Balades autour de l'abbaye de Fontenay

Balades autour de l'abbaye de Fontenay

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CDRP 21

La Côte-d'Or c'est près de 3 000 km d'itinéraires de randonnée balisés : à la découverte du patrimoine urbain Dijonnais, des plaines de Vingeanne et du val de Saône, des paysages viticoles des côtes et hautes côtes, des vallées de l’Ouche ou du Suzon, des paysages agricoles de l’Auxois ou des forêts du Morvan et du Châtillonnais, il y en a pour tous les goûts.

Vous ne voulez pas y aller seul ? Rejoignez l’un de nos 57 clubs de randonnée : c’est la garantie de marcher toute l’année dans une ambiance conviviale et en toute sécurité grâce aux animateurs bénévoles.

Alors n’hésitez plus, enfilez vos chaussures de randonnée et partez parcourir les sentiers.

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Texte et photos ©André Beuchot

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Le circuit principal permet de découvrir l’environnement immédiat de l’abbaye de Fontenay inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1981. Fondée en 1118 par Saint-Bernard, elle reste un des plus anciens monastères cisterciens d'Europe. L'architecture romane confère une homogénéité remarquable à l'ensemble des bâtiments dont les plus anciens remontent au XIIe siècle.

Depuis 1820, l’abbaye est la propriété privée d’une même famille qui poursuit un formidable travail de restauration et de conservation de ce site exceptionnel et l'ouvre toute l’année à la visite.
Deux variantes permettent de découvrir le site des minières ou le vallon de Touillon en famille. Circuit à éviter en période de forte chaleur (peu d'ombre entre Petit-Jailly et Touillon) et en période de chasse (de mi-septembre à fin février les jours concernés).

 

Balades autour de l'abbaye de Fontenay.

Circuit principal. Distance : 17,2 km. Niveau : moyen. Dénivelée : 450 m.

Variante des minières : 6,2 km.

Variante de Touillon : 12,2 km. 

 

À DÉCOUVRIR EN CHEMIN ET AUTOUR DU CHEMIN

 

L'ABBAYE DE FONTENAY. (Partenaire de la FFRandonnée Côte-d'Or)

L'abbaye de Fontenay, fondée au XIIe par les moines Cisterciens, classée patrimoine mondial par l'Unesco, commençait à être bien abîmée au XVIIIe. Au XIXe, devenue papeterie des Montgolfier, elle perdit une grande partie de sa beauté. Puis, les vieux bâtiments industriels démolis et l'usine disparue, elle retrouva sa dignité au prix de plusieurs reconstructions. Simple et grandiose, l'église de l'abbaye remonte au XIIe. Le cloître est constitué d'une galerie en de voute d’arêtes. Le réfectoire date du XIIe, la prison du XVIe, l'infirmerie et la maison de l'abbé du XVIIe. De nombreux bâtiments, colombier, forge, dortoir, chapitre, chauffoir, font de l'ensemble un magnifique exemple de cette architecture rude, presque totalement dépourvue de sculptures et de décorations, ornée de jardins à la française aménagés en 1996. On note aussi un superbe tilleul et un platane planté en 1780.

 Balades autour de l'abbaye de Fontenay

Au nord de l'abbaye, au bord de l’étang Saint-Bernard formant vivier, coule la source de la Râcherie. Fontenay tire certainement son nom de fontanetum, signifiant : qui nage dans les fontaines. Selon la légende, c'est ici que Bernard, abbé de Clairvaux, installa les douze religieux qui fondèrent l’abbaye en octobre 1118, sur les domaines de la famille de sa mère. La communauté aurait établi un ermitage sur le promontoire dominant la source. En 1130, cet ermitage devenu trop petit, les religieux adoptèrent un nouvel emplacement, plus vaste, et construisirent l'abbaye actuelle. La source réputée miraculeuse fut fréquentée jusqu’au XVIe par les malades atteints de la teigne et de la rache, maladie éruptive de la tête, d’où le nom donné à la source et à la vallée, la Râcherie.

 

Un château en ruine.

