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Lundi de 13h30 à 16h30
Jeudi de 09h00 à 12h30
Vendredi de 9h à 12h30
La mairie de Bure-les-Templiers est ouverte :
Le mardi de 09h00 à 12h30
Au détour d’un route sinueuse, il me faut freiner sec, une harde de sangliers peu enclins au dialogue me fait de l’œil. J’attendrai donc avec prudence et respect que les hôtes de ce bois m’ouvrent un passage dans cette immense forêt où les mélèzes fauves marquent le milieu de l’automne entre jaunes éclatants, ocres dorés, rouges arrogants. De-ci de-là, des flammes aux couleurs de l’Ordre du Temple, des châteaux aussi discrets qu’ignorés, des chemins qui indiquent au promeneur isolé « voie étroite, pas de retournement possible », sorte d’invitation subtile à ne point s’égarer. Et puis d’étranges banderoles Oui au Parc ou Non au Parc ! Vous l’avez deviné, je traîne à nouveau guêtres et matériel photographique aux fins fonds du Châtillonnais où m’attend Jean Charles Colombo… maire de Bure les Templiers…
Je suis arrivée !
Mince monsieur le maire m’a oubliée !!
Il œuvre sur le château de Montmoyen et ne rentrera que tard… Qu’à cela ne tienne, le brouillard tombe étrangement rose sur la cité templière et les rencontres d’un moment, une tasse de thé bien chaud ou un échange chaleureux nourriront une soirée fraîche et une matinée en goguette forestière. Marcher sur les traces de Robert de Molesmes, fondateur de l’ordre de Cîteaux, découvrir la vie de St Bernard, dont les reliques, données par l’archevêque de Dijon, sont de retour après un long exil et installées dans la crypte de saint Bernard, en l’église Saint-Vorles depuis le 8 octobre… partir à la découverte des abbayes cisterciennes et des terres templières, sans doute est-ce le rêve de tout promeneur arpentant le Châtillonnais à la recherche des chapelles, granges et bornes qui marquent l’histoire étonnante de ce territoire où s’établit le très puissant Ordre du Temple.
Car tout commença à Châtillon quand, la veille de Noël, Bernard de Clairvaux, jeune garçon, s’endormit. La vierge lui apparut alors en songe, assistant de facto à la naissance de Jésus… c’est le Miracle de la Lactation…
Et c’est niché au cœur du Pays Chatillonnais, dans le futur 11ème Parc National des forêts de Champagne et Bourgogne, que le village de Bure-les-Templiers est le site de la première fondation des templiers en Bourgogne, vers 1120. En témoigne l'église à deux vaisseaux des 12ème et 13ème siècle ainsi que les vestiges des bâtiments de la commanderie, devenue propriété privée et difficile à visiter… Mais je reviendrai avec Jean Charles Colombo pour une visite passion de ce site remarquable. Bure les Templiers ce sont aussi des hameaux, des villages voisins, qui abritent de nombreux vestiges d’une histoire templière qui secoua toute celle de la chrétienté.
En attendant monsieur le maire, je monte donc là-haut, au hameau de Conclois, où m’accueillent une famille de chats rigolos, un petit chien parlant très fort et deux hôtes charmants qui me racontent leur passion du bois, Alain Salloignon est menuisier dans ce coin haut perché à deux encablures de la Haute Marne, des chauves-souris qui sont protégées sur tout le site, de la nature et de leur OUI inconditionnel au Parc National.
Bien sûr ils m’invitent à admirer la grange templière et ses 8m de hauteur au faîte de la charpente, sa chapelle qui fut reconvertie par les exploitants précédents et la chambre du four à pain encombrée, certes, mais bien visible. Le terroir de Conclois, lui-même, a connu une occupation d’une continuité remarquable, puisqu’il apparaît dans un compte de donation, au profit de l’Ordre, à la fin du 13ème siècle. Alain et sa femme vivent ici dans le calme troublé, cependant, par le passage des 4x4 hargneux de chasseurs peu scrupuleux (non pas de ceux que je connais qui respectent la nature, l’animal et accessoirement leurs voisins).
