Chenôve : « On ne peut que faire mieux »

05 novembre 2024

De jour en jour ou presque, Chenôve opère sa mutation pour traduire une ambition municipale forte : offrir un espace de vie agréable à tous les habitants. Si le quartier du Mail profite d’une importante opération de renouvellement urbain, l’avenue Roland Carraz occupe également les pensées d’un maire qui se projette bien au-delà de sa mission.

« Cette entrée de ville, je la rêve douce, agréable à vivre, apaisée avec une circulation à pied, à vélo et en voiture » imagine Thierry Falconnet, maire de Chenôve, en évoquant l’avenue Roland Carraz. Axe stratégique du sud dans le prolongement de l’avenue Jean Jaurès, entrée de la Métropole avec Perrigny-les-Dijon, porte de la route des vins ou sortie en direction de Beaune ; cette artère suscite de nombreuses réflexions tant au niveau municipal que métropolitain. « Elle doit opérer une mutation. C’est une avenue à l’ancienne avec ses deux fois deux voies qui traversent la commune et pénètre en ville. » Le maire sait que son territoire doit poursuivre sa transition tout en répondant au contexte actuel. Mobilité, végétalisation, besoin de logements… « Avec la ZAN, zéro artificialisation nette, nous avons l’avantage d’avoir des terrains déjà artificialisés sur la zone d’activité des Portes du Sud. On ne peut donc que faire mieux et nous avons l’ambition de faire beaucoup mieux ! L’impératif écologique, environnemental est là, dans notre quotidien et c’est d’abord localement que les transitions vont s’opérer. » Cette avenue, Thierry Falconnet la perçoit aujourd’hui comme une frontière difficile à traverser en voiture ou à pied. Le travail engagé pour la repenser inclue donc une étude de requalification pour penser l’aménagement urbain mais aussi les flux et les circulations.

Une ville mosaïque

Alors que cette partie de la ville comptait de nombreuses activités artisanales et des commerces, l’élu n’envisage pas de les chasser mais plutôt de leur adjoindre d’autres fonctionnalités. « Nous amènerons des habitants, du logement avec l’ambition de rééquilibrer sociologiquement la ville. » Chenôve compte en effet 42 % de logements à loyer modéré avec un parc immobilier social important, notamment dans le quartier politique de la ville du Mail. Le maire pense ce projet sur le long terme, conscient que ses réflexions et ses idées ne sont qu’une étape des aménagements futurs pour lesquels il porte l’ambition forte de recréer du lien.

Chenôve s’est construite au fil des siècles et des décennies, avec des spécificités propres à chaque époque. Son passé et ses transformations progressives restent visibles. « Nous avons une ville mosaïque. On identifie le bourg viticole avec son histoire et son patrimoine, le bas plus ouvrier avec une forte identité cheminote que l’on retrouve dans les ateliers Divia. Ensuite vient la ZUP avec les grands ensembles des années 60 et 70 puis les quartiers mixtes des années 80 et 90 comme les Grands crus et le Clos du Roy avec une dominante de l’accession à la propriété et du pavillonnaire » détaille Thierry Falconnet. L’édile souligne également la diversité de population qui peuple sa commune. Si celles issues d’une immigration plus ou moins choisie s’y retrouvent en nombre, les classes moyennes y ont également trouvé leur place. « On observe un petit mouvement de gentrification. La requalification de l’avenue Roland Carraz doit renforcer cette attractivité de Chenôve et cet apaisement que je recherche. »

A la recherche de plus de calme

Déjà le maire constate que le travail paie au fil des ans. « Il reste des problèmes que je ne nie pas mais je perçois cet apaisement et j’espère que les habitants aussi. Il traduit une action publique forte en direction de la jeunesse et de l’intergénérationnelle. Nous multiplions les occasions de rencontres entre les générations et cela participe d’une meilleure connaissance, de plus de respect et de tolérance de part et d’autre. » Thierry Falconnet met aussi l’accent sur le travail mené dans l’accès au sport ou à la culture.

La rénovation urbaine a également son rôle à jouer dans l’état d’esprit global de la ville. En amenant de la verdure et des extérieurs agréables, le maire entend créer des conditions de vie plaisantes pour tous, tout en s’inscrivant dans la préservation de l’environnement. Il insiste également sur le futur parc de Chenôve, « un espace de respiration en cœur de ville », deux hectares végétalisés qui seront inaugurés le 25 mai 2025. 400 arbres, 25 000 arbustes et plantes vivaces, 750 espèces végétales. « Un hectare a été rendu en pleine terre et un hectare a demandé un travail technique passionnant de voirie et de réseau notamment. » La commune a lancé une grande consultation publique pour inviter les habitants à suggérer des noms pour ce prochain espace vert.

La responsabilité de penser demain dès aujourd’hui

Le maire reconnait toute la difficulté de sa mission qui consiste à penser le Chenôve de demain pour les 14 500 habitants de la ville. Un défi. « Les décisions que l’on prend aujourd’hui, on en verra les conséquences positives ou négatives dans 5, 10 ou 20 ans. J’ai le souci de ne pas être le maire qui aura commis des erreurs d’aménagement de la ville. » Conscient qu’il doit répondre aux besoins immédiats sans négliger l’avenir de son territoire, Thierry Falconnet essaie d’agir local en pensant global et inversement, selon les sujets, notamment environnementaux. « Nous devons inciter de nouveaux usages par de nouveaux aménagements. Nous devons aussi être une ville attractive pour amener une nouvelle typologie d’habitants dans une commune apaisée. »

La future bibliothèque François Mitterrand, le centre de loisirs, le quartier Kennedy, celui du Mail, la végétalisation et la désimperméabilisation des cours d’école comme l’école Violette et les idées pour l’avenue Roland Carraz s’inscrivent dans cette dynamique qui navigue entre aujourd’hui et demain. « Ce que j’aime dans le mandat de maire, c’est de mesurer la portée de l’action. »

 

Elu, cheville au corps

« Il y a deux impératifs pour être maire : il faut aimer les gens, le contact tout en acceptant la confrontation d’une part et savoir mettre de côté, souvent, sa vie personnelle au profit de la vie publique d’autre part » résume Thierry Falconnet. L’élu sait aussi qu’il doit parfois se montrer pragmatique pour se mettre au service de l’intérêt général même si cela va à l’encontre de certaines de ses idées. L’homme de gauche n’est pourtant jamais loin dans les actions engagées à commencer par la solidarité. Comme chaque année désormais, Chenôve fêtera un Noël solidaire. « Nous collaborons avec le monde économique du sud dijonnais pour récolter de l’argent et des jouets pour les enfants les plus démunis du Secours Populaire. » La Ville ne manquera pas non plus d’assurer la traditionnelle distribution de friandises pour les jeunes Cheneveliers de la commune et la distribution des colis aux séniors. « Pour moi, Chenôve, ce sont des valeurs et une ville où chacun et chacune, qu’elle que soit son origine, sa condition sociale, son appétence ou encore son âge, doit pouvoir profiter d’un cadre de vie agréable. Républicain dans l’âme, j’ai le souci de tous les habitants » conclue le maire qui rappelle que sa commune est la plus pauvre du département avec 26 % de la population qui vit sous le seuil de pauvreté. Mais peut-être qu’une certaine richesse de cœur se cache derrière les statistiques.

Si vous avez aimé cet article, vous aimerez aussi...

Entre pleine nature et urbanisme raisonné... Chenôve ville attractive !
Relooking du cœur de ville, renaturation des espaces urbains,...

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *