Les Riches Douaniers proposent une exposition de Gilles Richard, vue de l'extérieur sur la façade de la villa 42 Bd Carnot (21000 Dijon), qui consiste en l'installation d'une grande aquarelle d'un homme qui regarde. L'aquarelle sera changée tous les 3 mois pendant 3 ans. La feuille d'or va de plus en plus envahir la représentation jusqu'à la disparition du visage qui regarde.
A partir du 15 octobre 2021 et jusqu’au 15 octobre 2024, l’association “Les Riches Douaniers” propose une exposition de Gilles Richard, « L’Homme qui regarde les Glaïeuls », sur la façade de la villa orientaliste de l’architecte Albert Duclos, 42 Bd Carnot à Dijon.
Albert Duclos (1842-1896) est un des très rares architectes orientalistes français et qui a essentiellement construit à Paris (Eden-Théâtre, Hammam des Mathurins). Le porche de la maison du 42 Bd Carnot est typique de cette architecture avec intégration de carreaux Iznik.
Gilles Richard installe une grande aquarelle sur papier entre quatre volets fermés, qui représente un homme qui regarde inspiré du “Naufragé” de Géricault. L'œuvre sera changée tous les 3 mois pendant 3 ans, soit 12 dessins différents qui présenteront un gros plan de visage. L’exposition est visible depuis le boulevard Carnot et un QR Code installé sur la façade permet d’en avoir les informations.
Une transformation importante sera visible et surprenante : chaque nouveau visage installé sur la façade sera de plus en plus recouvert par la feuille d’or, d’argent ou de cuivre, jusqu’à disparition du visage. La dorure va s’immiscer dans les méandres du visage et le détruire. L’évolution dans le temps du recouvrement doré envahisseur évoque la disparition de la représentation, la disparition du souvenir, le vieillissement, l’effondrement, la disparition de l’Individu nourrie parfois par des rêves tout aussi poétiques, virtuels, que chimériques.
La seconde différence essentielle dans les œuvres : une phrase renouvelée sur l'avenir sera inscrite au bas de chaque dessin. La phrase du premier dessin est « L’avenir est une ritournelle ritualisée ». L’imprécision poétique de la phrase permet une divagation dans la lecture de l’image.
Une autre lecture importante de l'œuvre se fera en fonction des saisons. De nombreux arbres situés devant et en face de la maison vont changer la perception de l'œuvre. La dorure va venir étinceler entre les feuilles, ou en hiver les branches vont faire des lignes noires sur le dessin.
La lecture est différente aussi en fonction de l'heure, de l'ensoleillement et du lieu où se trouve le spectateur (trottoir d'en face, voiture à l'arrêt dans les embouteillages). A une certaine heure de la journée, le soleil viendra jouer avec l’image et les reflets de la dorure.
Ici la lecture de l'œuvre n’est plus privilégiée comme dans un musée mais se fait dans son environnement.
La situation entre les volets fermés joue aussi un rôle important. Le regard dessiné est une présence au milieu d’un endormissement ou d’une sorte d’absence de vie. La dorure rappelle celle des petits pinacles dorés de l’architecture.
L'auteur : Gilles Richard
Gilles Richard a commencé dans les années 70 (première exposition d’art vidéo au Palais des Beaux-Arts à Bruxelles, exposition avec Christian Boltanski dans une galerie allemande, édition chez Haussmann à Hambourg, nombreux articles de journaux comme Flash Art, etc). Il a ensuite réalisé de grandes installations avec la lumière (musées, centres d'art, galeries, etc) et de nombreuses sculptures technologiques et autres (première sculpture gérée à distance par téléphone à La Villette). Depuis 10 ans, il se consacre au dessin.
L’organisateur : Les Riches Douaniers
Les Riches Douaniers est une association créée en 2000 et qui a commencé à utiliser le numérique dès ses premiers travaux (exemple l’exposition “Dijon vu par”). Ils ont réalisé et présenté de nombreux films machinima (prix “Best Sound Design” à New York, Triennale de Milan, etc). Ils sont classés parmi les plus performants dans ce genre.
Site internet des Riches Douaniers : http://lesrichesdouaniers.org/
Exposition réalisée avec le soutien de la ville de Dijon, du magasin Hyperboissons et de Datoo Architecture.