane aux toits de laves, classée monument historique par arrêté du 30 juin 1915 tout comme le cimetière entourant l'église, classé par arrêté du 21 février 1931 surplombant les jardins privés, juste en face du château de l’autre côté du Vallon du Rabutin. C’est l'un des plus intéressants édifices romans de la Côte-d'Or.
Intéressante pour son architecture originale et pour la sculpture de ses chapiteaux, St Antonin de Bussy est daté du 12ème siècle, époque où l'art roman bourguignon atteint son apogée. La sobre façade ouest n'est décorée que par deux arcatures à pilastres cannelés. La nef de trois travées voûtées en berceau brisé est sans doute la partie la plus intéressante. Son élévation est remarquable par les grandes arcades en cintre brisé et les piliers de section carrée sont surmontés de doubles baies, obturées par des tirants de bois.
Sur les chapiteaux de la nef et de la croisée on peut reconnaitre l'influence de Saulieu sur les sculptures montrant Daniel entouré de lions, animaux se mordant la queue, la Luxure, diables, vices, personnages encadrés de feuillages et un décor végétal très varié…. Le mobilier de l'église de Bussy-le-Grand est surprenant… chaire en bois peint et sculpté du XVIIème siècle, main reliquaire, Christ aux liens du XV, armoire eucharistique, ciborium qui servait à conserver les huiles Saintes et un lutrin monumental du XVIIIème siècle. Entre séparation de l’église et de l’Etat on trouve à Bussy un étonnant vitrail patriotique comme ailleurs en Bourgogne des vitraux Ex Voto.
Mais à Bussy-le-Grand on aime bien aussi faire la fête, aller au musée ou au concert. Alors tous les ans se déroule la Fête du Four à pain car il y en eût deux… fours à pain… à Bussy. Cette année 300 pains ronds et craquants, 150 brioches au levain bien odorantes et parfumées ont été cuits dans le four par Roger, qui n’a pas hésité à faire partager son expérience aux visiteurs, bien secondé par Cyril, de Flavigny-sur-Ozerain. 160 repas ont été dégustés et après les œufs en meurette de l’année passée, cette fois-ci on pouvait se régaler d’un super bœuf bourguignon pas piqué des hannetons ! On reconnaît « les fours à pains » grâce à leur très chouette tablier rouge et à la bonne humeur qui se dégage tout au long de la journée et pendant le coup de feu du repas servi sous chapiteau à l’abri du vent et de l’église.
A Bussy-le-Grand c’est aussi la Fête du Rabutin et là aussi c’est toute une histoire que celle-ci, car la Fête du Rabutin reste une tradition à Bussy-le-Grand depuis près de 70 ans et mérite bien un peu d’histoire !
En 1905, une école de filles est installée à la Maison des Œuvres, tenue par les Sœurs de la Providence de Vitteaux, sœurs qui avaient déjà créé dès 1880 leur école de filles un peu plus loin, dans l’actuelle maison Bisot. La Comtesse de Sarcus subvenait aux besoins de cette école qui fonctionna jusqu’en 1912, en payait les impôts, de sorte que l’école passa sur la cote du château. A Bussy on ne souhait pas que cette maison devienne un bâtiment communal, mais revienne au service de la paroisse par le biais d’une association locale qui en deviendrait propriétaire et en assurerait la bonne marche. Mais 1943 on était en guerre avec interdiction du droit d’association, il fallu donc attendre.
C’est en 1947 qu’un jeune curé dynamique, le Père Gilon arrive à Bussy ; un an plus tard le 5 juillet 1948 se créa l’association du Rabutin. Depuis cette date le but n’a pas changé « l’association a pour objet toutes les preuves d’éducation populaire susceptibles de réaliser le développement physique et moral de la jeunesse de Bussy-le-Grand, enseignement professionnel, familial et ménager, artistique, éducation physique, œuvres post scolaires de toutes natures, voyages d’instruction et d’éducation », énumération étant incitative et non limitative précise-t-on.
A l’époque l’association et mairie se lient pour sauver la Maison des Œuvres… L’association du Rabutin créa une fête estivale perdure depuis le 15 aout 1948 pour participer à l’entretien et aux travaux de restauration de la Maison des Œuvres, soit 9 pièces avec cour et jardin qui fut un temps transformée en théâtre. En 1991 un emprunt de 150 000 francs est réalisé, remboursable sur 15 ans avec la caution de la commune de Bussy-le-Grand et depuis 2006, chaque année des travaux d’entretien sont réalisés en fonction des moyens financiers disponibles. Tous les 15 août, la fête du Rabutin réunit les habitants du village autour de l’inaltérable bric à brac et des jeux anciens, dont certains n’existent plus qu’ici comme le jeu de damier dont on me fait illico la démonstration… Un principe simple mais… prenant qui se joue en plusieurs manches, tout comme le jeu des ficelles et ses lots amusants. Mais à 18h, changement de décors, on remballe vite la petite place et les habitants installent tables chaises pour le pic nique nocturne qui rassemble tout le monde en attendant le feu d’artifice qui sera tiré tard le soir.
