Villiers-le-Duc, village au grand (coup de) coeur

Villiers-le-Duc, village au grand (coup de) coeur

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©Marie Quiquemelle


Une étonnante galerie en briques, vitrée, relie l'église au château permettant au châtelain d'assister à la messe sans mettre le bout du nez dehors.

©Marie Quiquemelle

©Marie Quiquemelle


03 mars 2022

A en croire Nicolas Schmit, le maire, 100 chanceux habitent à Villiers-le-Duc. Au nord de la Côte-d’Or, à une dizaine de minutes de Châtillon-sur-Seine, la commune inspire ce que l’on peut imaginer de plus agréable dans le monde rural : le calme des lieux, la solidarité des habitants, un patrimoine de charme, le tout dans un écrin de forêt.

En arrivant de Dijon ou de Chatillon-sur-Seine, le paysage qui entoure Villiers-le-Duc invite au repos et à des jours paisibles. Les prairies, les forêts se succèdent tandis que les chanceux apercevront la faune locale. En se promenant dans la commune aux 100 habitants, le visiteur est surpris par le patrimoine. Au cœur du village se dresse un château du XVIIème siècle couvert de tuiles vernissées dans son style Renaissance. Aujourd’hui comme hier, les propriétaires n’hésitent pas à ouvrir ponctuellement les grilles pour accueillir des évènements profitant à la collectivité.

A deux pas, se trouve l’église Saint-Jean-Baptiste avec son porche dont la poutre en bois sculptée rappelle une cousine beaunoise. Entre les deux, une passerelle permettait au chatelain d’assister à la messe sans mettre le bout du nez dehors et de s’isoler au-dessus du chœur. Dans la commune, plusieurs fontaines ponctuent le parcours du promeneur. Alimentée par le trop plein du château d’eau, elles sont les vestiges de l’ancien réseau. « Quand elles ne coulent plus, c’est sans doute qu’une grenouille est coincée quelque part » s’amuse le maire. Le patrimoine de Villiers-le-Duc pourrait se limiter à ces édifices mais le maire, Nicolas Schmit a d’autres merveilles à faire découvrir. « Contrairement à une idée répandue, l’abbaye du Val des Choues se trouve sur la commune de Villiers-le-Duc. » Fondée par l'ordre des valdéclusiens, fermée à la Révolution française, elle abrite le musée de la vénerie, chasse à courre. En sortant du village, une longue allée d’arbres encourage à prendre de la hauteur pour découvrir la chapelle de Saint-Phal et admirer le village sous un autre angle, au milieu d’une nature enivrante.

Diversification des ressources

Villiers-le-Duc s’avère être la commune la plus étendue du département avec ses 8 440 hectares dont 7 000 hectares de forêt domaniale. Cette omniprésence de la nature participe du charme des lieux, où que le regard se promène, elle s’impose. « Nous avons même un modèle unique d’arbre » sourit Nicolas Schmit. Pour ne pas interférer avec le paysage, l’antenne relais du réseau de téléphonie se camoufle en effet sous le déguisement d’un immense sapin. A Villiers-le-Duc, le bois représente aussi une manne financière, que la commune se partage avec sa voisine Vanvey depuis plusieurs siècles. « A l’époque des seigneurs et autres châtelains, des échanges de pâturages ont donné lieu à une répartition des revenus et des dépenses liés à la forêt dont nous percevons 1/5. Cela peut représenter entre 1 500 et 9 000 euros selon les années. » L’édile rappelle également que la commune profite des fruits de la chasse puisque les associations versent une contribution à la commune pour profiter de ces espaces boisés. Avec un budget annuel de fonctionnement compris entre 120 000 et 150 000 euros et des investissements moyens de 20 000 à 30 000 euros par an, la commune ne fait pas d’extravagances. Eclairage public, travaux sur les six kilomètres de voirie, secrétaire de mairie… Le village a toutefois profité d’une opération cœur de village il y a quelques années. L’opération financée par la Région et le Département notamment a permis de transformer une ancienne grange en maison d’habitation abritant deux logements, un T2 et un T4, alimenté par une chaufferie bois. « Avant, on y stockait la paille et c’est là que stationnait le corbillard d’antan. » Dans le même esprit, la commune a installé la mairie dans un ancien bucher tandis que l’ancien presbytère accueille désormais un logement T4. Ajoutant des revenus complémentaires pour la commune.