Au sud, la forêt porte le nom de Bois l'Évêque. En 1139, Ébrard, évêque de Norwich, dépensa des sommes considérables à la construction de l'abbaye. Il fit également édifier hors de ses murs, sur les hauteurs, une résidence personnelle, un château d'on ne sait que peu de chose. Ses ruines envahies par la végétation dominent toujours l'abbaye.

Les expériences de Marc Seguin.

Au sud toujours, dominant la rive gauche de la combe Prieur, on trouve un curieux pilier en pierre sur lequel est fixée une petite barre en métal. Entre 1838 et 1858, Marc Seguin fit édifier au-dessus du réfectoire de l'abbaye un observatoire pour se livrer à des observations scientifiques et astronomiques. À cette époque, il était possible, la végétation n’étant pas la même, de viser ce pilier situé à 700 m plein sud. On ignore cependant quelles expériences furent réalisées. (Inventeur de génie, Marc Seguin expérimente le premier pont suspendu au-dessus de la Cance en 1822. En 1825, il construit le premier grand pont suspendu d'Europe continentale à Tournon-sur-Rhône. Il invente une chaudière tubulaire pour les bateaux à vapeur et dépose un brevet en 1827, puis deux ans plus tard, adapte son invention aux locomotives à vapeur).
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Les mines de Fontenay

Au milieu des années 1980, lors d'une coupe à blanc à 500 m au nord-ouest à vol d'oiseau de l'abbaye, 14 puits de mines de fer bouchés furent découverts sur le site des Munières, nom qui dérive certainement de Minières. Sur les neuf dégagés dont la profondeur varie de 3 m à 11 m 60, cinq atteignent la couche d'extraction, les quatre autres, de section ronde ou carrée, étant borgnes. Souvent étroites, les galeries souterraines irrégulières ne ménagent pas toujours le passage à un mineur. Les puits forcés donnaient accès plus facilement au gisement et facilitaient la remontée du minerai. L'exploitation semble dater de l'apogée de l'activité métallurgique des moines, soit entre 1150 et 1350. D'autres puits ont été laissés en l'état. Des minières ont également été repérées dans la forêt domaniale de Fontenay, la plus grande atteignant 100 m sur 40 m. Trois sites de mines et minières plus importants, mais non fouillés, ont été localisés dans la forêt du Grand-Jailly. L'abbaye de Fontenay recèle sans doute une des plus anciennes usines métallurgiques d’Europe.

Attention, restez prudents à l'approche des puits.
Balades autour de l'abbaye de FontenayBalades autour de l'abbaye de Fontenay

Les papeteries du vallon de Fontenay

Mais il est utile de revenir sur l'histoire complexe des papeteries de la vallée, de Touillon à Marmagne. Sur le territoire de Touillon, le moulin de Touillon (ou Vieux Moulin) fut transformé dès 1775 en moulin à papier qui fonctionna jusqu'en 1795. On trouve également une papeterie à la Fontaine de l'Orme en 1793, sur l'étang supérieur, dotée d'une machine à papier et d'une machine à vapeur. Le Journal de la Côte-d'Or rapporte « qu'elle fut fortement endommagée par une terrible tempête de grêle qui, le 31 juillet 1809, fit de nombreux dégâts dans toute la région. Les grêlons avaient la dimension d'œufs de poules. En moins d'un quart d'heure, toutes les récoltes furent détruites, les arbres arrachés, les terres des coteaux entrainés dans les rivières. Dans le vallon de Touillon, les roues et les ateliers de la papeterie se retrouvèrent enfouis sous les pierres et le sable ».

Le 12 avril 1791, Claude Hugot achète l'abbaye de Fontenay. Il souhaite profiter des installations hydrauliques à des fins industrielles, notamment de la chute d'eau de plus de 4 m, vestige d'un moulin à blé et d'une forge. Associé à Éloy Guérin, il installe une papeterie dans le bâtiment de l'ancienne forge, profitant de la force motrice abondante pour actionner les maillets (Les chiffons étaient écrasés par des maillets actionnés par une roue hydraulique). De plus, les salles voutées se prêtent bien à la fermentation du chiffon (on les laissait pourrir plusieurs jours) et l'eau pure ne tache pas le papier. Le séchage des feuilles s'effectue à l'étage et la place ne manque pas pour loger des ouvriers.

Dès 1792, deux cuves sont installées dans l'abbaye, suivies d'une troisième l'année suivante. La papeterie produit du papier à écrire et d'emballage, emploie déjà 14 hommes et 8 femmes et devient la plus importante du département. Rapidement, Claude Hugot revend Fontenay à Éloy Guérin qui, en 1812, loue la papeterie à Jean-Baptiste Boulard. On trouve alors trois roues hydrauliques de 5 m de diamètre qui actionnent trois batteries de 23 maillets chacune (piles à maillets écrasant les chiffons pour produire la pâte à papier). La salle capitulaire sert de salle de triage et d'apprêt, le dortoir d'étendoir, l'église de grange et magasin de chiffons.

À la mort de d'Éloy Guérin en 1820, sa fille Anne, prend possession de Fontenay. À la fin du bail de Jean-Baptiste Boulard, elle reloue la papeterie le 13 août 1820 à deux papetiers Dijonnais, François Mairet et Étienne Frèrejean, puis elle vend le site le 3 octobre 1820 à Élie de Montgolfier, à charge de poursuivre le bail consentis à Mairet et Frèrejean. Pour améliorer le rendement, ces derniers font recreuser le canal de la forge et installent dans l'usine un premier cylindre (pile hollandaise). Les papiers vélins conservés aux Archives départementales de la Côte-d'Or montrent la qualité de leurs produits. Ils installent également une petite machine à papier pour laquelle ils avaient pris un brevet en 1827. Malheureusement la société fait faillite en 1829. L'exploitation est alors confiée à Jean-Claude Pilachon qui exploitait la papeterie de la Fontaine de l'Orme.

Dès la fin de l'année 1830, Élie de Montgolfier reprend la gestion de la papeterie de Fontenay. Il installe en 1832 dans la grande forge, une machine à papier continu mesurant près de 20 m de long, qui l'année suivante, permet d'honorer les commandes d'Émile de Girardin, célèbre publiciste et journaliste.

En 1834, une première chaudière à vapeur est implantée et sèche le papier en sortie de machine. L'église de Fontenay étant sous utilisée, on décide d'établir une imprimerie donnant un débouché privilégié aux papiers maison. Hélas, ce fut un échec. À la place, Élie et Raymond de Montgolfier installent en 1836 dans le chœur, trois piles à cylindres (piles hollandaises) entraînées par la machine à vapeur prévue pour l'imprimerie.

En 1840, Marc Seguin, le gendre d'Élie, reprend les bâtiments de Fontenay, Raymond et Laurent de Montgolfier s'occupant de l'exploitation de la papeterie qui s'agrandit rapidement. Ils créent une chute d'eau à la Châtenière en 1843, en aval de l'abbaye, et y construisent une usine dotée de deux roues hydrauliques actionnant des cylindres ainsi que le matériel de blanchiment des chiffons. Alimentée régulièrement en pâte à papier, l'usine de Fontenay doit être agrandie en 1845. Deux nouvelles chaudières sont installées. En 1846, Marc Seguin rachète l'usine de la fontaine de l'Orme. Réaménagée ensuite par les Montgolfier, équipée de deux turbines d'Étienne de Canson, elle augmenta de moitié la production de la société. Avec sa chaudière à vapeur et le système de blanchiment de la Châtenière, elle permettait de fabriquer des papiers fins et blancs issus de chiffons de qualité moyenne inutilisables auparavant. En 1848, la multiplication des journaux favorisa la vente de papiers d'impression, spécialité de Fontenay. L'ensemble comprenait quatre corps de bâtiments disposés en U, dominés par une haute cheminée où habitaient 21 personnes en 1861.

