Thury

Tourisme & Patrimoine

Eglise Saint-Hilaire.
Château.
Lavoir. Croix.
Fermes anciennes.

© André Beuchot

© André Beuchot

© André Beuchot

PIERRES DE LÉGENDES DE LA CÔTE-D'OR, LE NOUVEAU LIVRE D'ANDRÉ BEUCHOT

Un nouveau livre pour les curieux, les promeneurs et les amateurs du petit patrimoine.
Plusieurs années de travail et de recherches ont été nécessaires pour réaliser ce nouveau livre, résultat de l'union de Patrice Vachon et d'André Beuchot.
Patrice Vachon avait déjà réalisé de nombreux ouvrages publiés par l'Arche d'Or, deux étant consacrés aux menhirs, dolmens et pierres légendaire. André Beuchot sillonne la Côte-d'Or à la rencontre des richesses du patrimoine et a déjà lui aussi publié de nombreux ouvrages. La collaboration et la complémentarité des deux auteurs permet de présenter aujourd'hui l'ouvrage le plus complet réalisé sur le sujet, avec les légendes associées. Les sites ont été recherchés sur le terrain, quelquefois retrouvés avec difficulté dans la végétation, puis photographiés. Certains, inaccessibles, ne sont pas présentés par respect pour les propriétés privées. Le livre regroupe les menhirs et dolmens, vrais et/ou faux, les pierres qui virent ou qui cornent, les roches des fées ou du Diable, les roches anthropomorphiques rochers de la vouivre ou des loups…etc. LIRE+

Un curieux de passage à Thury

Un curieux de passage à… THURY. Canton d'Arnay-le-Duc.
Le nom du village déclinerait du dieu gaulois Taranis. Occupé à l'époque gallo-romaine, le bourg en a gardé des traces au lieu-dit "Villa de Veurey" et on note le passage de la voie romaine Agrippa. Plusieurs tumuli sont signalés sur le territoire de la commune.
On découvre ici une majestueuse mairie-école XIXe couverte d'ardoises et arborant fièrement un baromètre en lieu et place de l'horloge habituelle. Trois classes repérées par des linteaux de portes gravés, pour les garçons, les filles et les petits, se partageaient le rez-de-chaussée. Les logements des instituteurs et la mairie occupaient le second niveau.
Une flèche polygonale en ardoises surmonte l'église paroissiale XIXe Saint-Hilaire, de style néo-gothique. La lumière des vitraux éclaire les chapiteaux ornementés de belles croisées d'ogives. On l'imagine mal, mais elle est édifiée sur un sol marécageux qui exigea la mise en place de 67 pilotis en chêne, ce qui fut aussi le cas de la mairie. Elle fut le centre d'une curieuse péripétie. Lors du choix du lieu de sa construction, une croix de sang miraculeuse apparut sur la cheminée d'une maison. Mais les émissaires de l'évêché embusqués la nuit, découvriront la clé de la supercherie. Il n'empêche, le village fut surnommé un temps Thury-les-Miracles. Petite compensation, la source de Saint-Martin, hélas disparue, guérissait des fièvres.
Dans le cimetière, une Vierge en fonte trône au sommet d'une colonne de pierre provenant de l'ancienne église et érigée à l'emplacement de l'autel d'autrefois. Dernier élément marquant du patrimoine religieux, une croix… "voyageuse". Elle se dressa d'abord à l'emplacement de l'église. La Révolution arrivant, elle fut momentanément démontée et cachée. En 1833, on l'installe plus loin sur le paquier de Rieure. Puis, après une restauration en 1867, elle migre à l'intersection des chemins d'Arnay-le-Duc et de Vernusse.
La commune très dispersée compte plusieurs lavoirs bâtis au XIXe, celui sur le côté de l'église étant converti en local pompier, la bourgade possédant un micro-musée des sapeurs-pompiers. Quelques mètres plus loin, une ruelle conduit au second lavoir qui n'a gardé que ses murs percés de plusieurs fenêtres. De là, en remontant sur les hauteurs, on déniche une ferme forte d'un pigeonnier carré.
Au sud, le "moulin Dessus" (ou moulin de Thury) ne manque pas d'allure, sa digue générant un bel étang. À deux pas, une maison de maître fut édifiée au milieu du XIXe. Revendue en 1900, elle accueillit alors dans un bâtiment voisin orné de belles céramiques antiques, un élevage de poussins baptisé "Établissement d’Aviculture Sainte Marguerite", du nom de la fille handicapée du nouveau propriétaire.
À l'extrémité nord de l'étang, on trouve le troisième lavoir et, difficilement reconnaissable, l'ancien château ou maison forte de Thury, flanqué d'une tour rectangulaire percée de canonnières. De l'autre côté de la route, un colombier rond XVIIe le complète.
Le quatrième lavoir de Thury, en partie muré, se situe au bord de la route après le hameau accolé des Varennes.
Nous ne saurions évoquer Thury sans signaler les vieilles cabottes qui éveillent le souvenir d'un village entouré autrefois de vignes.
La gare et deux maisons de garde-barrière rappellent la ligne de chemin de fer des Laumes à Épinac-les-Mines inaugurée le 2 décembre 1891. Au nord, se trouve un tunnel long de 360 m. Dans le milieu de celui-ci, une source pétrifiante blanchit tous les objets et le sol. La ligne à voie unique traversait les collines du Morvan avec des rampes de 15 %. Elle permettait le transport vers le nord de la houille d'Épinac tout en desservant la région. Malheureusement, sa vie fut de courte durée. Itinéraire de secours en cas d'avarie du tunnel de Blaisy-Bas, elle fut un temps maintenue. Après la guerre, elle fut utilisée comme itinéraire de dépannage en attendant la reconstruction des ouvrages d'art détruits sur la ligne de Paris. Le 4 octobre 1953, des bus prirent le relais pour le transport des voyageurs. Plus tard, la section Épinac / Arnay-le-Duc ferma après un effondrement dans une tranchée d'accès au tunnel de Thury. Il ne circulait plus sur cette partie, que des trains de pierre provenant du seul embranchement mis en place pour rejoindre la carrière occupée de nos jours par un étang apprécié des pêcheurs. En 1971, les carrières cessant leur activité, la ligne de marchandises, fermée, fut abandonnée. Cette carrière a la particularité rare de posséder une roche dans laquelle se mêlent des éléments volcaniques. Autre curiosité géologique cachée en bordure de l'ancienne ligne, un sondage dans lequel on trouve de l'antimoine.
On trouvait autrefois à Thury un moulin à vent construit par le Sieur Robin en 1832, le four à chaux de Champs Canot et une tuilerie-briqueterie, propriété du sieur Rousselet en 1837.
André Beuchot

© André Beuchot

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