Velars-sur-Ouche


©André Beuchot


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Couvent des minimes ©André Beuchot


Forges de la Verrerie ©André Beuchot


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Côte-d'Or Tourisme©S. Lepaul


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Maire Thierry Jean
Adresse Rue des Trois Ponts - 21370 Velars-sur-Ouche
Tél. 03 80 76 07 20 Fax 03 80 76 07 21
Email mairie.velars@wanadoo.fr
Site http://www.vallee-ouche.fr
Population 1808 habitants. Les Arroyottes ou Velarsois
Altitude 263 mètres Superficie 1212 ha
Situation géographique Latitude: 47° 19' 14'' Nord - Longitude: 4° 54' 17'' Est
Communauté de Communes Ouche et Montagne
Canton TALANT

Je suis fan de ma commune

Présentation

Velars est une commune qui bouge et nombreux sont les projets, petits ou grands, destinés à conforter le tissu économique et commercial et à mettre en valeur le site.
Située à 12 km à l’Ouest de Dijon, au pied des collines boisées du Mont-Afrique et de la Montagne d'Etang, la commune de Velars est traversée par l'Ouche, le canal de Bourgogne, la véloroute, l’A38 et la voie ferrée, formant un véritable couloir de communication vers les sites réputés de la Vallée de l’Ouche, de l’Auxois et vers la région parisienne.

Plus d'infos

Aire de covoiturage aménagée par le Conseil Départemental:
www.covoiturage.mobigo-bourgogne.com

Tourisme & Patrimoine

Village Fleuri

Eglise Saint-Blaise.
Velars fut habitée depuis des temps fort anciens, certains ont assuré que Saint-Bénigne y avait séjourné. Velars, Villaris au VIè siècle (du latin villa, domaine : puis Villare, qui peut se traduire par ferme ou village) doit à la montagne d’Etang une grande part de sa renommée au cours des siècles passés. En effet, depuis la seconde moitié du XVè siècle, Velars fut connue dans toute la Bourgogne et au-delà pour ses pèlerinages à Notre Dame d'Etang.

La commune de Velars-sur-Ouche possède deux lavoirs.
Le lavoir communal : Le lavoir communal construit en 1873 est alimenté par une source "sans nom" qui sort de la roche à l'entrée de la Verrerie.
Le lavoir de la Verrerie : La conduite d'eau de la source de Moncueil qui approvisionne en eau la ville de Dijon traverse Velars. En compensation de cette servitude, la ville de Dijon, en 1905 concéda à la commune un prélèvement sur cette conduite.


©André Beuchot

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Côte-d'Or Tourisme©S. Lepaul

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UN CURIEUX EN BALADE

Le 17e opus d’un infatigable découvreur !
Passionné par son département, André Beuchot livre un formidable inventaire de ses communes, hameaux, histoires et légendes...
Marcheur, chercheur de pierres légendaires, randonneur au long cours André Beuchot sillonne, inventorie l’histoire des chemins, des pierres et des centaines de villages et de hameaux côte d’oriens... Un de ces oiseaux rares et discrets ? Allez savoir... en tous cas Un curieux en balade est un ouvrage à lire, à conserver comme les anciens almanachs qui font toute la saveur de nos villes et campagnes !


CONTACT
Éditions André Beuchot :
8 rue Pierre de Saint-Jacob 21000 DIJON
beuchot@numericable.fr



Un curieux de passage à Velars-sur-Ouche

Installé dans la vallée de l'Ouche, Velars-sur-Ouche est dominé par la Côte d'Étang. Sur la crête, derrière la chapelle, on rencontre les restes d'un puissant mur de pierres entaillé par le chemin, vestige de l'antique éperon barré. Certains évoquent ici la présence d'un "mur vitrifié".

