Marc Chautemps ou les temps chauds d'un maire "hors classe" ... PORTRAIT !

Marc Chautemps ou les temps chauds d'un maire "hors classe" ... PORTRAIT !

Info+ :

 

Le village de Gemeaux conserve une belle église romano-gothique.
bâtie sur une petite butte à l'entrée de la commune. Placée sous le vocable de l'Assomption de la Vierge, l'église remonte à la première moitié du XIIe siècle avec des modifications au XIIIe et XVe siècles. Le portail en arcades cintrées, qui repose sur des piliers ornés de feuilles d’acanthe et de têtes d’hommes, est inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques.

Ô Nuit !
Ô laisse encore à la terre
le calme enchantement de ton mystère.
L'ombre qui t'escorte est si douce.
Est-il une beauté aussi belle que le rêve ?

La Nuit, Jean Philippe Rameau

 

 

 


19 février 2020

Vestiges gallo-romains, héritage du Moyen-âge, maison de Jean-Philippe Rameau, Gemeaux étonne par son histoire insolite et discrète, à un vol de corbeau de la métropole dijonnaise et du Parc national de forêts. Gemeaux avec un passé viticole et forestier et présent qui se décline en réalisations multiples, en aménagements divers au service des gemellois… Un village de 800 habitants qui s’ouvre entre collines verdoyantes et plaines agricoles… c’est le moment d’une promenade à la découverte de Gemeaux avec Marc CHAUTEMPS. Visite et découverte à bicyclette (mais pas que) à la rencontre de l’Histoire, des z’histoires, des patrimoines et de la vie d’un village ordinaire… ou presque !

Des halles du 15ème siècle édifiées en 1491 avec leur superbe charpente en chêne qui ont toujours été le haut lieu des foires et des marchés, un vélo qui prend l’air avec l’air de rien et la porte de la mairie qui est aussi l’agence postale, s’ouvre sur l’accueil et sur le minuscule bureau du maire. Mince on ne retrouve plus un trousseau de clés et dans le même temps on règle la coupure du service ferroviaire qui va permettre un entretien des abords des voies et de la troisième main ou de la quatrième oreille on attrape les documents et petits ouvrages que monsieur le maire va m’offrir pour raconter et comprendre l’histoire de ce village qui revient tranquillement de l’époque gallo-romaine et même… de la préhistoire !

Nous y voilà, on cause histoire et patrimoines les yeux de Marc CHAUTEMPS s’allument, le discours s’enthousiasme et c’est parti pour une visite pluvieuse tout autant que venteuse dans les rues du village. En passionné d’histoire, il n’oublie aucun détail qui permette de comprendre le pourquoi-comment de son village.

A Gemeaux il n’y a pas de rivière mais beaucoup de sources ce qui explique qu’on s’y installa depuis le néolithique. Les époques de la pierre taillée, de la pierre polie et l'âge des métaux ont laissé des silex, hachettes de bronze conservés au musée archéologique de Dijon. Plus tard, un camp romain a sans doute existé… Une villa gallo-romaine y a laissé son empreinte et sans doute le nom même de Gemeaux reviendrait de cette époque où Gemeaux se trouvait le long de la Voie Agrippa qui menait de Lyon à Trêves via Dijon et Langres (tous à vos manuels d’histoire). En effet, un dignitaire romain répondant au doux nom de Gemulus s’installa ici et régna en maître. Plus tard se construisit un château en bois, au tout début du Moyen Age. Ce sera le temps des puissants évêques de Langres, dont sept furent canonisés, et trois ont obtenu la pourpre cardinalice.

Gemeaux c’est une histoire agitée et surprenante que Marc CHAUTEMPS égraine tranquillement. … Au 11ème siècle il y avait un château en pierres et, chose étrange, l’église se trouvait dans son enceinte, pas une chapelle seigneuriale, mais une église dont monsieur le maire raconte qu’elle fut sans doute édifiée ainsi pour constituer un refuge pour les habitants que pourrissaient les brigands sévissant le long de la fameuse Voie Agrippa ! Peste soient les bandits !! Reste de cette époque le pont de Gueux, autrefois le pont de Gueu… où les habitant était rançonnés brutalement tout épuisés d’avoir monté la pente abrupte menant audit pont. Après la guerre de 100 ans, les militaires soumis à la cause du roi et libérés de leurs entraves se mirent à piller le village. … les écorcheurs, les coquillards des petits noms qui fichent un peu les chocottes… Une catastrophe qui réveilla le bon Charles VIII qui permit alors la construction de la Halle de Gemeaux en 1491 pour valoriser ce village affaibli et permettre le commerce le long de cette satanée Voie Romaine. Rien n’arrêt Marc CHAUTEMPS, ni le téléphone qui sonne, ni le document à chercher, ni les bonjours matinaux de son équipe ! Belle force de concentration !