Salloignon Alain, ferme Conclois, entreprises de menuiserie par tél : 03 80 81 39 45 ou fax : 03 80 81 04 66
Et puis Sophie Vincent et Thibaut Salloignon ont rejoint la ferme familiale en 2016 où on vit et produit BIO depuis 25 ans. Ils développent une activité de polyculture-élevage et transformation…céréales, brebis laitières. La ferme s'étend sur 130 ha dont 70 en prairies permanentes, 50 en céréales, et le reste en jachère, marais et forêts, ce qui permet l'autonomie alimentaire de leur troupeau. En développant l'activité d'élevage, et dans le projet d'une diversification future, Sophie et Thibaut ont conçu et construit leur fromagerie en « terre-paille » ainsi que le quai, la salle de traite et les cornadis.
Autant dire, qu’au sommet de cette crête on est pour Oui au Parc avec la conviction que ce qui sera apporté à ce périmètre protégé ne peut que servir la nature tout autant que le tourisme… un seul bémol « Pourquoi une nouvelle voie verte ? » alors qu’en bas, au fond de la combe serpente la ligne désaffectée, inaugurée en 1882, qui vit passer les derniers trains à vapeur de France, entre Châtillon sur Seine à Marcilly sur Tille.
Appeler la fromagerie au 09 66 88 39 45 ou contact par mail sophie.vincent35@gmail.com et le site internet https://sites.google.com/site/fromconclois
Toujours en quête, et avant de retrouver monsieur le maire, je coupe les chemins pour trouver la Borne Croisée de Beneuvre ! A cet endroit, dans une voie qui sépare les bois des deux communes, est dressée une borne portant une croix gravée dans la pierre et son étrange histoire. En 1296 un différend s’élève entre Guillaume, seigneur de Grancey, et ses vassaux, les Templiers de Bure. Une entente est trouvée …
Les Templiers conservent la justice haute, moyenne et basse, mais l’exécution des coupables reste au seigneur de Grancey. Lorsqu’un coupable est condamné à perdre la vie, à être mutilé ou banni, le juge des Templiers le conduit jusqu’à cette borne croisée, plantée entre les finages de Bure et Beneuvre. C’est à cet endroit que le coupable est remis aux hommes du seigneur de Grancey.
A ce stade un petit rappel s’impose, nous sommes au 13ème siècle, on pend, on décapite, on torture… mais l’adage de la doctrine canonique enseignée et transmise est « Ecclesia abhorret a sanguine » soit « l’Eglise déteste faire couler le sang » et c’est là que j’ai du rater un épisode sur le coup de l’église et du sang versé… points de suspension !!
Ce n’est qu’un peu plus tard que le métier de bourreau se professionnalisera, isolant à jamais l’individu de toute vie sociale !!!
Monsieur le maire m’attend maintenant à la mairie, ou plutôt au lavoir, enfin bref à l’ancienne école. Car à Bure les Templiers la première et la troisième sont posées au-dessus du second, Une sorte de lieu de transmission de la langue, de la culture et de la loi, un tout en un où, sous la 3ème République, les bambins purent, sans doute, apprendre à loisirs les potins et racontars des lavandières au langage fleuri tout autant que les subtilités du plus que parfait du subjonctif. Un lavoir où une illusion d’optique fait tourner la tête… En effet suivant le sens dans lequel on marche, arrivé au milieu du bassin l’eau semble remonter vers la source ou s’écouler dans le sens inverse…
Ce lavoir étonnant a fait l’objet d’une rénovation réalisée par Liam Gillick grâce aux Nouveaux Commanditaires du FRAC de Bourgogne sous l’égide de Xavier Douroux. Un magnifique opus de l’artiste qui joue de la lumière naturelle des deux portes, l'une ouvrant sur la rue, l'autre sur le jardin. Deux portes en acier dans lesquelles des trous circulaires de différents diamètres ont été percés et doublés de feuilles de plexiglas coloré, bleu au levant, jaune au couchant. Gillick a également conçu un circuit sonore reliant les 5 fontaines les unes aux autres. Une installation composée d'une planche munie d'interrupteurs et de plusieurs haut-parleurs situés ailleurs dans un autre lavoir permet à tous ceux qui opèrent le travail d'entendre les conversations et les bruits d'eau se produisant simultanément dans les autres endroits.