La chapelle Notre-Dame d'Étang, remontant au XVIe siècle, fut reconstruite au XIXe siècle. Un escalier en colimaçon grimpe jusqu'au balcon circulaire du monument d'où la vue est magnifique. Selon la légende du XVe siècle, un bœuf broutait toujours la même touffe d'herbe qui repoussait aussitôt dès le lendemain. On creusa alors à cet emplacement et l'on découvrit la statue de la Vierge. Aussitôt, les miracles se succédèrent. Un enfant de douze ans et un possédé furent guéris lorsqu’on posa la statue de la Vierge sur leurs têtes. Elle fut alors transférée à Saint-Bénigne de Dijon, mais revint miraculeusement sur les lieux de sa découverte. On comprit qu'elle voulait être honorée ici-même. Les miracles se poursuivirent au XVIe siècle. Un homme qui essaya de voler la statue de la Vierge, demanda pardon et guérit, tandis qu'on plantait sur un poteau la tête d'un autre voleur sévèrement puni… La statue fut alors abritée dans une petite chapelle au sommet de la montagne, avant d’être installée en 1526 dans une nouvelle chapelle construite en contrebas. Un couvent de Minimes s’installa à proximité autour de 1630, sur le plateau Saint-Joseph et, dix ans plus tard, naissait une confrérie de Notre-Dame d’Étang.
La statue fut transférée en 1791 dans l’église Saint-Blaise de Velars-sur-Ouche. L'abbé Bernard Javelle est à l’origine de la chapelle actuelle dont la construction dura de 1877 à 1896. Aujourd'hui, une colossale statue de la Vierge à l'Enfant en fonderie de fonte, dorée à la feuille, haute de huit mètres, se dresse au sommet. Curieusement, elle ne ressemble pas à la statuette miraculeuse. La première mention d'un pèlerinage à Notre-Dame d'Étang concerne le duc de Bourgogne qui y monta en 1372. En 1860, près de 4 000 pèlerins montèrent à Notre-Dame d’Étang. L’affluence augmenta jusqu’en 1912 où l’on dénombre environ vingt-cinq mille personnes.
Deux petites grottes sans suites percent le socle rocheux qui entoure Notre-Dame d'Étang. Quelques vestiges de caves et murets marquent l'emplacement du couvent des Minimes disparu à la Révolution, dont l'emplacement est rappelé par une croix. La source voisine de la fontaine Sainte-Anne, qui jaillit dans sa grotte de rocaille aménagée au XIXe siècle, alimentait le domaine au XVIIe siècle.

À mi pente, on trouve la rente des Bons Pasteurs et un vaste ensemble transformé récemment en logements et en appartements. Son histoire commence en 1903 quand Mme Jobard transforme un bâtiment du XIXe siècle en maison de repos pour les ouvriers et employés de son imprimerie Dijonnaise. La bâtisse devient rapidement la colonie de vacances de Notre-Dame, puis en 1914, un hôpital militaire. Léguée au Baron Thénard, directeur du journal "Le Bien Public", elle redevient colonie de vacances dans le cadre des œuvres du diocèse de Dijon de 1919 à 1935. Il en fait don à la société des Houillères de Blanzy qui la convertit en préventorium. En 1950, les Houillères du Bassin de Blanzy, la Caisse Autonome Nationale et l'Union régionale du Centre-Est l'agrandissent et le transforment en sanatorium de 66 lits avec galerie de cure, salle de jeu et de spectacle, atelier, chapelle et salle d'autopsie. Il est baptisé sanatorium des Minimes. La tuberculose disparaissant, les locaux furent transformés en 1972 en centre psychothérapique. Il fermera ses portes en 1994 puis une grande partie des bâtiments sera détruit en 2001.