Donc, reprenons… Au début du 14ème siècle, en 1305, le château fort de Gemeaux fut achevé comprenant une enceinte de pierre avec créneaux, flanquée de plusieurs tours et de deux portes. Gemeaux fut un fief protestant et connu les persécutions religieuses, l’église n’ayant, à ce sujet, aucun sens de la diversité ni de l’humour !

 Il y eût ici jusqu’à 2500 habitants, 11 bistrots car Gemeaux était une commune viticole avec ses belles demeures sur cave et une organisation sociale dominée par les activités de la vigne… et son célèbre Clos des Violettes dont était friand le Tsar et dont il reste une bouteille au musée de Saint Pétersbourg …  jusqu’au phylloxera à la fin du 19ème siècle. Le village perd rapidement la moitié de sa population. Les foires à vin disparaissent. En 1923, il ne reste que 14 hectares de vigne. Alors on adopta le cassis et surtout houblon qui a radicalement fait évoluer l’architecture locale… On construisit des greniers et des hauts courants de petites fenêtres plus larges que hautes qui aéraient la plante en cours de séchage… Parfois deux greniers s’empilaient. Et c’est alors qu’on édifia un petit bâtiment à côté de la halle où se tenait le marché au houblon, celui qui deviendra l’actuelle mairie !

Oui mais le maire, justement, dans tout ça ?

Il continue de raconter l’histoire de son village avec passion et un sens inné de la pédagogie (bon, en même temps il n’avait pas un mauvais élève de l’autre côté du micro) et c’est pour évoquer la transition vers l’agriculture… ce qui marqua un énième tournant dans l’organisation du village et lui donna, au final, cette avant dernière touche contemporaine. Ainsi se sont succédé les époques avec un point d’orgue, celui qui amena le train ! La ligne est mise en service en 1872 par la Compagnie des chemins de fer de Paris à Lyon et à la Méditerranée… mettant Gemeaux à quelques minutes de Dijon.

Et de nos jours c’est ce qui fait la différence… une gare avec un cadencement d’une heure matin et soir…une véritable aubaine. Et le train, devinez quoi ? C’est ce qui fit pencher le cœur de Marc et de Chantal CHAUTEMPS pour s’installer à Gemeaux. A Dijon, ils refusent un appartement de fonction à l’Arquebuse pour être au calme et surtout au vert, Marc va travailler en vélo, Chantal ne se sent pas bien à la ville. Tous deux rêvent d’espace, de jardins et d’air pur ! Ils vont donc s’installer, le cœur vaillant, à la campagne. Avec tout un tas de bestioles à poils et à plumes. Pour ces deux passionnés de nature qui se sont rencontrés à la Fac de Montpellier où ils étudiaient l’histoire naturelle. Et l’histoire naturelle, c’est ce qui va imprégner la vie professionnelle de Marc, passionné aussi de musée, de muséographie et de muséologie. Aucun grand musée au travers du monde n’a échappé à son regard, à son œil expert et curieux.

Mais c’est Chantal qui va l’entrainer dans la vie municipale où elle avait déjà mis le nez, les pieds et beaucoup d’investissement. Pour ce couple soudé par les valeurs de la famille, s’engager pour leur commune, c’était comme une évidence. Chantal aligne 1 mandat de conseillère municipale et 1 de 1ère adjointe, Marc 1 de conseiller, 1 d’adjoint et 2 de maire. Un truc qui doit être dans les gènes quand on sait que le papa de Marc fut maire jusqu’à l’âge de 83 ans dans son village savoyard et que son grand-père a, quant à lui, œuvré sur 6 mandats !!  Deux familles engagées au service de leurs concitoyens, en quelques sortes. Ouverture, tolérance, sens du partage, ils amènent à leur commune le petit souffle qui fait la différence. Pourtant, Marc sait user de son droit de police quand il faut verbaliser un contrevenant (et il explique en riant l’art de devenir pote avec mon meilleur ennemi en lui collant une contredanse ou comment rétablir justice et équité quand il estime que, décidemment, mes gendarmes ne se foulent pas trop) !

 

Gemeaux prend un autre visage, retrouve un dynamise avec des fêtes sous la halle, une école pleine de gamins, une bibliothèque, une agence postale communale et le tout récent Caveau où les habitants… mais pas que… peuvent se réunir dans un très beau lieu. Ateliers de mémoire, portage des repas à domicile, accueil solidarité et famille, autant de services précieux qui aident au bien vivre ensemble avec, qui plus est, une dizaine d’associations et des jardins familiaux créés par monsieur Marc CHAUTEMPS. Il y a aussi le journal trimestriel d’informations municipales, édité par la commune de Gemeaux, à l'attention des habitants… le Gem'info qui parle de la vie du village imprimé à 400 exemplaires sur papier recyclé.