En 1850, Raymond et Laurent de Montgolfier achètent la forge de Choiseau. Ils y implantent une nouvelle papeterie qui profite d'une chute d'eau de 7,40 m pour doubler la production. La machine à papier à 12 cylindres est complétée par un matériel de lessivage et de blanchiment. Dès 1855, 90 personnes s'activent à Choiseau. En 1860, équipée de 5 petites turbines de Canson (elle en aura bientôt 7) et de 3 machines à vapeur d'une puissance totale de 50 chevaux, l'usine produit à elle seule 350 tonnes de papier.

À ces quatre usines (Fontenay, Châtenière, Fontaine de l'Orme et Choiseau) s'ajoute en 1860, la reconstruction du moulin de Touillon (Vieux Moulin), situé entre Fontenay et la Fontaine de l'Orme, où une turbine et une machine à vapeur actionnent quatre piles de cylindres. Le moulin à blé de Marmagne dont le fonctionnement se trouve perturbé, menace d'entamer un procès et sera lui aussi racheté ! Le chiffre de la population de Marmagne reflète le développement de l'entreprise. De 206 habitants en 1800, on passe à 559 en 1876. Durant les années 1875-1880, 300 personnes sont employées par la société à Marmagne, Touillon et à l'entrepôt de Montbard. À son apogée, on comptera jusqu'à 200 personnes à Fontenay et 150 à Choiseau, logées sur place par l'entreprise dans des appartements de 2 ou 3 pièces par famille dont une partie de la cité ouvrière subsiste à Choiseau. Mais dès 1878 la crise industrielle frappe les papeteries. La situation se dégrade peu à peu. La dispersion des usines pour profiter de la force hydraulique devient un handicap.

À partir de 1880 environ, les chiffons devenant trop rares et couteux, la papeterie utilise de la pâte de bois chimique traitée au bisulfite de soude pour 30% de ses besoins. Mais le 25 juillet 1883, la papeterie de Choiseau-le-Grand, fut entièrement détruite par un incendie. Les journaux racontent que : « le feu  prit si rapidement que les pompiers et les habitants de Fontenay, de Marmagne, de Montbard, de Nogent et de Fain, accourus sur le lieu du sinistre, n'ont pu que préserver les habitations voisines. Une femme a péri dans les flammes. Les pertes sont considérables on les évalue à plus d'un million. Quatre cent mille kilos de chiffons ont été détruits. Quarante ménages occupés à la papeterie se trouvent aujourd'hui sans travail ».

En 1903, la société en difficulté cesse son activité. Bâtiments et terrains sont mis en vente, mais l'ensemble ne sera racheté qu'en 1906 par Édouard Aynard, banquier lyonnais, époux de Rose de Montgolfier. Il décide de restaurer l'abbaye et de supprimer tous les bâtiments élevés au XIXe dans la vallée, lui rendant son aspect d'avant l'ère des papeteries. Suite à la fermeture des usines, la population de Marmagne redescend à 214 habitants en 1921.

Que reste-t-il de cette grande époque ? Les chutes d'eau dispersées dans les prés qui disparaissent parfois dans de dangereux tunnels et une partie des habitations ouvrières de Choiseau. Le vallon du ruisseau de Fontenay, entrecoupé de cinq étangs, file vers le nord-est. Il est maintenant classé site protégé.

Plus d'infos sur l'abbaye de Fontenay :
https://www.abbayedefontenay.com/

Les jardins :
https://www.parcsetjardins-bourgogne.com/jardins/jardin-de-abbaye-de-fontenay

 

PETIT-JAILLY. (Touillon).

Village que l'on appela aussi Granges-Jailly. Jailly aurait pour origine Gallus, qui signifie domaine du Gaulois. Cependant, à 500 m au sud-est, on trouve sur un éperon le camp préhistorique des Larris, prouvant que la contrée fut occupée bien avant. La tradition rapporte qu'il existait jadis un second village appelé le Grand-Jailly, bourgade disparue qui léga son patronyme à une grande forêt située au nord dans laquelle trois sites de mines et minières importants, mais non fouillés, ont été repérés. Peu après sa fondation au XIIe, le village fut cédé à l'abbaye de Fontenay. Les religieux y possédaient une sorte de petit prieuré avec une chapelle où se trouvaient deux statues qui depuis sont au musée de Châtillon-sur-Seine. Au XIXe, la chapelle fut agrandie par les habitants et devint une église. Ouverte par un portail néo-roman au tympan sculpté, elle conserve un retable en pierre du XIVe représentant une mise au tombeau provenant de Fontenay et un surprenant décor intérieur. En face, la maison de maître XIXe au toit couverte d'ardoises, abrita longtemps la sœur chargée du catéchisme. La maisonnette voisine rehaussée de briques rouges, accueillait le four à pain. Notons qu'au XIXe, on découvrit dans les bois de Jailly, deux anges datant peut-être du XIIIe.