Au village, un fin clocher octogonal en ardoises domine l'église paroissiale Saint-Blaise, rebâtie en 1861. De jolis lustres, aidés par la lumière colorée traversant de beaux vitraux, illuminent les voûtes décorées de peintures murales. Les murs couverts d'exvotos attirent autant les regards que la chaire en bois sculpté. Dans le chœur, un curieux double escalier, également bordé d'exvotos, conduit à la niche qui accueille, derrière le maître-autel, la Vierge miraculeuse polychrome de seulement 13 cm de haut environ, trouvée sur la montagne d'Étang. Elle pourrait remonter au XIIe siècle. Le Petit Jésus, hélas mutilé, se cache sous la robe ornementale qui masque presque entièrement la petite statue.
L'ancienne cure voisine abrite désormais la mairie, implantée auparavant avec l'école dans la Grand Rue. À deux pas, le bar-tabac de la Poste recélait une peinture murale de 1952 réalisée par Bonnefoy, représentant des moines actionnant un pressoir, hélas masqué lors de la rénovation des lieux.
À l'ouest de Velars-sur-Ouche, le château construit au XVIIIe siècle fut transformé un siècle plus tard tout en conservant de vieilles tours. Sa belle façade domine la vallée de l'Ouche depuis sa puissante terrasse aux imposants contreforts où l'on découvre l'ancienne prison. Il fut la propriété de Théodore Morelet, maire de Dijon, puis de son fils Arthur, maire de Velars, qui aménagea le parc avec des espèces parfois inconnues en France, hélas disparues depuis. À la fin du XIXe siècle, le château passa aux mains de la famille Debost, puis devint en 1961 un centre éducatif avant d'être de nouveau réhabilité en préservant trois tours rondes, une tour carrée et un pigeonnier.
À proximité, une Vierge à l'Enfant trône sur un cône de rocaille à l'emplacement de la cour de la maison des Sœurs. Ce grand bâtiment, la "Maison Notre-Dame", accueillait les pèlerins venant prier la Vierge d'Étang. Près de là, sur la Grande Rue, on remarque un bas-relief de la "Santa Casa" de Notre Dame de Lorette, accroché sur la façade d’une maison, ancienne école privée tenue au XIXe siècle par des religieuses.
Un second petit château couvert d'ardoises, le château Pingat, se dresse depuis le XIXe siècle sur les hauteurs, moins de 200 m au nord de l'église. Il conserve un petit temple d'amour dressé sur une grotte de rocaille.

La cité accueillit naguère de nombreuses entreprises. Filature, fonderie de cloche (La Cude), forges, fourneaux, tréfilerie, fours à chaux, verrerie (La Verrerie)... À 150 m au sud-ouest de la mairie actuelle, se tenait également autrefois une moutarderie dont il ne subsiste qu'une partie des bâtiments. En 1840, Monsieur F. Fauroy lance la "Moutarde de Dijon Fauroy". À partir des années 1900, elle devient "Reine de Dijon". Elle prend une dimension nationale puis internationale et reçoit en 1976, une médaille d'argent des exportateurs (Dessin essai de restitution dans le livre : Un Curieux en Balade). Malheureusement pour Velars-sur-Ouche, elle déménage à Fleurey-sur-Ouche en 1997.

Bien que modeste, Velars-sur-Ouche possède deux gares ! La loi du 2 Août 1886 concéda à la compagnie du PLM (Paris-Lyon-Marseille), la ligne d’Épinac-les-Mines à Velars-sur-Ouche. Plutôt qu’une gare de bifurcation partant de la ligne du PLM, on opta pour une seconde gare. Le service voyageurs fut supprimé en 1939 sur la section Gissey-Épinac, puis en 1953 sur le reste du parcours. Seul survit, les dimanches, de mars à novembre, le fameux train des pêcheurs. Pour les besoins du nouveau conflit de 1939-1945, un train marchandises-voyageurs fut rétabli le 6 octobre 1940. Il resta cependant limité à Ivry-Cussy en 1944, la voie étant déposée au-delà. Le service des marchandises d'Épinac à Ivry s'acheva en 1942.