Bussy-le-Grand c’est vraiment, mais alors vraiment toute une histoire, celle de la grande avec un grand H. Car ici sévirent un comte du nom de Roger de Bussy Rabutin, un Général d’Empire du nom de Jean Andoche Junot D'Abrantés, un peintre américain du nom de Douglas Gorsline et enfin un poète du nom d’André Frénaud.
Avec le premier, on ne rigole pas sur le pedigree ! Lieutenant-général des armées du roi Louis XIV, courtisan de la cour de France, philosophe et écrivain épistolaire, pamphlétaire, satirique et libertin et membre de l'Académie française, Roger Rabutin, comte de Bussy, cousin de Madame de Sévigné, auteur de l’Histoire amoureuse des Gaules, a exprimé, lors de son exil en Bourgogne, sur les murs de son château, son dépit à l’égard du Roi-Soleil et la nostalgie de ses amours tumultueuses.
A cet égard, la salle des Devises, le salon des Hommes de guerre, la galerie des Rois, la tour Dorée, la chambre de Bussy constituent le testament du plus célèbre des libertins du Grand Siècle.
Le château, Monument National est une merveille du XIIème siècle puis de la Renaissance dont il reste un des plus beaux exemples en Bourgogne entouré d’un parc de 34 hectares aux jardins réguliers à la Française. Classé Jardin Remarquable, entièrement ceint de murs de pierre, il possède une rare collection de pivoines arbustives et une roseraie fabuleuse.
Avec le second, finalement ça ne rigole pas non plus … Jean-Andoche Junot, duc d’Abrantès1, dit « la Tempête », est né le 24 septembre 1771 à Bussy-le-Grand , Général de l'Empire, colonel général des hussards de Napoléon Bonaparte, Franc Maçon Officier du Grand Orient de France, il fut aussi Gouverneur Militaire de Paris où il se distingue par son train de vie fastueux et se distingue par ses écarts de conduite. Jean-Andoche Junot est l'un des premiers fidèles de Bonaparte. Il partage les incertitudes des débuts de carrière de Bonaparte, est présent le 13 Vendémiaire, l'accompagne en Italie puis en Egypte. Junot est remarqué par Bonaparte lors du siège de Toulon, alors qu'il recopie les ordres de Bonaparte, un boulet atterrit à proximité, l'éclaboussant de terre. Junot se contente de remarquer « Bon ! Je n'aurai pas besoin de sable pour sécher l'encre ». Bonaparte se l'attache sur le champ en qualité d'aide de camp… Napoléon le place à la tête de l'armée chargée d'envahir le Portugal … en deux mois, Junot est à Lisbonne.
Il reçoit en récompense le titre de duc d'Abrantès, mais pas le bâton de maréchal ! Junot prend part à toutes les batailles, dans l'espoir d'obtenir ce titre de maréchal qui lui échappe sans cesse. Il participe à la guerre d'Espagne, puis à la campagne d'Autriche, enfin à la campagne de Russie. L'Empereur l’ayant nommé ambassadeur au Portugal, Junot quittera son poste de son propre chef pour participer à la bataille d'Austerlitz. Devenu gouverneur des provinces Illyriennes, il manifeste certains signes d'aliénation mentale. Ramené en France, il se jette d'une fenêtre et meurt des suites de ses blessures, le 29 juillet 1813. Son inconscience face au danger, la fin dramatique de sa vie, en font une des figures les plus tragiques de l'entourage de Napoléon. Le drame de sa vie : Napoléon ne lui a jamais donné ce bâton de maréchal qu'il a convoité jusqu'au bout…
OUF … avec le troisième c’est un peu plus calme ! Douglas Gorsline, est né en 1913 à Rochester dans l’Etat de New-York, a étudié à la Yale Art School et à l'Art Student League de New York avant d'enseigner à la National Academy of Design de New York. Auréolé de plusieurs expositions à travers le monde, il s'installe en France dans les années 1960. Illustrateur remarqué, il se détache progressivement du réalisme des années 1940 pour s'intéresser au travail des cubistes et de Duchamp. Alors que des autres écoles d’art semblent jouer avec des niveaux déplacés ou symboliques de la réalité, Gorsline cherche une solution qui laisse à la vie ses traits véritables - d’autant plus vraie qu’elle est plus "disjointe". Valeurs techniques et émotionnelles se rejoignent. On peut y voir l’expression d’une simultanéité successive, une suite de réalités qui coexistent dans les êtres et dans le monde où ils vivent. De 1964 à sa mort, cet amoureux de la Bourgogne a vécu à Bussy-le-Grand.
