
Auditorium de l'Opéra de Dijon
Place Jean Bouey
21000 Dijon
Grand théâtre de l'Opéra de Dijon
Place du théâtre
21000 Dijon
Billeterie :
18 boulevard de Verdun
21000 Dijon
03 80 48 82 82
Du mardi au samedi de 11h à 18h
Découvrez la saison 2023/2024 de l'Opéra de Dijon.
Opéra de Dijon
théâtre lyrique d’intérêt national
La Neuvième symphonie de Beethoven, hymne européen qui s’achève par l’Ode à la joie de Schiller, et le Requiem de Mozart seront joués à quelques semaines d’intervalle cette saison à l’Opéra de Dijon : deux œuvres majeures qui symbolisent l’espoir pour l’une et le tragique pour l’autre, et sont emblématiques de la période que nous traversons.
Dans ce contexte, l’attachement de la Ville de Dijon aux valeurs humanistes véhiculées par l’art et la culture est plus fort que jamais et nous sommes fiers que les plus grands interprètes et les plus grandes formations viennent célébrer la musique et la danse à l’Opéra de Dijon. Une programmation de haut niveau, ouverte à tous, élaborée avant tout pour les dijonnaises, les dijonnais et les habitants de notre région et qui contribue grandement au rayonnement culturel international de Dijon Métropole.
François Rebsamen
Maire de Dijon
Président de Dijon Métropole
Ancien Ministre
Par amour
Quelle diversité que celle de l’amour. Et quels mystères il enferme. L’Académie, quand il a fallu lui fixer un genre, a longuement hésité entre le masculin et le féminin, avant de trancher : puisque les Immortels ne parvenaient pas à se mettre d’accord, « amour » serait masculin au singulier et féminin au pluriel.
Un privilège qu’il ne partage, comme on sait, qu’avec deux autres mots de notre vocabulaire : « délice » et « orgue ». Comment mieux exprimer ses mille visages, son caractère insaisissable ? Et par quel miracle, par quel coup de génie, notre langue a-t-elle trouvé à exprimer par ce biais les affinités de l’amour avec un plaisir intense et subtil, et un instrument de musique –avec toute la gamme des expériences et des extases que parcourent nos sens, du plus sensuel au plus mystique, l’un n’empêchant d’ailleurs pas toujours l’autre ?
Quelle diversité que celle de l’opéra. Elle vient de loin. En fait, elle date d’avant même l’invention du genre opératique. Si j’en crois les dictionnaires d’étymologie, le terme même d’opera, issu en droite ligne du latin, aurait commencé sa carrière il y a un peu plus de vingt-deux siècles, et l’aurait fait –comme par hasard– en scène. C’est en effet chez Plaute, le plus ancien dramaturge romain, que le neutre pluriel du motopus, « œuvre », aurait commencé à être ressenti et traité comme un féminin singulier... lequel est passé au masculin lorsque la langue française l’a adopté. En deux milleans, le vocable se sera donc hissé des tréteaux populaires jusqu’aux plateaux de l’art le plus raffiné. Superbe vitalité. Le mot n’a donc rien de prétentieux, au contraire, il est même permis de penser qu’il souligne la facture, le savoir-faire de l’artisan qu’est aussi tout artiste fier de sa compétence.
Ces deux mots-là étaient faits pour se rencontrer. L’un et l’autre, étant chargés de tant d’histoires, avaient vocation à se stimuler, à se porter l’un l’autre vers de nouveaux sommets. À franchir ensemble de nouvelles limites, quitte parfois à provoquer, voire à transgresser. Quelles frontières voudriez-vous assigner à l’amour ? Toutes les sociétés, tous les pouvoirs l’ont tenté.
Voyez le conte chinois deTurandot (que nous mettrons à l’affiche cette saison). L’héroïne, princesse aussi cruelle que le Sphinx des légendes, veut dominer et extirper tout désir ; pour cela, elle impose à tous ses prétendants une triple épreuve apparemment insurmontable, l’échec étant puni de mort.
Elle leur fait donc, littéralement, perdre la tête. Il n’y a qu’un désir qu’elle n’aura ni interrogé ni prévu : le sien...
Voyez la fable romaine de Tosca (que nous vous proposerons au mois de mai 2024). Comment une cantatrice adulée en vient-elle, en quelques heures à peine, à commettre un assassinat avant de se jeter dans le vide ? C’est qu’une passion sensuelle indomptable domine ses sens. Cette puissance implacable, irrépressible, peut aussi vous travailler sous des formes plus sourdes : voyez l’Espagne de Fidelio (à notre programme à l’automne prochain), ses cachots obscurs aux ambiances crypto-gothiques, la fosse que la vaillante Leonore, déguisée en geôlier, va être contrainte de creuser pour y ensevelir son cher
Florestan après son exécution.
Bien sûr, ces histoires sont folles. C’est ce qui fait leur force. Car chacune n’est jamais qu’une réponse – insensée, peut-être, excessive, hallucinante, mais néanmoins possible– à une question avec laquelle nous n’en aurons jamais fini : que sommes-nous capables de faire par amour ? Et jusqu’où peut-il nous conduire ?... Il n’y a que les poètes pour le dire, et les musiciens pour le faire entendre. Je relisais ces temps-ci lesGéorgiquesde Virgile.
Au livre IV, l’auteur y raconte, dans une digression au détour d’une curieuse légende concernant la disparition des abeilles (pour lesquelles j’éprouve, vous le savez peut-être, une véritable passion), sa version d’un mythe célèbre, celui d’Orphée – époux d’Eurydice, poète et musicien. Par amour, il descend aux enfers dans l’espoir fou d’en ramener sa bien-aimée. Par amour, il trouve des accents inouïs pour séduire le dieu des morts lui-même et suspendre grâce à son art, le temps d’un chant, la malédiction de notre condition.
