Menessaire

Tourisme & Patrimoine

Eglise Saint-Aubin, XIXè siècle.
Château (XIIè-XVIIè siècles), inscrit à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.
Fermes anciennes.
Musée du Seigle - Ecomusée du Morvan.

©André Beuchot

©André Beuchot

©André Beuchot

UN CURIEUX EN BALADE
Le 17e opus d’un infatigable découvreur !
Passionné par son département, André Beuchot livre un formidable inventaire de ses communes, hameaux, histoires et légendes...
Marcheur, chercheur de pierres légendaires, randonneur au long cours André Beuchot sillonne, inventorie l’histoire des chemins, des pierres et des centaines de villages et de hameaux côte d’oriens... Un de ces oiseaux rares et discrets ? Allez savoir... en tous cas Un curieux en balade est un ouvrage à lire, à conserver comme les anciens almanachs qui font toute la saveur de nos villes et campagnes !

CONTACT
Éditions André Beuchot :
8 rue Pierre de Saint-Jacob 21000 DIJON
beuchot@numericable.fr

Un curieux de passage à Menessaire

Un curieux de passage à… MÉNESSAIRE. Canton d'Arnay-le-Duc. (Autrefois canton de Liernais).
Cette commune enclavée entre la Saône-et-Loire et la Nièvre, posséde les points les plus hauts du département (Côte-d'Or administrative) : le Mont de Gien 723 m et le Grand Moux 718 m.
On raconte parfois qu'un chandelier posé sur la carte cacha le village aux politiques chargés de la répartition entre Nièvre et Saône et Loire. Ménessaire oublié, resta en Côte-d'Or. Face à cette légende, l'abbé Baudiau nous propose une explication plus réaliste. Lors de la division des provinces en départements en 1790 ou 1791, peu après la Révolution française, les habitants des villages de Moux, Alligny et Ménessaire demandèrent leurs rattachements à la Côte-d'Or. Mais par la suite, Moux et Alligny changèrent d'avis, préférant être unis à la Nièvre. Ménessaire se retrouva isolé.
À l'emplacement d'une maison forte datant peut-être du XII ou XIIIe siècle, fut édifié à la fin du XIVe siècle et au début du XVe siècle, un nouveau château. Mais le XVIe siècle n'était pas terminé qu'un incendie faisait déjà de graves dégâts, nécessitant une reconstruction au XVIIe siècle. De nos jours, le château se présente comme un quadrilatère installé au pied du Gros Moux en profitant de sources alimentant les douves. Quatre grosses tours rondes percées de meurtrières et couvertes de toits colorés soulignent les angles. Une puissante tour carrée dominait l'entrée et le pont-levis. À l'intérieur, la salle à manger Louis XIV pavée de céramiques, possède un extraordinaire plafond à la française. Le salon Louis XV a gardé des lambris d'époque et un plafond décoré de stucs colorés. Un plafond peint, caché par le décor du XVIIIe, fut révélé en 1991 lors de travaux de restauration. La façade en briques rouges garde un petit secret : elle est réalisée en trompe-l'œil.
Dans ce village rue, l'église Saint-Aubin (ou Saint Albin) du XIXe siècle, se distingue par un curieux clocher-porche dans lequel une pierre d'autel (?) a été enchâssée. L'intérieur réserve quelques surprises en commençant par la double rangée de colonnes… en bois ! L'une des deux est même légèrement penchée. Dans le chœur, on trouve des stalles en bois et un maître-autel en marbre et bois sculpté provenant de Fontaine-lès-Dijon.
L'église était associée à la fontaine miraculeuse de Saint-Aubin, située en contre-bas, qui côtoie un bac à laver. Une statue en bois du saint était naguère abritée sous la dalle en granit.
La mairie-école, également du XIXe, siècle ne manque pas d'allure. Des champs de seigle dorés occupaient autrefois le paysage. Il ne poussait pas grand-chose d'autre sur ce sol granitique peu fertile. Le seigle était une céréale importante, les grains donnaient une farine pour le pain, la tige fournissait la paille pour la fabrication des objets domestiques, des balais aux couvertures de chaume. Un petit musée du seigle retrace cette époque derrière la maison commune.
On croise plusieurs croix en bois, parfois dressées sur des socles imposants, une croix en pierre sculptée portant un Christ près de la mairie et une croix sculptée massive en granit dans le cimetière. On trouve une petite mare à l'ouest et, au nord-est, la mystérieuse Roche Frau, haute de 27 m, qui cache une ouverture secrète sur une des faces. Elle s'ouvre comme une porte pour permettre aux fées qui habitent les lieux de sortir. Elles vont boire à la fontaine aux Fées ou dansent autour du rocher des Fées.

Ménessaire nous propose une curieuse légende de serpent à sept têtes : depuis des mois, cette bête Faramine tourmente le pays. Pour limiter les terribles catastrophes qui accompagnent ses apparitions, on a mis en place une abominable coutume. Chaque matin, une innocente victime tirée au sort lui sert de repas. Or un jour, le sort désigna la propre fille du roi, une demoiselle d'une rare beauté que tous les jeunes du pays adoraient déjà en secret. Le roi, un homme courageux et juste, se plia, la douleur au cœur, au choix du hasard. Néanmoins, il décida de tenter l'impossible pour sauver son enfant et promit d'offrir sa main à celui qui réussirait à tuer le monstre. Un jeune homme intrépide réussit ce magnifique défi. D'un coup vif et puissant, il trancha les sept têtes immondes, libérant la princesse. Hélas, ce digne chevalier lié par une promesse, ne pouvait la raccompagner au palais et lui demanda de l’attendre un an et un jour. Par précaution, il coupa les sept langues de la créature et les rangea dans un mouchoir. Bien sûr, la bête morte, certains tentèrent de s'accaparer la victoire. Un charbonnier essaya de faire croire qu’il l'avait tué lui-même. Le mariage fut donc proclamé, au grand désespoir de l'infortunée princesse. Heureusement, la veille de la cérémonie, le valeureux chevalier réapparut comme promis et montra au roi les sept langues, preuve de son exploit. Le vilain fut sévèrement puni, tandis que nos deux tourtereaux convolaient enfin en justes noces.
André Beuchot

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©André Beuchot

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