Jean Charles Colombo est intarissable sur le sujet… comme sur tous les autres… et nous passerons ainsi plusieurs heures à cheminer, à historier le village qui reprend vie avec de belles rénovations privées, plusieurs entreprises fleurissantes et les restaurations phares de la commune, celles de l’église et du four à pain communal !
Monsieur le maire m’emmène visiter ce four à pain communal. Un vrai four à pain qui servira aux festivités villageoises, à tous ceux qui auraient envie de profiter de ce lieu pour se réunir. Une belle aventure car l’ancien bâti délabré a été confié à l’association d’insertion GREN (groupe de recherche d’emplois nouveaux) qui a rénové les murs, réhabilité le four et fait de la vieille cabane un bel endroit visible de loin. Le jour du « finissage » les membres de l’association ont fait cuire ici, pour tous les habitants du village, moulte pizzas cuisinées avec les produits frais des potagers Bio qu’ils cultivent sur les terres de la Barotte. Un double enjeu de reconnaissance et de partage auquel sont attachés Jean Charles Colombo et son conseil.
Chemin faisant et discutant, nous passons devant plusieurs cadrans solaires, une maison forte remarquablement rénovée où l’on produit du miel Bio, des fontaines conservées et entretenues, la maison de monsieur le maire et sa croix pattée en pierre de linteau. La croix pattée, dite du Temple, est à l'instar de toute croix une simple représentation graphique que quiconque aurait pu tracer sans pour autant se targuer de connaissances particulières. Ce qui fait son mystère et par la même son originalité, ce sont les différents symboles qu'elle semble représentés. Par son caractère circulaire, elle désigne la disposition des forces dans le cercle et entre ainsi dans la théorie de l'infinie spirale. Les Chevaliers du Temple ont adopté, comme symbole, une croix pattée rouge dès leur fondation en 1128.
En cette période d’automne fricotant avec les histoires de sorcières et de citrouille, le Sabot de Vénus, restaurant emblématique de ce coin du Châtillonnais n’est pas en reste côté décor… mais c’est à l’intérieur que tout se passe dans les salles chaleureuses où Arole et Sabrina Dupaty jouent la carte des producteurs locaux de qualité, comme l'époisses fermier, les truites de Veuxhaulles-sur-Aube ou les truffes de Bourgogne qu'Arole va chercher lui-même. Un vrai restaurant gastronomique à la cuisine originale et savoureuse grâce à des recettes élaborées avec simplicité, dans le respect du produit mais toujours avec une grande maîtrise. Et pour goûter tous ces plaisirs, n’oubliez surtout pas de réserver car on affiche presque toujours complet !
Réservation au 03 80 81 00 28 pour le restaurant et www.le-sabotdevenus.fr pour consulter la carte traiteur
Une réalisation que la commune est fière d’avoir accompagnée, car c’est son credo d’accompagner et de faciliter les installations qui permettent de créer de nouveaux projets, de fixer des buriens dans le village, de dynamiser un tissu économique solide et viable. Ce qui incite monsieur le maire à pousser une autre porte, celle du salon d’esthétique et de massage Instant Magique et là c’est Oksana Colombo, la fille de Jean Charles, qui affiche complet pour des soins Bio et nature dans un joli cocon simple et raffiné où ses clientes viennent aujourd’hui pour un petit goûter d’anniversaire… les deux ans du salon !