Par amour, il conquiert le droit de guider sa défunte épouse sur le chemin qui doit la reconduire ici-bas, ressuscitée à la lumière de l’existence. Et par amour, à l’instant même où il touche au but, incapable de résister à son désir, il se retourne vers elle malgré l’interdiction stricte de Pluton – et n’entrevoit plus qu’une ombre furtive, qui déjà fuit sous son regard et se dissipe à tout jamais...
Alors, par amour, vous, jusqu’où iriez-vous ? Jusqu’aux enfers, jusqu’à la mort ? Mais Virgile, lui, va plus loin, et l’histoire d’Orphée ne s’arrête pas là.
Déchiqueté par les femmes de Thrace que sa passion trop exclusive a rendues folles de jalousie, le poète n’en continue pas moins de chanter, et sa tête jetée au fleuve répète inlassablement le nom d’Eurydice. Car, pour qui sait l’entendre, même sous le silence d’un ciel lourd et sombre, la voix de l’art n’en finit pas de résonner. Par amour, par-delà la mort, les épreuves et l’inquiétude du lendemain, dans le souvenir ineffaçable de la beauté.
Nous avons confié au dessinateur Lorenzo Mattotti l’illustration de notre nouveau programme qui, je l’espère, saura vous contenter. Au chapitre des nouvelles de nos chantiers engagés, nous fermerons de nouveau notre Grand Théâtre en janvier prochain pour une seconde tranche de travaux, cette fois-ci d’une année.
Je remercie ici la Ville de Dijon pour son soutien indéfectible, ainsi que la Région Bourgogne-Franche-Comté, le Ministère de la Culture et tous nos mécènes qui accompagnent nos actions dans un temps où la culture ne semble pas prioritaire.
La guerre d’Ukraine a commencé il y a plus d’un an. Il faut, malgré la guerre et contre elle, prendre le parti de l’intelligence, de l’invention, de la générosité ; de l’écriture patiente, contre la brutalité. Célébrer la beauté, ce n’est pas forcément se distraire ni détourner les yeux. Ce peut être, aussi, maintenir l’expression d’une exigence essentielle : celle d’un monde toujours plus humain et plus juste, contre les fausses valeurs des massacreurs qui s’acharnent à le dévaster. Je dédie aux peuples qui résistent, par amour de la vie contre l’infâme barbarie de la guerre, la beauté de notre saison.
Dominique Pitoiset
février 2023
Calendrier 2023 / 2024
Septembre 2023
8 Orchestre Dijon Bourgogne, Chœur de l’Opéra de Dijon, Joseph Bastian
16 Orchestre de Chambre de Lausanne, Renaud Capuçon
26 Quatuor Zaïde
28 DakhaBrakha
30 New York Tango Trio, Richard Galliano
Octobre 2023
3 Duel Reality, Les 7 Doigts de la main
10 La Néréide
15 Ariodante, Georg Friedrich Haendel
18—19 Le Palais Hanté d’Edgar Allan Poe, The Tiger Lillies
Novembre 2023
8—12 Fidelio, Ludwig van Beethoven
16 Orchestre des Champs-Élysées, Philippe Herreweghe
21 Age of Content, (LA)HORDE — Ballet national de Marseille
21—22 Hänsel & Gretel, Engelbert Humperdinck
26 Edgar Moreau & David Kadouch
Décembre 2023
1—2 Ô mon bel inconnu, Reynaldo Hahn, Sacha Guitry
4 Orchestre Français des Jeunes, Michael Schønwandt, Astrig Siranossian
6 Chœur de l’Opéra de Dijon
10 Samira Kadiri & Moustapha Mattar
14 Ensemble Pygmalion, Raphaël Pichon
15—16 Le Chat du Rabbin, Les Frivolités Parisiennes
20—21 La Belle au bois dormant, Ballet de l’Opéra de Lyon, Marcos Morau
Janvier 2024
6 Sirba Octet & Orchestre Dijon Bourgogne, Joseph Bastian, Alexeï Birioukov
10—11 Les Ailes du désir, Othman Louati
14 Orchestre de l’Opéra national de Lyon, Kazushi ÅŒno, Kazimierz Olechowski
31—4.02 Turandot, Giacomo Puccini
Février 2024
7 Bertrand Chamayou
8—11 Souffle
10 Folia, Mourad Merzouki
15 Orchestre Philharmonique de Radio France, Mikko Franck
Mars 2024
6—8 L’Autre voyage, Franz Schubert
17 Orchestre de Chambre de Bâle, Giovanni Antonini, Isabelle Faust
30—31 La Passion selon Saint Jean, Jean-Sébastien Bach
Avril 2024
3 Bugging, Étienne Rochefort
5 Anoushka Shankar
7 Sabine Devieilhe & Mathieu Pordoy
9 S 62°58’, W 60°39’ / (South 62 degrees 58 minutes, West 60 degrees 39 minutes),
Compagnie Peeping Tom, Gabriela Carrizo, Franck Chartier
Mai 2024
12—18 Tosca, Giacomo Puccini
21 Elisabeth Leonskaja
24 Annonciation, Création, Noces, Angelin Preljocaj
30 Les Traversées Baroques, Étienne Meyer
Juin 2024
4 Orchestre Victor Hugo, Jean-François Verdier
7 Didon et Énée, Blanca Li
12 Le Cercle de l’Harmonie, Jérémie Rhorer, Martin Helmchen
21 Orchestre Dijon Bourgogne, Joseph Bastian, Adélaïde Ferrière
29 Oh La La La !
Plus d'infos sur le programme : ICI