Sur l'angle gauche du bâtiment d'école, on remarque une curieuse pierre gravée rappelant la date de construction et le maitre d'ouvrage. Les dimensions de Petit-Jailly étonnent pour un simple hameau. De fait en 1845, il demanda au conseil général de la Côte-d'Or à être érigé en commune. Le conseil considérant qu'aucune pièce ni renseignements ne pouvaient motiver une décision à ce sujet, refusa. Notons encore un imposant tilleul centenaire dit de Sully au cimetière.

Balades autour de l'abbaye de Fontenay Petit-JaillyPETIT-JAILLY. (Touillon).

 

TOUILLON.

Dans certaines régions, Touillon désigne le mariage, la source ou encore un trou dans les prés. Et ici, plusieurs gouffres s'ouvrent effectivement sur le territoire de la commune. Au début du XIIe, l'oncle de saint Bernard, le seigneur Gaudry, occupait un château féodal. Il subsiste un ensemble de bâtiments avec une grosse tour carrée remaniée, percée de fenêtres à meneaux avec linteaux trilobés, qui domine le village au sud. Elle serait la tour romane la mieux conservée du département. Le château fut ensuite la demeure des évêques d’Autun qui y séjournèrent régulièrement. Il servit de prison épiscopale à la fin du XVe. Une rubrique de 1450 rapporte qu'un malheureux prêtre nommé « Jean Champion, accusé et convaincu d'hérésie, fut traduit à l'officialité d'Autun et condamné à faire pénitence, au pain de la douleur et à l'eau de la tristesse, au fond du puits du château épiscopal de Touillon. Il fut livré aux bouchers de la ville, qui le conduisirent à Lucenay-l'Evèque et le remirent eux-mêmes aux habitants de ce bourg, chargés de le rendre, selon l'ancien usage, à sa triste destination ». Mais s'agit-il vraiment de ce château ou de celui en ruines qui domine l'abbaye ? Côté anecdote, relevons que le seigneur Gaudry exigeait des futurs mariés : une poule, un petit pain et une chopine de vin.

 Balades autour de l'abbaye de Fontenay TouillonTOUILLON.

La curieuse église Saint-Fiacre, maintes fois remaniée, se pare de peintures murales du XIXe. Son clocher entièrement couvert d'ardoises s'élève au-dessus d'un imposant porche à quatre colonnes ajouté au XIXe, aussi large que l’édifice qui semble trop étroit pour lui. Une tour semblable à un pigeonnier rond lui est curieusement accolée. Elle abrite un escalier. Sur la place, face à la belle mairie-école de garçons qui ne manque pas d'élégance, la fontaine XIXe et la tout aussi curieuse croix on certainement attirées vos regards. Cette croix arbore quatre sculptures représentant : une Vierge à l'Enfant, Marie-Madeleine, saint Jean et un évêque. Les curieux piliers qui bordent l'école de filles permettent de la repérer facilement. Un colombier rond se dresse au bord du chemin dégringolant dans le vallon, un grand pigeonnier carré le dominant à 50 m de là. Le lavoir de la fontaine Couverte se cale à deux pas en contrebas.

Balades autour de l'abbaye de Fontenay TouillonBalades autour de l'abbaye de Fontenay Touillon

Une des rares statues de l'abbaye de Fontenay, la Vierge à l'Enfant, se retrouva pendant quelques années au cimetière de Touillon. Vendue en 1791 à la famille Froment, elle orna une tombe avant d'être rachetée en 1929, avec une condition : fournir une copie pour la remplacer sur le tombeau familial.