Instant Magique 11 Grande Rue, Téléphoner au 06 44 74 16 04
Des réussites personnelles, mais aussi économiques qui maintiennent le conseil municipal dans cette vision élargie de l’aide à l’installation grâce aux investissements et au portage de projets communaux. Jean Charles Colombo n’hésite pas à parler du FISAC, l’équipe municipale aide à la constitution des dossiers et accompagne le projet jusqu’à sa réalisation et sa viabilité… même si créer, innover et surtout investir c’est prendre le risque de passer pour un doux dingue. Le FISAC c’est quoi ? Ce sont les Fonds d’intervention pour les services de l’artisanat et du commerce qui vise à promouvoir une offre de proximité répondant à l’évolution des attentes des consommateurs et à préserver le savoir-faire des très petites entreprises (TPE) des secteurs du commerce, de l’artisanat et des services, en leur donnant les moyens de se moderniser, de se développer, tout en favorisant la redynamisation des territoires. Le FISAC peut ainsi financer des initiatives individuelles en milieu rural portées par une commune de moins de 3 000 habitants ou un privé pour la création, modernisation, diversification, accessibilité physique et numérique ainsi que sécurisation des commerces multiservices et du dernier commerce du secteur d’activité concerné et dont la gestion est assurée par un exploitant indépendant ou par une commune, assurant le maillage du territoire.
Jean Charles Colombo en est à son 4ème mandat d’élu et ce qui l’inquiète depuis quelques temps, c’est la loi NOTRé et la fameuse GEMAPI. Oui mais pourquoi ? « Déléguer la compétence de l’eau à la communauté de communes, c’est ne plus être maître du prix de l’eau, c’est prendre le risque d’une augmentation de la fiscalité pour les familles et pour les 9 exploitants agricoles qui sont réparties sur le territoire communal. » L’échelle des grandes com-com laissent présager une désaffection du rôle de maire qui risque de n’être, à terme, qu’un vague représentant légal dépourvu de toutes responsabilités à l’échelon communal.
Et dans ce conseil municipal qui siège à 11 et qui a su garder la politique éloignée du champ des décisions, on s’attache à être au service de ses concitoyens buréens même si le maire est, sans nul doute, la locomotive qui rencontre les « gens importants, les politiques de tous bords », assume ses responsabilités et sait passer la main en temps voulu à celui qui saura mettre en œuvre dans l’intérêt collectif ! Un maire et un conseil qui voient poindre 2020 comme la menace des anciens chefs-lieux de canton devenant commune phare d’immenses intercommunalités au détriment d’un territoire vivant où la commune reste le dernier repère de proximité des habitants qui savent s’adresser à ceux qu’ils ont élus.
Mais si le périmètre intercommunal l’inquiète, Jean Charles Colombo verrait d’un bon œil un regroupement intelligent de communes à l’échelle humaine qui permettrait de mutualiser des moyens, des locaux, des services aux administrés, des services à la personne tout en ménageant le bénévolat et en mutualisant les moyens humains comme les agents communaux. Et pour le maire de Bure les Templiers, il y a urgence à réagir et à se constituer avant d’être mis devant le fait accompli, avec des co--voisins et co-maires qui seront imposés par les services de l’Etat. Une vision juste et saine d’un maire lucide sur un territoire qui compte des communes de moins de 100 habitants.
Bure les Templiers est un territoire de projets. Terminer la restauration de l’église, finaliser 10km de route forestière, conserver la régie communale au moins jusqu’en 2020, continuer à entretenir les 14 km de voies communales et les 5 lavoirs et fontaines qui figurent tous sur la Route des Lavoirs. Et puis ce sera dans quelques semaines l’ouverture d’un cabinet infirmier en milieu rural regroupant les communes de Minot, Saint Broing les Moines et Bure les Templiers. Assurer la continuité des soins en zone sous dotée (très sous dotée) c’est le challenge des trois maires. Il s’agira de voir ensuite comment adjoindre les services d’un kinésithérapeute et d’un podologue, une offre de soins de base élargie et en quelques sortes à double entrée… le service aux habitants et l’arrivée des randonneurs avec la création du Parc National.