À l'ouest, un majestueux viaduc en pierres construit en 1849, classé monument historique, enjambe la combe de Fain. Lors d'un voyage, Napoléon III, précurseur du chemin de fer, aurait fait stopper le train impérial, pour l'étudier. Près de là, les ruines du domaine de Fain (ou Fin) recèlent une grange et deux petits pavillons, l'un en forme de grotte de rocaille, l'autre à arcades. Certains l'appellent "Clos de France" et affirment qu'il cache le "Château du Diable", lieu privilégié des apparitions du démon ! Peut-être s’agissait-il d’un relais de poste établit avant la construction de la voie ferrée. Selon la tradition, Louis XIV et Napoléon y seraient passés !
Le 23 juillet 1962, à 15h 19, tracté par une locomotive 2D2, l'express 53 en provenance de Paris, aborde les lieux à 140 km/h. À cet instant, l'attelage du second wagon se brise et entraîne treize des dix-neuf voitures du convoi dans un terrible déraillement. Le bilan sera de 39 morts et 47 blessés. Seul un jeune homme sortira miraculeusement indemne. Ce sera un des accidents de train les plus meurtriers du siècle dernier. D’après les experts, les rails se seraient déformés sous l’effet de la chaleur.
Soixante-quatorze ans plus tôt, le 5 septembre 1888 vers 2 h, à 800 m de là, près du viaduc de la Combe-Fauchére, une catastrophe s’était déjà produite dans des circonstances voisines. L'express Paris-Genève dérailla suite de la déformation des rails. Le ballast était en travaux et la vitesse limitée. On ne sait pas si le mécanicien n’a pas respecté la consigne ou si les rails s’étaient écartés après le passage des convois précédents. Malheureusement, l'express Modane-Paris arrivait en face et n’a rien pu faire. Les deux machines se percutèrent. Les trains tombèrent de chaque côté du talus. Bilan, neuf morts et une dizaine de blessés graves. Ce jour-là, le tocsin sonna à Velars.
À proximité, une stèle de granit gris gravé rappelle le souvenir du champion cycliste Jean-Claude Rude. Fou de vitesse, il s'entraînait derrière une Porsche carénée, pilotée par Henri Pescarolo et dépassa les 207 km/h. Au dos du monument, on découvre un symbole celtique.

Un peu plus à l'est, une caverne, le Trou du Duc, se niche dans les roches qui dominent la voie ferrée au-dessus du village, près de l'antenne autour de laquelle des carrières abritent moult fossiles. Elle traverse le roc du tunnel pour ressortir comme une fenêtre que l'on aperçoit depuis l'autoroute.
Au nord, on déniche dans une longue haie au lieu-dit "La Grille", de nombreux murs et murets en ruines et les vestiges d'une belle cave voûtée de la rente de la Brosse ou métairie de la Brosse.
Entre le Trou du Duc et "La Grille", une petite combe recèle de multiples vieilles carrières entrecoupées de murets où l'on observe encore les vestiges de nombreuses cabanes de carriers.