Balades autour de l'abbaye de Fontenay TouillonBalades autour de l'abbaye de Fontenay Touillon

Une belle allée de tilleuls centenaires souligne l'entrée nord. En contrebas, on aperçoit le Petit Château ou Prieuré de la Rente. Des trois petites tours carrées, deux servent de pigeonniers. Une date gravée au-dessus d'une porte informe que ses origines remonteraient au XVIe, mais il fut remanié par la suite. La porterie ne manque pas d'intérêt.

Balades autour de l'abbaye de Fontenay Touillon

Le site enchanteur de la source des Dames, au sud, ombragé par de magnifiques tilleuls centenaires, mérite une balade. L'eau s'écoule de tous les côtés, les ruisseaux se regroupent pour alimenter l'étang de la Roche. Dès leur installation, les religieux de Fontenay ont modifié le lit de la rivière, élevé des digues et créé des étangs pour la pêche, l'eau claire et fraîche favorisant l'élevage des poissons blancs. La curieuse tour XVII-XVIIIe de l’étang de la Roche est probablement à l’origine de la surveillance du vivier. Couverte en laves, fortifiée, munie de canonnières, elle se dresse à cheval sur le ruisseau et voit ses angles arrondis. Avant de devenir pigeonnier, on pense qu'elle fut utilisée comme tour de guet par les religieux de l'abbaye de Fontenay, qui guettaient les braconniers. À l'intérieur, une trappe dont on ignore la fonction, laisse entrevoir la rivière. Le dernier niveau accueille les 290 boulins du pigeonnier. On observera la cheminée dont le conduit contourne les ouvertures. Au fil des siècles, les sources alimentèrent viviers, cressonnières et rouissoir à chanvre au XIXe. Plus tard, des moulins se sont installés tout le long du cours d'eau. S'il ne reste rien du moulin du Bas de la Roche implantés en rive droite, la chute d'eau est toujours là.

Balades autour de l'abbaye de Fontenay TouillonBalades autour de l'abbaye de Fontenay Touillon

On découvre encore à l'ouest de Touillon, le lavoir de la fontaine de l'Orme. Construit en contrebas de la route, il surprend avec sa rambarde qui borde le toit et ses deux bacs de forme étrange. À quelques pas, le ruisseau de Fontenay plonge en cascade dans un souterrain. L'eau ressort cent mètres plus loin par deux tunnels. Tout cela rappelle la présence d'installations industrielles disparues qui s'activèrent dans la vallée. En 1793 une papeterie dotée d'une machine à papier et d'une machine à vapeur fonctionnait sur l'étang supérieur. Le Journal de la Côte-d'Or rapporte qu'elle fut fortement endommagée par une terrible tempête de grêle qui, le 31 juillet 1809, fit de nombreux dégâts dans toute la région. Les grêlons avaient la dimension d'œufs de poules. En moins d'un quart d'heure, toutes les récoltes furent détruites, les arbres arrachés, les terres des coteaux entrainés dans les rivières. Dans le vallon de Touillon, les roues et les ateliers de la papeterie se retrouvèrent enfouis sous les pierres et le sable.

En 1846, Marc Seguin racheta l'usine de la fontaine de l'Orme. Réaménagée ensuite par les Montgolfier, équipée de deux turbines d'Étienne de Canson, elle augmenta de moitié la production de la société de Fontenay. Avec sa chaudière à vapeur et le système de blanchiment de la Châtenière (Marmagne), elle permettait de fabriquer des papiers fins et blancs issus de chiffons de qualité moyenne inutilisables auparavant. En 1848, la multiplication des journaux périodiques favorisa la vente de papiers d'impression, spécialité de Fontenay. L'ensemble implanté à la fontaine de l’Orme comprenait quatre corps de bâtiments disposés en U, dominés par une haute cheminée où habitaient 21 personnes en 1861.