Car le OUI au Parc est massif et Jean Charles Colombo, ses adjoints ou administrés représentant d’autres collèges (agriculteurs, chasseurs) sont partie prenante. L’enjeu est de taille, la protection faune-flore, la reconnaissance, au travers de ce 11ème Parc National d’un territoire unique en Europe par l’étendue, d’un seul tenant, de son massif forestier et de ses marais tuffeux rares sous ces latitudes. Un territoire dont on défend l’exception naturelle et le formidable potentiel touristique qu’offre cette labellisation. Mais loin des complexes hôteliers, c’est la valeur locale qu’on veut mettre en avant avec le développement des accueils à la ferme, des gîtes d’étape, des producteurs locaux à l’instar d’un Parc qui lui aussi fit, en son temps beaucoup de bruit, celui des Cévennes !! Notre balade continue, dans la fraîcheur ... très fraîche qui tombe !
L’atelier de Dimitri Koulaguine est fermé. Lui aussi apporte sa petite pierre à l’attractivité de Bure les Templiers. Après 3 ans à l’université de Gertzine, il entre à l’Académie des Beaux-Arts de Saint-Petersbourg en 1996. Durant ses six années d’étude dans l’atelier du professeur AA. Milnikov, il va acquérir une spécialisation dans les techniques de la peinture monumentale, la mosaïque, la fresque et le vitrail. En 2003, il obtient son diplôme avec les félicitations du jury.
Depuis 2004, Dimitri Koulaguine vit en Bourgogne où il a ouvert son Atelier-Galerie au centre-ville de Dijon en 2010 qu’il ouvre. En 2017 il s’installe à Bure les Templiers et dispense des cours, organise des ateliers, bref fait venir beaucoup de monde dans sa jolie maison de pierres blanches en face de l’église. Le personnage est étonnant, son art expressif et fantasque, les techniques qu’il enseigne parfaitement maîtrisées.
Inscription et renseignements pour les stages de peinture, de gravure ou de dessin par téléphone au 03 80 81 08 74 ou 06 77 34 52 23 et par mail koulaguine@neuf.fr
Après un petit café bien chaud, nous partons pour la visite tant attendue de la magnifique église Saint-Julien. La municipalité et l'association Excali'Bure, qui reverse les bénéfices de ses manifestations au profit de la restauration, œuvrent avec la Fondation du Patrimoine et la Sauvegarde de l’Art Français, entre autres, à la finalisation d’un chantier entrepris en 2011 sous l’œil vigilant de la DRAC pour un montant d’investissement total sur 3 tranches avoisinant le million d’euro.
Si d’autres chapelles templières subsistent dans le Chatillonnais, aucune n’est aussi ancienne que l’église de Bure et dans aucune la succession des ordres, du Temple puis de l’hôpital de Saint Jean de Jérusalem, ne se marque aussi clairement dans l’architecture. A Bure les Templiers, la nef et son bas-côté, le cœur, le clocher (à l’exception de la flèche) sont romans et templiers, les deux traversées accolées au cœur, gothiques et hospitalières. L’église de Bure présente donc un grand intérêt, à la fois archéologique et historique, confirmé par la présence de dalles tumulaires médiévales des deux ordres.
L’église Saint Julien a vu sauvegardée la grande nef, la réouverture des baies du 11ème siècle sur le bas-côté et au niveau du collatéral nord, la rénovation du chœur, de la sacristie, de la toiture, de la charpente et des enduits extérieurs, du clocher et des vitraux. Le cadran de l’horloge a été spécialement dessiné et met en valeur le clocher en pierres. Des sondages ont été réalisés pour rechercher les décorations intérieures anciennes existantes. Ces sondages en ont révélé plusieurs, datant des 13ème, 14ème et 15ème siècle. Le mobilier de l'église a été rénové… lustres, statues, objets liturgiques, chaire ainsi que la sacristie qui sent la cire d’abeille chaude toute fraîche posée. La tourelle de l'église de Bure caractéristique des églises templières, tout comme le chœur à chevet plat, est bordée d'une corniche bourguignonne. A l’entrée, on peut voir la superbe pierre tombale d'un Chevalier en costume de guerre… sans doute celle du Commandeur de Bure, Guillaume de Fougerolles.