Encore des projets

Autant de travaux qui conduisent les visiteurs à admirer le résultat. « On nous dit souvent que nous avons un beau village » relaie avec fierté le maire. Même si l’élu ne manque pas de projets, il reste prudent. « Nous avons déjà fait beaucoup avec les logements notamment, il faut reprendre notre souffle et être à l’écoute des idées, raisonnables, en fonction de nos moyens. » Pourtant, il sait que la toiture de l’église demanderait à être rénovée tout comme la fresque, l’ensemble n’ayant pas été au cœur de travaux depuis 40 ans. « Je me souviens que tout le village s’associait à la démarche. Nous organisions des évènements pour financer les travaux. » Il n’exclue pas non plus d’investir dans la route forestière et ses 2,7 kilomètres, comptant sur des financements publics pour combler l’enveloppe de 250 000 euros nécessaires. « Nous pouvons prétendre à 80% de subventions mais il restera 45 000 euros environ à notre charge. Nous nous appuyons sur les compétences du SIVOM pour ce genre de projet mais pour l’instant, on bouche les trous nous-même. » Dirigeant d’une entreprise de travaux publics, Nicolas Schmit s’investit au-delà de sa fonction de maire, ne concevant pas de ne pas se mettre au service des autres. Parmi la cinquantaine de salariés de Schmit TP, plusieurs familles résident à Villiers-le-Duc, les autres vivant aussi dans les environs. Engagé pour son territoire, il est aussi membre du conseil d’administration du club des entreprises du Châtillonnais et président du Lions Club châtillonnais.

Un homme impliqué

Elevé à Villiers-le-Duc, Nicolas Schmit en est à son quatrième mandat de maire mais vit actuellement son septième mandat, lui qui a rejoint une première équipe municipale en tant que conseiller quand il n’avait qu’une vingtaine d’année. « Y’a plein de choses à faire, nous avons une bonne équipe, une secrétaire de mairie présente de longue date… Et je ne sais pas rester à rien faire. » Loin de faire de la politique, il entend organiser son territoire dans l’intérêt du plus grand nombre. « Tant que des gens vous soutiennent et vous demandent, on avance mais j’espère passer la main à d’autres qui auront des idées et l’envie d’agir, des gens de bonne volonté. » Du haut de ses 61 ans, l’homme dynamique a répondu à d’autres engagements pour lesquels il a été sollicité. Il préside ainsi le Parc national de forêts. « Je n’ai jamais caché ma prudence quant aux chiffres annoncés, notamment le nombre de visiteurs, ou sur les retombées économiques attendues mais je reste convaincu que le parc participe du développement du territoire et va permettre au nord Côte-d’Or de remonter en puissance et d’attirer des gens. » Également délégué de la communauté de communes du Pays Châtillonnais qui comprend 107 communes, Nicolas Schmit se veut avant tout disponible pour ses administrés. D’ailleurs, jamais de permanence à Villiers-le-Duc mais un portable toujours à portée de main pour répondre ou rappeler un Ducivillerois qui aura laissé un message. « Tout le monde connait mon numéro ou n’hésite pas à passer chez moi ou chez une adjointe. »

Rencontre avec une adjointe

Ruralité et proximité

Dans la commune, la fonction d’élu est respectée, chacun se côtoie et discute, les nouveaux venus étant intégrés au mieux à la vie du village. A côté de la doyenne de 80 ans, Villiers-le-Duc a accueilli de jeunes familles récemment. La population a même gagné 15 habitants entre les deux derniers recensements et enregistré deux naissances en 2021. « Un couple qui était en location sur la commune a déménagé… dans la commune où il a acheté une maison. »  Le maire met l’accent sur la solidarité qui règne à Villiers-le-Duc. Ainsi, une habitante a pris la charge d’organiser un dépôt de pain, relayée par la mairie quand elle ne peut pas assurer le service. « Dans une petite commune, on se débrouille, on trouve des solutions et ça marche bien. Il y a une véritable entraide et tout le monde se connait. Je crois que ça présente plus d’avantages que d’inconvénients. » Bien que les commerces de Châtillon-sur-Seine ne soient qu’à 14 kilomètres, la commune profite du passage de l’épicier chaque semaine. Le comité des fêtes commun à Vanvey joue son rôle d’animation plusieurs fois dans l’année tandis que pour l’école, les enfants peuvent compter sur le groupement scolaire de Leuglay, le collège à Recey et les trois lycées de Châtillon-sur-Seine. Attaché à son territoire, Nicolas Schmit se consacre aussi à sa famille, toute proche, et à ses petits-enfants. Et quand il ne partage pas son temps libre avec eux, il grimpe dans son camping-car pour se promener en France, gardant un œil averti sur ce qui se fait ailleurs et dont il pourrait faire profiter les Ducivillerois.

 

L’église Saint-Jean-Baptiste avec son porche dont la poutre en bois sculptée rappelle une cousine beaunoise

L'abbaye du Val des-choues ©Marie Quiquemelle


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 ©Marie Quiquemelle

 

 

 

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