Un atelier de menuiserie prit la suite en 1912, quand François-Eugène Jacquenet installa dans les bâtiments une tournerie. Elle était équipée d'une turbine hydraulique de sa fabrication et devient une manchisterie renommée. À cette époque, les habitants qui disposaient d'une petite coupe de bois, vendaient les cornouillers à leur entreprise, ce qui leur permettait d'acheter du gasoil pour se chauffer. Au niveau du lavoir, mais de l'autre côté de la route, on observe les vestiges de caves voûtées rappelant l'emplacement de la maison de maître du patron, louée à la famille Jacquenet par M. Aynard. En 1940, l’atelier devenant trop exigu, l'entreprise déménagea sur les hauteurs. Elle reste de nos jours, une manchisterie réputée, fabrique de manches d'outils.

Outre les papeteries, la Fontaine de l'Orme fut choisi en 1830 par  Mrs Hyvert et Pilachon pour effectuer leurs premiers essais de pisciculture, renouant ainsi avec la tradition des moines. Sur les anciennes cartes d'État-major, on trouve encore le moulin Vert et le moulin de Touillon, transformé lui aussi vers 1775, en moulin à papier qui fonctionnera jusqu'en 1795.

Balades autour de l'abbaye de Fontenay TouillonBalades autour de l'abbaye de Fontenay Touillon

Aujourd'hui, la vallée étonne les promeneurs attentifs avec ses étangs, digues, viviers, aqueducs et constructions diverses de régulation. Longeant la montagne en rive gauche, oublié sur les cartes de l’IGN, un canal reliant l'étang de la Roche à celui de Choiseau (Marmagne) fut aménagé pour le flottage du bois provenant des forêts de Bois l'Évêque qui dominent le village. Créé par les moines, il fut plusieurs fois réaménagé.

Au nord, devant le terrain de football de Touillon se dresse la Vierge Blanche ou Notre Dame de la Libération. Elle provient de l'atelier de sculpture appelé Institut catholique de Vaucouleurs, initié par Martin Pierson. Elle fut achetée par les habitants de Petit-Jailly et Touillon, suite à leur libération le 8 septembre 1944, les habitants ayant été épargnés par la guerre. De plus un avion s'écrasa près du village sans faire de victimes (Voir Les Malmaisons).

Les Malmaisons. (Touillon). 

Ce nom pourrait venir de maison du mal, terme signalant la présence d'une léproserie, maison de malades. Le gouffre de la Mare descend à quarante-deux mètres de profondeur et s'étire sur plus de 300 m de développement. Le hameau attire aussi notre attention avec une jolie croix sculptée double face.

Au sud-est de Touillon et des Malmaisons s'étendait en 1939 un terrain d'aviation militaire. Plusieurs terrains de desserte ou de dégagement pour la base aérienne de Dijon-Longvic avaient été implantés en Côte-d'Or à Villey-sur-Tille, Til-Châtel, Quincey, Premeaux et Touillon. Pendant la guerre, pour le rendre inutilisable, les Allemands le divisèrent en 10 lots confiés à 10 agriculteurs. Le 11 octobre 1939, un bimoteur biplace rapide Bréguet 693 du groupe de bombardement aérien GBA 1/54 venant de Touillon, percuta une ligne haute tension à Coulmier-le-Sec au cours d'un exercice de vol à basse altitude. Les deux aviateurs furent blessés.

Plus d'infos sur Marmagne / Fontenay
https://www.echodescommunes.fr/commune_cote-dor_marmagne_398.html

Plus d'infos sur Touillon et Petit-Jailly :
https://www.echodescommunes.fr/commune_cote-dor_touillon_646.html

 

 Balades autour de l'abbaye de Fontenay

 

Balades autour de l'abbaye de Fontenay.

Circuit principal. Distance : 17,2 km. Niveau : moyen. Dénivelée : 450 m.

Variante des minières : 6,2 km.

Variante de Touillon : 12,2 km.

 

Le circuit principal permet de découvrir l’environnement immédiat de l’abbaye de Fontenay inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 1981. Fondée en 1118 par Saint-Bernard, elle reste un des plus anciens monastères cisterciens d'Europe. L'architecture romane confère une homogénéité remarquable à l'ensemble des bâtiments dont les plus anciens remontent au XIIe siècle.

