Mimeure

Tourisme & Patrimoine

Eglise Saint-Pierre et Saint-Paul.

©André Beuchot

©André Beuchot

©André Beuchot

UN CURIEUX EN BALADE
Le 17e opus d’un infatigable découvreur !
Passionné par son département, André Beuchot livre un formidable inventaire de ses communes, hameaux, histoires et légendes...
Marcheur, chercheur de pierres légendaires, randonneur au long cours André Beuchot sillonne, inventorie l’histoire des chemins, des pierres et des centaines de villages et de hameaux côte d’oriens... Un de ces oiseaux rares et discrets ? Allez savoir... en tous cas Un curieux en balade est un ouvrage à lire, à conserver comme les anciens almanachs qui font toute la saveur de nos villes et campagnes !

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Éditions André Beuchot :
8 rue Pierre de Saint-Jacob 21000 DIJON
beuchot@numericable.fr

Un curieux de passage à Mimeure

Un curieux de passage à… MIMEURE. Canton d’Arnay-le-Duc.
C'est sur l'emplacement d'un ancien château fort cité au XIIe et détruit sur l’ordre de Louis XI, que M. Mongin Contaut, président de la chambre des comptes, fit bâtir au XVe un château avec cinq tours. Il restaura fossés et pont-levis. L'édifice sera remanié au XVIIe. En 1789, Claude Fyot, son propriétaire marquis de Mimeure, se voit forcé d'émigrer, abandonnant la demeure. Après 1792, le château est revendu à monsieur Bourceret, marchand à Mimeure, qui fait alors de gros travaux. Il espère trouver l'hypothétique trésor caché par le marquis de Mimeure. Les cinq tours sont démolies. Certaines pierres serviront à construire l'hôtel de la Poste d'Arnay-le-Duc et les gravats à remblayer une partie des fossés transformés en jardins. Puis un beau jour de 1810, les Bourceret vendent le château. La trace de leur présence à Mimeure reste bien visible puisque certains membres de la famille Bourceret sont enterrés sous la curieuse tombe de la "Vierge au palmier" dans le cimetière voisin qui accueille une jolie croix sculptée double face. Ont-ils trouvé le trésor ? Evidemment, affirment les uns. Bien sûr que non, rétorquent les autres : ils sont partis ruinés par ces gigantesques terrassements. Il reste donc possible que le trésor des Fyot soit toujours ici.
Le château fut offert plus tard par le Général de Chassey à l'évêché de Dijon, pour en faire une colonie de vacances. Puis les Dominicaines des Prisons tentèrent d'y établir une maison de repos pour les sœurs. L'édifice entouré d'un fossé partiellement en eau, est aujourd'hui dans un triste état.
L'église Saint-Pierre traversa elle aussi les siècles en subissant diverses transformations aux XV, XVI et XVIIIe, la construction primitive datant du XIIIe. Elle est dominée par un curieux clocher porche légèrement penché en ardoises. La partie supérieure de la tour en est recouvert, tandis que la flèche octogonale, elle aussi couverte d'ardoises, s'évase légèrement pour déborder au-dessus des fenêtres des cloches. Cette architecture curieuse a exigé une charpente particulière qui vient prendre appui au milieu de chaque abat-son.
Le village conserve enfin une source salée et les deux pigeonniers carrés de vieilles demeures. Sur l'une d'entre elles, largement transformée, on remarque les peintures murales d'anciens murs intérieurs. Notons enfin deux modestes croix en pierre dans le village et une croix en bois portant un Christ à l'entrée nord.
Au XVIe, Mongin Contaut et sa femme, Bernarde des Barres, propriétaires du château, bâtirent à proximité la chapelle de Contaut, hélas transformée en étable. Semblable à celui de l'église de Mimeure, le clocher en bois fut détruit en 1790, 100 ans avant l'incendie qui dévasta la chapelle. Avant la Révolution, un jardin avec vignes, arbres fruitiers, charmilles et arbres d'agrément s'étirait jusqu'à une fontaine. Le lundi de Pâques, les marchands ambulants débarquaient, puis les jeunes des villages voisins et d'Arnay-le-Duc. Certains profitaient des jeux et d'un espace pour la danse, d'autres en pèlerinage, venaient assister aux offices. Tous les pèlerins repartaient avec leur bouteille d'eau de la fontaine, réputée pour guérir la fièvre, les maladies des yeux et les écrouelles. Le premier jour des Rogations, une procession arrivait d'Arnay-le-Duc et de Mimeure. Chacun apportait de quoi manger à la grande fête champêtre célébrant le retour du printemps. Un texte du 14 juin 1634 indique qu'on envoya : deux pièces de pâtisserie à 40 sols, une livre de beurre frais, deux douzaines d'œufs, du sel et du pain pour 25 sols. La fête dura jusqu'en 1788. Un accident mis fin à la tradition le lundi de Pâques. À l'heure des vêpres, la corde de la cloche s'accrocha dans un joint de la voûte de la chapelle. Une pierre s'en détacha et écrasa le sonneur, un certain Colle. Choqués, les habitants quittèrent le lieu pour ne plus y revenir. Un an plus tard, la Révolution arrivait. Déclarée bien national, la chapelle et son enclos furent vendus le 3 mars 1792. Aujourd'hui, la fête est oubliée, mais quelques anciens se souviennent avoir fait rouler des œufs peints le lundi de Pâques. Près de là, en 1570, durant les guerres de religion, s'est déroulée une célèbre bataille avec le futur roi Henri IV.
Côté traditions, on allait boire et danser à la fontaine "Croule-Cul" les jours de mariage. Les jeunes mariés devaient franchir d’un bond la fontaine "Croule-Cul" ou "Contot", pour que le ménage soit fécond et heureux. Jusqu'en 1792, le Prieur de Saint-Jacques à Arnay-le-Duc, devait se rendre à l'entrée de la nuit au pâquier au Roi sur le finage de Mimeure, avec marguillier, chantres, paroissiens et le dernier marié du faubourg Saint-Jacques. Il distribuait des brandons de paille qu'ils allumaient puis élevaient en l'air en clamant : « Monsieur de Mimeure nous voyez-vous ? ». Le seigneur les apercevant envoyait son héraut annoncer au prieur qu'il avait vu et accepté son hommage. La coutume achevée, le dernier marié invitait toute l'assistance du faubourg Saint-Jacques à se restaurer.
Bien transformée, la ferme de la Flacelière, à 400 m au nord-ouest de la chapelle de Contaut, accueille une Vierge à l'Enfant en façade.
À l'ouest, les importantes carrières de granulat du Pont de Colomne entaillent la montagne.

Solonge. (Mimeure). Le hameau s'honore d'une croix en pierre et à la sortie nord, d'une mare maçonnée dotée de planches à laver en pierre. À l'ouest dans le vallon, le ruisseau de Solonge entrainait les deux meules du moulin éponyme calé près d'un pont à deux arches. Un peu plus de deux kilomètres en aval, on peine à identifier le moulin de l'Eau de Beaune, équipé lui aussi naguère de deux meules.

Thoreille. (Mimeure). Plusieurs puits avec abreuvoirs métalliques, un pigeonnier carré, une croix en pierre, un lavoir sans toit avec mare abreuvoir et fontaine voutée constituent l'inventaire des curiosités locales.
André Beuchot

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Adresse : 15 rue Saint Jacques à Arnay le Duc.
Tél : 33.(0)3.80.90.07.55
ot@arnay-le-duc.com