La Commanderie, quant à elle, est une des plus anciennes maisons templières, connue à partir de 1133 par la donation faite par Payen de Bure. Devenue Commanderie des Chevaliers de Saint-Jean de Jérusalem après le procès des Templiers (1307), elle était encore en activité à la Révolution Française. Acquise comme bien National (1797) elle servira de bâtiment agricole. Au début du 19ème siècle, mal entretenue, ses toitures s'écroulent, des pierres disparaissent... une partie de la Commanderie est abattue à l'explosif en 1953. Rachetée en l’état par un passionné, elle est restaurée dans les règles de l’art et la visite en est difficile puisque c’est une propriété privée non ouverte au public. Il existait des Templiers-Chevaliers, mais aussi des Templiers-Sergents, agriculteurs, tailleurs de pierre, boulangers, les Commanderies Templières étaient surtout des exploitations rurales à vocations agro-pastorales.
Outre les commanderies d'Avosnes, Beaune, Saint-Thibault de Châtillon-sur-Seine, Dijon et Uncey-le-Franc fondée avant 1160 qui en dépendent administrativement Bure avait de nombreuses possessions directes à Aulot, aux hameaux de La Forêt et de Romprey à proximité de Bure, à Chaugey, Châtellenot, Conclois à proximité de Menesble, Curtil où le Temple avait le droit de haute justice, Fauverney, Fontenotte, Grancey, Montenaille, Montmorot maison qui comportait une chapelle détruite à la fin du 20ème siècle, Velle-sous-Gevrey où Amaury de La Roche commandeur du Temple en France obtient de l'abbaye Saint-Étienne de Dijon la construction d'un moulin à vent, Terrefondrée, Thoisy-le-Désert, Voulaines modeste commanderie sous les Templiers qui devient le chef-lieu du grand-Prieuré de Champagne sous les Hospitaliers.
Un périple sur les terres de Bure les Templiers qui m’aura amener à rencontrer des adjoints et conseillers au cœur de leurs jardins ou de leurs maisons et j’ai pu transmettre à Monsieur le Maire bien des bonjours amicaux… J’aurais ainsi franchi le seuil du château de Romprey où, devant un feu de cheminée, le propriétaire me racontera l’histoire de la chapelle au vocable de Saint Renobert construite en 1500 en même temps que le château par Edme Régnier, seigneur de Romprey et lieutenant général du bailliage de la Montagne auquel Châtillon-sur-Seine doit aussi la somptueuse Mise au Tombeau visible en l'église Saint-Vorles.
La seigneurie de ce lieu était sous la directe féodale des grands prieurs. Ce fut là, sous la protection des sires de Grancey et de leur fort château que les Templiers se posèrent en Bourgogne. Romprey et Conclois, fiefs dépendants de la paroisse de Bure, avaient été donnés avec des domaines, aux Templiers, l'un en 1203 par Eudes de Grancey, et l'autre avec un château, en 1299, par la veuve de l'un des seigneurs de cette même maison.
Le mobilier liturgique est classé à l’Inventaire général du patrimoine culturel ainsi que les remarquables peintures murales du 16ème e et 17ème siècle représentant l'Annonciation et la Crucifixion découvertes sous l'enduit et restaurées en 1933, l’importante statuaire, le bâton de procession de Saint Renobert, évêque de Bayeux, protecteur des troupeaux et des récoltes. Une belle rencontre comme j’en fais souvent, imprévue, chaleureuse et bienveillante.
Château de Romprey téléphoner au 03 80 81 05 45, visites libres sur rendez-vous.
Une halte à la ferme d’Aulot, où le brouillard était tel que je n’ai pu prendre de photos potables !