Entre Velars-sur-Ouche et La Verrerie, on remarque un curieux lavoir à plancher mobile suspendu par des câbles et la propriété Striffling, demeure "Belle Époque" de caractère dont le bâtiment principal se couvre de tuiles vernissées.
Au début du XVIe siècle, un marécage entourait la résurgence qui sourdre derrière le lavoir. Elle fut aménagée et canalisée quand l'abbaye Saint-Bénigne de Dijon décida d'implanter une première papeterie à Velars-sur-Ouche dès 1548, date à laquelle un ancien moulin fut transformé par un certain Jehan Taubin (ou Jehan Loubin) dit "Bourguignon", papetier à Plombières-lès-Dijon. Jean Raille s'installa à Velars 1669 avant d'aller travailler à la papeterie de Plombières-lès-Dijon. Par la suite, Mathieu Ripaisson arriva de la papeterie de Chaux, puis André Dumay. Les recherches entreprises par Irène et Jean-Paul Blettery nous apprennent également que sur l'acte de mariage d'André Dumay et Marie Dambrun, on trouve la signature comme témoin, de Michel Montgolfier, papetier ayant travaillé à la papeterie de Diénay. En 1739, Jean Defay quitta la papeterie de Velars-sur-Ouche pour prendre la direction de celle de Pellerey. La vie de cette papeterie alla de rebondissement en rebondissement. La presse des années suivantes apporte quelques éclairages :
- En 1814, le journal "Les Petites Affiches" de Dijon publie : "En vertu du jugement rendu au tribunal de première instance de Dijon le 11 juillet 1814, il sera procédé le jeudi 5 janvier prochain… à l’adjudication préparatoire de l'usine dite la papeterie de Velars-sur-Ouche…" Parmi les personnes citées, on trouve Claude Contour, marchand papetier, Pierre Contour, meunier au même lieu... "Ladite usine, aisances et dépendances, a été estimée à 18,000 fr".
- Le 31 août 1830, on lit dans "Le Spectateur": Le sieur Pierre Décollogne, fabricant de papier à Velars et Jean-Baptiste Décollogne, son fils majeur demeurant avec lui, se sont associé pour l'exploitation des usines et papeteries de Velars.
- En août 1834, selon le "Patriote de la Côte-d'Or", une papeterie appartenant à M. Lapostolet de la Cude, avec cuve, cylindre et deux moulins à maillets est en vente à Velars. (La vente sera reportée au 7 septembre de la même année).
- Le 1 avril 1835, le "Journal politique et littéraire de la Côte-d'Or" annonce : "Papeterie sise à Velars-sur-Ouche…, à vendre définitivement et sans remise, le samedi 11 avril 1835. Cette propriété se compose de bâtiments d’habitation et d’exploitation, cours d’eau, bief, sous-bief, verger, jardin, chènevières... Cette usine est située sur un cours d’eau très propre à la fabrication des papiers".
- Le 18 janvier 1840, "Le Courrier de la Côte-d'Or" signale que la papeterie de Velars possède 5 bâtiments, 2 piles à cylindres (piles hollandaise) et 1 pile à 12 marteaux, un beau laminoir, une cuve à fabriquer le papier et le carton.
- Le 8 août 1840, "Le Courrier de la Côte-d'Or" vante la qualité des cartons de paille produits part M. Cayen (parfois orthographié Tayen). Immergé dans un corps gras en fusion, ils devenaient imperméables. On décida de couvrir le toit des guérites des gardes de chemin de fer avec ce carton ! L'usage de la paille permettait également d'économiser les chiffons qui devenaient rares et couteux. Il ajouta une machine à vapeur mais décéda malheureusement prématurément.
- En avril 1842, on apprend dans le "Journal de la Côte-d'Or" : Vente par autorisation de justice et en un seul lot, le dimanche 8 mai 1842…, sur la mise à prix de 60,000 fr., des immeubles ayant appartenu au sieur Cayen. Ils consistent… en la papeterie et la fabrique de carton composées de plusieurs bâtiments d’habitation et d’exploitation, avec cours d’eau, bief et sous-bief... Tous les objets servant à l’exploitation de ladite usine, y compris les cuves, cylindres, laminoirs, feutres, formes, outils, etc.
- En 1847, on relève Cailloux ainé, Galande, fabriquant de carton de paille façon anglaise à Velars-sur-Ouche.
- Le 16 mai 1850, le journal "L'union Provinciale" annonce une vente : "Mobilier, voitures et outils, composant le matériel d’exploitation de la papeterie de Velars-sur-Ouche, à vendre aux enchères, en ladite usine, le dimanche 26 mai, à requête de M. Arthur Morelet, propriétaire et maire audit Velars".
Terminons avec la "Mention Honorable" obtenue par les cartons Piques à l'exposition universelle de 1851.