Le musée Gorsline ouvre ses portes en 1994 et rend hommage à son œuvre sous l'égide de celle que l'on nommait la Dame de Bussy, Marie Gorsline, aidée par l'Association des amis du musée Gorsline. En 1992 sa veuve Marie Gorsline, tenant à faire connaître et rayonner l’œuvre de son mari, commissionna l’architecte parisien Christian Lochon et le maçon bourguignon Jean-Pierre Bouillot pour créer un musée en conservant la structure d’origine. De l’extérieur, c’est toujours la bergerie posée dans le paysage de l’Auxois, à l’intérieur, un escalier en fer forgé relie trois niveaux d’exposition où les murs en pierre et la luminosité grâce à la verrière au sommet, donnent un relief spécial aux couleurs chaudes des tableaux. Depuis le décès de Marie Gorsline l’association chargée de faire vivre le musée a maintenu une activité culturelle, essentiellement grâce à l’animation musicale de concerts. Une exposition temporaire a lieu chaque année, de juin à septembre, invitant des artistes dont l’œuvre présente un rapport avec celle de Douglas Gorsline.
Il en reste un !! André Frénaud est né à Montceau-les-Mines… ben oui… ! Il est l'un des poètes français les plus significatifs de la génération qui, dans la seconde moitié du XXe siècle, succède au mouvement surréaliste. Après des études secondaires à Dijon… ben oui… il poursuit dans les voies de la Philosophie et du Droit à Paris. Il devient lecteur de français à l'Université de Lwów (en Pologne à cette époque), voyage en Russie, Espagne et Italie.Mobilisé en 1939 il est fait prisonnier et passe deux ans en captivité dans le Brandebourg avant d'être libéré et renvoyé en France grâce à de faux papiers.
Ayant commencé à écrire en 1938, ses poèmes paraissent, sous le pseudonyme de "Benjamin Phelisse", dans les publications clandestines de la Résistance dirigées par Paul Éluard, notamment L'Honneur des poètes, et il participe activement à la revue Messages de Jean Lescure. Ses recueils seront par la suite régulièrement publiés chez Gallimard, ainsi que des entretiens avec Bernard Pingaud sur sa poésie et la création poétique en général. Il reçoit en 1973 le Grand Prix de poésie de l'Académie française et en 1985 le Grand Prix national de Poésie.
Ses poèmes seront également illustrés par de nombreux autres artistes. André Frénaud épouse la relieuse Monique Mathieu qui développe depuis quelques années une œuvre importante et personnelle soutenue par des bibliophiles de premier plan. Le couple acquiert et restaure une maison ancienne à Bussy-le-Grand, en Côte-d'Or, et y aménage un atelier où Monique Mathieu reliera nombre d'ouvrages de son mari ainsi que de leurs amis littérateurs et peintres.
De la Rue de la Montagne, au Chemin de la Ronce, en passant par la rue du Vau ou le chemin des Roches, Bussy le Grand montre ses belles maisons de pierres et ses jardins qu’on laisse volontiers ici filer à l’anglaise en belle floraisons un peu folles et si charmantes. Pour qui sait flâner le nez en l’air, poser le regard sur le lointain d’où qu’on se trouve, Rue de Pissot, Bussy Rabutin ou tout en haut de Bussy-le-Grand, les croix et les lavoirs figent le temps d’une prière ou d’une pensée l’histoire d’un village étonnant au cœur de l’Auxois, aux portes du Châtillonnais et de ses plateaux. C’est en grimpant, descendant, cherchant que se trouvent de jolies cachettes aux creux des falaises, des maisons discrètes tout autant que fleuries, des points de vue ouvrant leurs larges fenêtres sur les trois Bussy comme s’il n’en fallait pas deux sans trois !
Je laisserai Monsieur le maire à sa mairie, les faucons aux falaises et les écrevisses à la rivière pour traverser le vallon, puis le Rabutin et remonter sur l’autre flanc à la découverte des fabuleux jardins du château de Roger Rabutin dit comte de Bussy…
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Crédit photos Marie Quiquemelle et Archives Nationales
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