Sans doute héritée du Temple par les Hospitaliers, la ferme d'Aulot, située sur le finage de Bure comme celle de Conclois, est toujours qualifiée de « métairie » par les documents d'Ancien Régime. Bâtie sur un plateau au sud-est de la commanderie, elle en est éloignée de 5 km. Une chapelle a existé à Aulot jusqu'au début du XIXe siècle. En 1768, elle est mentionnée par les commissaires dans leur procès-verbal d’améliorissements.
De nos jours, Aulot c’est une maison rénovée, agréée par Jeunesse et Sports, un centre équestre labellisé « Ecole Française d’Equitation » avec sa cavalerie d’une trentaine de chevaux et poneys, des attelages, un manège couvert de 20 m sur 40 m, deux moniteurs d’équitation diplômés d’état et une accompagnatrice de randonnée équestre brevetée ATE. C’est aussi la présence d’un animateur comédien permanent qui impulse des projets théâtre pour jeunes et adultes dans des lieux authentiques. Association loi 1901, agréée Jeunesse et Sports et Education Nationale la ferme d’Aulot propose aux enfants des classes de découverte et des centres de vacances sur le thème « cheval et théâtre ». C’est un gîte de groupe avec une cinquantaine de lits, une salle à manger et sa cheminée, un four à pain, des granges et un environnement naturel protégé.
La Ferme d'Aulot – 21290 Bure-les-Templiers – Tél. : 03 80 81 01 64 – Fax : 03 80 81 39 20
Renseignements : Gérard Lemoine contact@aulot.asso.fr
De combes profondes en val perdu ma balade buréenne se termine au marais du Conois… Ce marais tufeux, peu courant en France, est classé en zone naturelle d'intérêt écologique, faunistique et floristique (Z.N.I.E.F.F). Grâce au soutien du ministère de l’Environnement et à la générosité de plus de 150 donateurs, le Conservatoire des espaces naturels bourguignons a pu réunir les fonds nécessaires à l’achat de ce marais de 6,5 ha qu’on visite en empruntant un sentier sur pilotis sur 1,5 km. Dans ce marais tufeux, l’eau se gorge du calcaire contenu dans les roches et le redépose sur le sol, ce qui forme le tuf, une roche très légère et friable. Le tuf était utilisé autrefois pour ses propriétés isolantes. On le trouvait dans les cheminées ou les clochers entre autres.
Le Marais du Cônois a été acquis en 1991 par le Conservatoire d'Espaces Naturels de Bourgogne afin d'assurer sa protection. En visitant le marais du Cônois, on découvre le refuge d’une flore montagnarde en plaine, choins, laiche de Davall, aconit napel, gentiane pneumonanthe, swertie pérenne ainsi que des orchidées. Il abrite également des insectes très particuliers et des mammifères tels le chevreuil, le sanglier et le lièvre.
Un grand merci à Jean Charles Colombo pour cette incroyable visite, son enthousiasme à faire découvrir un village dont il parle avec fierté et humour… Un maire parfois rêveur mais les pieds bien campés dans la réalité du confort de ses administrés et l’administration d’une commune « qui ne se gère pas comme une entreprise, contrairement à ce qui se dit et qui le contrarie ».
Un grand merci à toutes les portes ouvertes à la simple passante que je suis, aux pages tournées dans des livres lustrés de belles histoires, au thé fumant et... au tracteur qui vint à ma rencontre, embourbée que je fus dans un méchant talus ! Le soir est tombé sur le Châtillonnais et ses mystères, rude et somptueux où l’eau gargouille dans chaque combe aux noms plein de poésie...
Sources documentaires : Archives Nationales et Départementales, OSMTH France, Epitaphier de l’Ordre du Temple, Base Mérimée
Crédit photos Marais du Conois Mathieu Bouchard (merci, merci)
Crédit photos Marie Quiquemelle
Plaquette GIP du Parc National des Forêts de Champagne et Bourgogne ici
m.quiquemelle@echodescommunes.com