Après la fermeture de la papeterie, les bâtiments et la source furent utilisés pour implanter une filature de laine. En 1853, M. A. Robin, créa la "Filature de Velars" figurant parmi les premiers établissements manufacturiers de la Côte-d’Or. Les métiers-fileurs comptaient 200 broches. On fabriquait toutes variétés de laines, les laines de couleurs étant une spécialité de la fabrique. A. Robin fut l’inventeur d’un fil multicolore continu. Elle possédait un magasin place Saint-Jean à Dijon. L'usine sera transférée à Dijon en 1873 et céda la place à un moulin à blé avant de se transformer en huilerie à colza à la fin du XIXe siècle, la maison Dubard Frères, reprise ensuite par Paul Jacquier. Elle employa une vingtaine d'ouvriers et produisait également une huile de navette à froid, sa spécialité. Mais l'entreprise périclita.
La bonne qualité de l'eau entraina également l'installation d'une pisciculture de truite en 1870, abandonnée en 1900. En 1954, monsieur Striffling autorisa la Fédération des Pêcheurs de Côte-d’Or à relancer une pisciculture, toujours active.

Aujourd'hui, la belle source qui jaillit à quelques mètres de l'Ouche longe les derniers bâtiments en longueur de la papeterie avant de se glisser sous terre entre ces constructions et la maison de maître où se tenaient les séchoirs à papier et de ressortir plus loin près de la "maison du directeur" au style "Belle Époque" qui borde la route. Les vestiges de deux turbines horizontales sont toujours là, mais une grande partie des constructions a disparu, tout comme la haute cheminée en brique. La source alimente toujours la pisciculture avant de rejoindre l'Ouche 300 m en aval.
Lors de la construction de la ligne de chemin de fer, le premier bâtiment après le lavoir fut occupé par un hôpital, la maisonnette voisine aux ouvertures soulignées de briques rouge étant la morgue.

À l'est, le rocher du Crucifix, éperon élancé vers le ciel surmonté d'une croix, autrefois fréquenté par les grimpeurs, semble surveiller le trafic bruyant de l'autoroute.
Enfin, dans la combe de Notre-Dame d'Étang, la roche anthropomorphique appelée la "Belle de Velars" ou "Belle aux Lèvres", évoque un profil de femme. Cet éperon rocheux se situe 425 m au nord du débouché de la petite combe des Grenets. (Mais sur le territoire de Corcelles-les-Monts).

La Cude. (Velars-sur-Ouche). Ce hameau intégré dans Velars, nous propose une maison de maître niché dans son parc et deux pigeonniers carrés au pied de la côte d'Étang, le plus petit à l'emplacement de l'ancienne fonderie de cloches d'Adolphe Farnier. La famille Farnier installa d'abord à Dijon la fonderie Saint-Bernard, active de 1894 à 1906. Puis une nouvelle fonderie fut implantée à Velars-sur-Ouche. Entre 1907 et 1909, elle produisit plus de 300 cloches diffusées dans toute la France, marquant bien des clochers et monuments historiques de la signature de Velars. La fonderie cessa la production de cloches en 1925. Par la suite, la fabrique se consacra à la production de carters de motos pour Terrot.
Située naguère sur la route principale, La Cude accueillit auberges et garages dont le "Garage des Pèlerins" tenu par P. Bouland, installé dans un bâtiment de l'ancienne fonderie, aujourd'hui disparu. On trouvait à l'ouest également la forge de maréchalerie Lanier-Delaborde.

La Verrerie. (Velars-sur-Ouche). Appelé auparavant "La Forge" ou "La Forge-sur-Ouche", ce hameau prit le nom de "La Verrerie" dans le milieu des années 1860. La verrerie qui s'implanta laissa son nom à ce village au riche passé industriel avec également ses forges et ses fours à chaux. Un petit lavoir somnole en contrebas. Une fontaine s'y adosse, alimentée par la source de Moncueil qui approvisionne Dijon. Pour compenser la servitude entrainée par la traversée du territoire par l'aqueduc, Dijon concéda en 1905 à la commune, un prélèvement d'eau. On remarque plus haut une curieuse maison-pont dotée d'une rotonde qui enjambe la route. Cette étonnante bâtisse, ancien haut fourneau, remonte à 1855 et à l'époque de la verrerie, elle servit de chapelle.