Gemeaux a perdu ses forêts, ce qui désole notre naturaliste, occasionnant depuis longtemps des inondations dans le village puisque plus rien n’arrête l’eau. Alors il a fallu trouver des idées et être créatif. Avec les travaux de voierie, on a créé un puit perdu et un point pour raccorder une pompe de pompier qui permet d’aspirer l’eau et de la rebalancer dans le fluvial… Un pluvial c’est quoi ? C’est une installation en pierre, qui remonte ici au Moyen Age… ils en avaient là-dedans nos ancêtres... destiné à drainer l’eau. On a donc à cœur de tenir les aqueducs très propres. Le bon côté est que cela a créé une petite plaine alluvionnaire couverte de potagers où se régalent les jardiniers.

Gemeaux c’est un gros village en chantier. Celui de la ZAC « Les chevrières » qui comptent déjà 5 entreprises. C’est aussi la refonte de la circulation soit 300 000 d’investissement pour redonner belle allure au centre de la commune et aux abords de la maison natale de Jean-Philippe Rameau. On y refait les joints de pierre, on y lisse les bordures, un travail d’orfèvrerie de terrassement qui valorise les halles et les belles demeurent qui bordent les rues. Un protocole astucieux a consisté à envisager globalement les travaux. Rénovation du réseau d’eau, enfouissement des réseaux secs et passage des fourreaux pour la fibre (oui mais quand la fibre ??) et après une année fatidique de tassement des sols, c’est la réfection du couvert sur deux années calendaires (astucieux pour percevoir deux fois les aides du Conseil départemental). Avec la rénovation des halles et de l’école, qui avait précédé, la commune a connu quelques années pendant lesquelles le budget d’investissement fut supérieur à celui de fonctionnement.

Marc CHAUTEMPS raconte comment la commune est revenue d’une situation financière difficile en 2008 après la non-vente malheureuse de l’ancienne école. Situation difficile pendant laquelle le maire, l’équipe municipale et les bonnes volontés ont construit trois logements communaux, la salle des associations et la mini crèche (pour 250 000€ de travaux à elle toute seule dans l’ancienne école).  Une ancienne école qui a donc été retapée, réinvestie renforçant l’attractivité pour les familles. Ici on est démerde alors on peut faire plein de choses dans tous les corps de métier. Une des fiertés de la commune est le City-stade de 15m sur 30. Des jeux pour les marmots, qui permettent aux classes de jouer et aux habitants de se retrouver toutes générations confondues. Et on peut y faire du bruit car rien ne jouxte.

Avec son PLU finalisé en 2011, la commune a pu ouvrir les lots du lotissement situé à la fois en plein cœur du village et en même temps isolé des yeux. Là encore, un pari audacieux et réussi renforçant l’attractivité de la commune tout en préservant le cadre de vie et la tranquillité des habitants. A la COVATI Marc CHAUTEMPS a la délégation de l’aérodrome de Till le Chatel et du SPANC (il est vice-président du syndicat des eaux). D’ailleurs la compétence de l’eau, il connaît et la commune a choisi l’affermage avec la Lyonnaise des Eaux, pas plus cher qu’une régie et surtout pas de mauvaise surprise quand un est en vacances, l’autre grippé et le troisième au jardin !

Mac CHAUTEMPS, un maire qui raccroche les gants, s’emploie à faire son bois et à construire une nouvelle maison familiale et qui écrit « Régulièrement les lundis matin il faut ramasser des canettes, des détritus, replanter et racheter les fleurs arrachées, réparer les poubelles, les portes de boites aux lettres et j’en passe : et pour la plupart c’est le fruit du comportement de jeunes qui ne sont pas des voyous mais avec l’effet de groupe, l’alcool, la frime… Parfois je porte plainte et tant pis pour celui ou celle qui se fera prendre. Pensons aussi à nos cantonniers qui après avoir planté, entretenu les bacs à fleurs, les retrouvent saccagés ou renversés.  Est-il tolérable qu’ils ramassent régulièrement des bouteilles cassées à la Charme pour éviter à d’autres de se blesser ?  Il manque certainement quelques leçons de civisme. »

Sur un mot d'humour et un verre de bon vin de Bourgogne blanc et une tasse de café, la journée s'achève sans que le temps ne se vit passer !

Gemeauxgemeaux

 

 

Entreprise RougeotEntreprise Rougeot, Un partenaire engagé pour les communes et leur média 

L’histoire de l’entreprise Rougeot s’inscrit au plus près des communes du département. Sur le modèle de leur père, Hubert Rougeot, Christophe et Thierry s’engagent dans leur territoire. Quand leur aîné était élu local, les deux dirigeants choisissent de soutenir des actions de mécénat auprès des clubs sportifs ou d’associations culturelles. Pour l’entreprise Rougeot, c’est une façon concrète de participer au bien-être du territoire. Avec ses différentes activités, l’entreprise intervient du nord au sud de la Côte-d’Or, aux côtés des collectivités de toutes tailles pour les accompagner dans la réalisation de leurs projets. Pour combiner ses différents aspects, l’entreprise Rougeot poursuit son implication en choisissant d’accompagner l’Echo des Communes. Son soutien s’est naturellement tourné vers la rubrique "Au cœur de communes", destinée à valoriser le territoire et ses acteurs publics.www.rougeot-tp.com

 

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