
Office de tourisme de Dijon
Du 4 avril au 30 mai 2023, découvrez l’exposition « Double Vision » de Véronique BARRILLOT, artiste peintre dans la Chapelle des Elus.
Lundi au samedi : de 9h30 à 18h30 · Dimanche et jours fériés : de 10h00 à 18h00. Entrée libre.
Jusqu’à la fin du mois de mai, l’Office de Tourisme de Dijon propose une exposition unique au monde et 100% dijonnaise : les peintures en double-vision de Véronique Barrillot, peintre autodidacte devenue en moins de 10 ans la coqueluche des galeries américaines.
Si l’Egyptien Ptahhotep, premier philosophe de l’histoire — en 2400 avant notre ère — écrivait déjà que l’on ne peut atteindre les limites de l’art, on peut en revanche se poser la question de savoir si l’on peut atteindre les limites de la compréhension de l’art. Et dans cette quête philosophique, Véronique Barrillot, artiste-peintre dijonnaise casse tous les codes.
Une révélation
Cadre dans une grande entreprise, peintre de fresques murales dès 2011, c’est en 2015 que l’artiste découvre qu’elle possède un don unique : peindre en double-vision. Tellement unique que très vite, les galeries du monde entier — et notamment des États-Unis qui en raffolent lui ouvrent grand les portes de leurs temples de l’art : « Je me suis retrouvée à côté de peintures de Picasso, de Salvador Dali. Des galeristes américains ont organisé des vernissages en quelques jours. Et j’ai vu des gens pleurer devant mes toiles, sans raisons ».
Comment donc expliquer cette particularité à priori unique au monde ? On s’en abstiendra car dès ses premières expositions, les scientifiques se sont penchés sur ce mystère : « Un jour, un directeur de recherche est venu me voir en me disant qu’il voulait « mettre une équipe sur mon cerveau ». J’ai d’abord refusé puis j’ai fini par accepter parce que je suis tombée sur un neurologue dijonnais ». C’est donc aujourd’hui au sein du Centre hospitalier universitaire vaudois de Lausanne (Suisse) que Véronique Barrillot joue les cobayes pour tenter de percer les mystères de son cerveau.
Un cas unique au monde
Car son mystère c’est de pouvoir peindre deux toiles en une, sur un concept de double vision. Alors qu’il faut au spectateur changer d’angle, Véronique Barrillot explique elle avoir la vision des deux images en même temps : « Je suis dans une sorte de transe. Au départ je pouvais rester six ou sept heures à peindre ». Mais avouant qu’il n’est pas raisonnable de rester dans cet état pendant plusieurs heures, elle a donc trouvé, dans son atelier au croisement de la rue Charrue et de la Place des Cordeliers - une solution simple : peindre devant les passants et laisser son atelier-boutique ouvert : « Lorsque les gens rentrent, cela me permet de reprendre contact avec le réel ».
Une oeuvre à rencontrer
Le pendant de cet état second, c’est un rythme inhabituel : « Je dois dormir beaucoup. Faire des siestes » mais aussi une oeuvre unique au monde à la connaissance des grands spécialistes, qui intrigue autant qu’elle fascine. D’un Andy Warrhol mêlé à ses célèbres boîtes de soupe Campbell’s, à David Bowie se mélangeant avec le Mime Marceau, en passant par Gustave Eiffel et sa tour éponyme ou Saint-Exupéry ne faisant qu’un avec son avion, les peintures en double-vision offrent deux perspectives qui mettent en valeur autant le caractère artistique que l’incompréhensible technique. Une double vision, métaphore du jugement qui interroge sur ce que l’on voit et ce que l’on croit. Une oeuvre à la fois éternelle et éphémère. Ephémère car à ce jour, aucun photographe n’est parvenu à capter la double image de ses toiles. Il faut donc les rencontrer pour les comprendre.
Prix européen d’art contemporain Jean-Charles Hachet en 2011, désormais exposée en permanence à New-York, son oeuvre est à découvrir à l’Office de tourisme de Dijon - Salle des élus - jusqu’à la fin du mois de mai. Une exposition que Sladana Zivkovic, présidente de l’Office de Tourisme et adjointe au maire de Dijon qualifie de « belle histoire, qui est une fierté pour nous et contribue à l’attractivité de la ville en offrant un patrimoine humain et immatériel unique à découvrir ».
On ne sait toujours pas si, comme l’avait donc écrit Ptahhotep, on peut atteindre les limites de l’art. Mais au fil du temps, il y a quelques cas dans l’histoire qui viennent nourrir la voix du doute. D’Ariane Kramarik qui à 8 ans peignait des portraits de Jesus dignes de Michel-Ange sans aucune formation ni artistique ni religieuse en expliquant avoir rencontré Dieu à Véronique Barillot, à qui se révéla à 46 ans une capacité unique à percevoir une double vision, une seule question se pose : et si l’art était un don ?
Texte et photos : Antoine Gavory / Agence Proscriptum pour L'Echo des Communes