Les forges. Avec ses nombreux changements de propriétaires, l'histoire à rebondissement des forges de Velars-sur-Ouche et Forge-sur-Ouche (La Verrerie) reste difficile à reconstituer, d'autant qu'il exista plusieurs forges. En voici quelques éléments et quelques noms des maîtres des forges.
Une première forge détruite lors des guerres de la ligue (1562 à 1598), fut reconstruite dans la première moitié du XVIIe siècle. Il en subsiste quelques constructions bordant l'Ouche à l'entrée ouest. En 1644, elle appartient à l'abbaye de Saint-Bénigne de Dijon. En 1651, le fief de cette forge est inféodé par Nicolas de Castille, abbé de saint-Bénigne, en faveur de M. Bénigne de Mouhy, trésorier de France. En 1758, des lettres patentes du Roi autorisent l'établissement d'une tirerie (tréfilerie), établit L'année suivante par Charles-François de Chaurenault, commandant de la ville de Dijon.
De 1790 à 1802, la tirerie est augmentée d'une fabrique de pointes et adopte des fours à puddler. En 1830, l'usine est connue pour ses fabrications de clous, épingles et fil de fer. En 1834, une annonce judiciaire nous apporte quelques précisions: "D’un acte sous seings privés fait double à Dijon, le 26 mai 1834, enregistré à Dijon le 30 du même mois, il a été extrait ce qui suit : MM. Louis François Guala et Philippe Hervey-Picard, tous deux propriétaires de la forge et tréfilerie de Velars-sur-Ouche, où ils demeurent, se sont associés pour l’exploitation en commun de ladite forge et tréfilerie, sous la raison de commerce Guala et Hervey-Picard".
En 1837, les frères de Meillonas, maître de forges à Dijon et à Velars, obtiennent une médaille d'argent pour la fabrication perfectionnée des pointes de Paris, chaînes et bottes de fil de fer. En 1838, ils déposent un brevet d’invention pour un procédé mixte d’affinage des fontes (charbon de bois et houille). Mais les choses vont mal. Suite à deux jugements rendus par le tribunal civil de première instance de Dijon, les 31 août et 6 octobre 1842, le site est mis en vente. La société des frères Meillonas est déclarée en faillite en 1843 (reportée à 1841 !).
Le site est racheté en 1843 par Paul Thoureau et Jean-Baptiste Huot. Un haut fourneau est construit en 1855, qui deviendra l'étrange "maison-pont" d'aujourd'hui amplement modifiée (ou "pont-viaduc" selon Thoureau). En 1858, on trouve un haut fourneau et cinq feux de forges. De 72 ouvriers en 1841, l'entreprise passe à 350 en 1861-62. En 1860, elle consomme 7 850 tonnes de charbon minéral (houille) contre 3 513 tonnes de végétal (charbon de bois) selon le "Bulletin individuel". Mais la Société des hauts-fourneaux et forges de la Côte-d'Or Thoureau et Cie se porte mal. En décembre 1861, l'usine est mise à prix pour 540 000 F et elle cesse son activité en 1862.