Depuis 1820, l’abbaye est la propriété privée d’une même famille qui poursuit un formidable travail de restauration et de conservation de ce site exceptionnel et l'ouvre toute l’année à la visite.

Circuit à éviter en période de forte chaleur (peu d'ombre entre Petit-Jailly et Touillon) et en période de chasse (de mi-septembre à fin février les jours concernés).

 

Balades autour de l'abbaye de Fontenay

Itinéraire figurant dans le nouveau topoguide : La Bourgogne à Pied®. En vente dans les locaux de la FFRandonnée Côte-d’Or, 9 rue Jean Renoir à Dijon, au prix de 14 € 90 (14 € 15 pour les licenciés FFRandonnée).

Circuit commenté disponible gratuitement sur baladesenbourgogne. Appli téléchargeable gratuitement sur Appstore et Google Play.

La carte IGN 2921SB - Montbard / Baigneux-les-Juifs / Alésia vouspermettra de profiter des variantes pour découvrir les abords de l'itinéraire.

Départ : Parking de l'abbaye. Balisage violet.

1 - Depuis l’abbaye, emprunter ouest le GR213® qui domine les parkings sur 1 100 m en longeant la lisère, jusqu’à  l’entrée de la Combe Bellefin.

2 -  Remonter entièrement la combe sur 900 m jusqu’ à une intersection

3 - Avant le haut de la combe, prendre à droite, en épingle, puis la sommière perpendiculaire du Bois-Clou à gauche. Elle s’élargit en piste. Obliquer en épingle à droite sur la piste. Tourner à droite à angle droit sommière de Montremblay qui conduit en forêt jusqu'à une vaste clairière.

4 - Traverser la clairière en biais, pour rejoindre le bois en contrebas. Le chemin part à droite dans la combe puis grimpe vers un petit sommet. (Un aller-retour fléché permet de rejoindre le site des anciennes minières (précautions près des puits). Redescendre à flanc de montagne jusqu'au fond du vallon.

5 - Arrivé à la route forestière, prendre à gauche sur 500 m pour remonter le fond de la Combe Saint-Bernard jusqu’à l'étang Saint-Bernard.

 

Variante circuit des minières. 6,2 km. Arrivé au point 5, la piste à droite ramène à l'abbaye, à 500 m.

Variante circuit de Touillon. 12,2 km : Du parking de l'abbaye, remonter la combe en direction de l'étang St-Bernard. Suivre ensuite l'itinéraire décrit ci-dessous du point 6 au point 14.

 

6 - Longer l’étang par la gauche puis monter Nord en forêt. Suivre l'allée forestière sur 2,5 km pour traverser la forêt domaniale jusqu’à Petit-Jailly.

7 - À Petit Jailly, dépasser l’église, continuer rue de Touillon. Dans le virage, obliquer à gauche en délaissant la D32a et suivre chemin de Crevaut qui sort du hameau. Poursuivre en face dans les champs.

8 - Prendre à droite pour rejoindre le bois de Chassaigne d'où l'itinéraire gagne les terrains de sports. Le chemin sort du bois et longe le stade. Emprunter la route à gauche qui longe la scierie et la manchisterie (fabrique de manches d'outils). Prudence !

9 - Virer à droite à l’intersection de routes et suivre la D32a jusque à la place de la mairie de Touillon.

10 - Prendre la ruelle à gauche de la mairie et descendre dans le vallon (GR213®). En bas, agréable aire de pique-nique.

11 - Traverser le ruisseau de Fontenay puis le longer en rive gauche.

12 - Traverser la D32, franchir le pont, puis bifurquer à gauche en épingle pour remonter dans la forêt. L'itinéraire dessine un lacet vers la droite et monte en sous-bois sur 500 m.

13 - À la fin de la montée, tourner à gauche en épingle pour suivre l'allée forestière qui descend de plus en plus vivement.

 14 - La descente rejoint la route forestière de la Combe Saint-Bernard. L’abbaye est à 250m à gauche.

 

 

L'abbaye de Fontenay