La Verrerie. En 1863, profitant de la présence de carbonate de chaux et de silicate nécessaires à la fabrication du verre, une verrerie est implantée sur le site de la forge par Ferdinand Leverne. La fabrique sera rapidement équipée d'un second four mais ne perdurera pas, fermant ses portes en 1872. Le 28 mai 1867, le journal "Le Pays, journal de l'Empire", publia un article évocateur qui mérite d'être reproduit : "En 1862, Velars était, comme on dit, vulgairement « un pays perdu. « M. Leverne vint s'y établir, trouva de bonnes carrières de carbonate de chaux, calcula bien son affaire, et fonda une fabrique de verres à vitre. En 1863, il avait un four. En 1865, il en avait deux, et maintenant la population, qui était de 454 habitants, est montée à 1 243. Elle a donc été à peu près triplée en trois ans depuis l'établissement de la fabrique. La production actuelle est d'environ 800 000 feuilles de verres à vitre, qui représentent par an une valeur de 500 000 Fr. La France, l'Amérique, l'Extrême Orient, même le Japon, s'approvisionnent chez M. Leverne. M. Leverne est un homme imbu des idées de progrès de l'époque, c'est un homme humain. Dès la première année, il a créé à ses frais une école mixte d'instruction primaire pour les enfants des ouvriers et ses propres enfants. Il n'a encore eu ni cesse ni repos qu'il n'ait obtenu une direction des postes, qui fonctionne depuis juin 1866, et un poste télégraphique qui fonctionnera sous peu et aux frais du postulant. Une chapelle va bientôt surgir à Velars (la transformation de la maison-pont), toujours au compte de la verrerie… Depuis l'apparition de M. Leverne à Velars, aucun membre de la colonie n'a été cité en justice, même comme témoin, fortune inespérée ! … Le site comptait également un moulin à blé. La dissolution de la Société des Verreries de Velars-sur-Ouche fut prononcée par jugement du 3 juillet 1874.
Le 29 septembre1866, le journal "le Soleil" évoque une grande inondation. "La Verrerie est sous l'eau, il y a 80 cm d'eau dans les habitations, le pont a été emporté".

Que reste-t-il de toutes ces activités ? On retrouve le bief, une petite partie de la halle au bois au sud du terrain de foot (elle abrita une entreprise d'aiguisage de scies et des carriers dans les années 1970), un bâtiment administratif au bas du stade, la base d'un mur de la forge dont on remarque les ouvertures bouchées, le long de la route au niveau d'une ancienne carrière à l'entrée ouest du hameau, contre la maison méconnaissable du Maître des forges, entre route et bief. La maison-pont qui a perdu son haut fourneau a été très transformée. La représentation du 19 mai 1855 conservée au Archives de la Côte-d'Or nous montre une voûte en plein cintre permettant à la route de se glisser dessous et des toitures bien différentes. Mais fut-elle bâtie exactement comme prévu ? (Dessin essai de restitution dans le livre : Un Curieux en Balade). Sur les hauteurs, voici la "caserne" construite pour loger les ouvriers. Elle dominait naguère les jardins potagers et à 50 m, l'ancienne école aux toits d'ardoises perdue au milieu d'un lotissement.

Les fours à chaux. Voyant l’activité de sa forge, située plus bas, décliner malgré les essais d'utilisation d'un nouveau procédé d'affinage de la fonte en 1837, Nicolas Martenot demanda en 1839 au roi l'autorisation de construire un four à chaux permanent. En réponse, "le roi Louis-Philippe autorisa le sieur Nicolas Martenot demeurant à Velars-sur-Ouche, à construire un four à chaux permanent, à la charge de ne l’alimenter qu’avec de la houille et de s’engager à le démolir s’il devenait nuisible au sol forestier". On ne sait pas ce qu’il réalisa vraiment.
En 1862, à la fermeture des forges, M. Ramelet fit construire des fours à chaux sur un terrain acheté à M. Morelet. Une vingtaine d'ouvriers y travailla jusqu'à 1870. Plus tard, en 1893, Louis Bardoux racheta l’entreprise. Cependant, l’activité n’était pas florissante. Les fours s’éteignirent, mais on continua de casser la pierre pour les besoins du ballast de la ligne de chemin de fer du PLM. Les fours seront rallumés en 1914 après des travaux importants de modernisation. Hélas, la guerre arriva et toute activité fut abandonnée. En 1924, le site revendiquant des usines à chaux et à ciment, appartient à A. Cherry qui vend la chaux pour le traitement des vignes : "l'Impalpable C.V.I.".

Le hameau de La Verrerie abritait également une usine de fabrication de pierres à briquets. Installée en 1947, devenue propriété du groupe BIC, elle ferma ses portes en 2017.
D'autres infos dans le livre : "Un curieux en balade".
André Beuchot

©André Beuchot

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Couvent des minimes ©André Beuchot

Forges de la Verrerie ©André Beuchot

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