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La Côte-d'Or c'est près de 3 000 km d'itinéraires de randonnée balisés : à la découverte du patrimoine urbain Dijonnais, des plaines de Vingeanne et du val de Saône, des paysages viticoles des côtes et hautes côtes, des vallées de l’Ouche ou du Suzon, des paysages agricoles de l’Auxois ou des forêts du Morvan et du Châtillonnais, il y en a pour tous les goûts.
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Texte et photos ©André Beuchot
Le nouveau topoguide : La Bourgogne à Pied®.
En vente dans les locaux de la FFRandonnée Côte-d’Or, 9 rue Jean Renoir à Dijon, au prix de 14 € 90 (14 € 15 pour les licenciés FFRandonnée).
Ce circuit au départ d'un des plus beaux villages de France, allie découverte du patrimoine et renaissance des vignobles du pays d'Alésia. Il offre de jolis points de vue au prix de quelques montées parfois rudes. À éviter par forte chaleur, l'ombre se faisant rare dans certains passages.
Des Anis au Vignoble
Distance : 7,8 km. Niveau : facile.
À DÉCOUVRIR EN CHEMIN ET AUTOUR DU CHEMIN
FLAVIGNY-SUR-OZERAIN
Si l'histoire de la cité débuta sans doute dans ses grottes, puis l'époque gauloise marqua grandement son empreinte avec les vestiges des fortifications romaines édifiées lors de la bataille d'Alésia par Jules César qui installa son camp à 2 km au nord-ouest.
Chef-lieu de canton depuis 1801, Flavigny était au XIXe une bourgade vigneronne animée avec plusieurs auberges, gendarmerie, justice de paix, perception, halles et accueillait régulièrement foires et marchés. L'implantation aux Laumes de la gare et du dépôt de chemin de fer de la ligne P.L.M. au début du XXe changea la donne. Commerces et industries se rapprochèrent de la ligne. En 1910, la ville des Laumes remplacera Flavigny comme chef-lieu de canton. En 2014, Montbard deviendra chef-lieu du canton redessiné.
Remparts, pigeonniers, belles portes fortifiées, rues étroites, escaliers, tourelles, tour de guette, la visite de la cité mérite le déplacement et séduit par son atmosphère tranquille. De nombreuses vieilles maisons attirent le regard, comme celle du Donataire avec sa façade XVe qui porte la statue polychrome d'une Vierge à l'Enfant. Le personnage sculpté calé aux pieds de la Vierge est sans doute le donataire de l'œuvre d'art et aurait donné son nom à la demeure.
L'église gothique Saint-Genest XIIIe, fut remaniée aux XV, XVI et XVIIIe. Avant de se glisser à l'intérieur, on s'attardera devant les statues de saint Louis et saint Mathias surmontant le porche, les vastes baies XVIe des chapelles nord et du chœur, les décors Renaissance XVe des contreforts arrière ou le campanile en bardeaux dominant l'entrée. Sous les voutes, on découvre des stalles du XVIe décorées de figurines peintes, une magnifique et rare tribune XVe (ressemblant à un jubé) et des vestiges de peintures murales XV-XVIe.
Trois portes s'ouvrent dans les remparts : La porte du Bourg, dite jadis Porte de Barme, reste un bel exemple d'architecture militaire du milieu du XVe. Elle faisait partie des défenses de l'abbaye et se confondaient avec celles de la ville. Les rainures d'un pont levis nous rappellent la présence de fossés disparus. La porte du Val compte deux portes successives. La première remonte au XIIIe. On y voit l'emplacement de la herse et les archères. Elle n’empêcha pas les Anglais de prendre la ville en 1359 et de s'y installer pendant six semaines. Flavigny devint le point de départ de nombreux raids meurtriers, si bien que les États s'assemblèrent à Beaune et négocièrent avec les Anglais, versant 100 000 moutons d'or en échange de leur départ. La seconde porte, encadrée par deux tours rondes percées de bouches à feu, remonte aux guerres de religions. Les habitants ayant pris position en sa faveur contre la Ligue, le roi Henri IV l'aurait fait réparer à ses frais. La poterne, plus modeste que les deux autres, reconstruite au XVe, fut appelée Porte de la Côte-d'Or. Sans doute était-elle à l'origine protégée par des meurtrières ou une bretèche. Le niveau du sol, aujourd'hui très rehaussé, permettait autrefois le passage d'un cavalier. Retrouvée brisée en contrebas au lieu-dit Saint-Vincent, une statue de Saint-Vincent occupait peut-être la niche vide. Enfin, un puits encastré fut découvert dans le mur voisin en 1972, lors des travaux de restauration. Quant à la porte Sainte-Barbe, entre l'abbaye et l'ancien bureau de poste, elle ne fut ouverte dans les remparts qu'au XVIIIe et ne faisait pas partie des fortifications.
En 1848, le Père Lacordaire implanta à Flavigny un noviciat de l'Ordre dominicain. Le succès aidant le bâtiment fut agrandi à la fin du XIXe. Cet ancien couvent, appelé maison Lacordaire, cache de beaux jardins et accueille désormais le séminaire du saint Curé d'Ars.
Venu de Langres, les Ursulines s’installent à Flavigny en 1632. Les années passant, elles étendent leur territoire et ouvrent une école où seront accueillis jusqu’à 145 élèves. Au XVIIIe, elles attaquent la construction d’un nouveau couvent dont la construction sera abandonnée en cours de route. Elles construisent également une sorte de Grotte de prière, récemment restaurée. Suite à des incendies, l’apparence des bâtiments situés à la pointe est du bourg sera modifiée au XIXe.
En 1700, Claude Couthier, marquis de Souhey, fait bâtir à Flavigny, près de la porte du Bourg, un hôtel particulier. Neuf ans plus tard, pour aménager des jardins en terrasses dans un enclos qui surplombe la vallée, il embauche une grande partie des ouvriers locaux pour les préserver de la famine qui dévaste la Bourgogne. En 1829, les religieuses Ursulines de Flavigny s'installent dans les bâtiments qu'elles complètent. Après leur expulsion en 1906, l'hôtel devient jusqu’en 1967 le petit séminaire diocésain, puis est abandonné. Arrive alors en 1976, un groupe de moines Suisses du monastère Saint-Joseph vivant selon la règle de Saint Benoît, s'installe dans les bâtiments délabrés. La restauration de la façade du château commence, tandis qu'une église conventuelle remplace la petite chapelle. En janvier 1992, le Saint-Siège érige le monastère en abbaye. Il ne faut donc pas confondre les deux abbayes de Flavigny. Au centre de la façade, la grande entrée accueille une statue de saint Joseph. Sur le pignon de l'église, deux autres niches accueillent les statues de saint Egil et sainte Reine. Egil de Prüm, abbé de Favigny en 860, procéda le 22 mars 864, selon Hugues de Flavigny, à la translation des reliques de sainte Reine d'Alise-Sainte-Reine à la crypte de l'abbaye Saint-Pierre.
La mairie-école remonte au XIXe. On remarque une jolie niche abritant une Vierge dans une maison voisine.
Piron et Pirette seraient deux rochers isolés de la commune dont l'histoire semble oubliée. Mais où sont-ils ? Une pierre érigée à l'extrémité d'une haie à 1 km à l'ouest du village, une seconde à 250 m au nord-ouest du lavoir seraient-elles Piron et Pirette ? La première ressemble un menhir, la seconde est une grosse pierre percée érigée dans un pré près de deux hangars.
Au passage, on repèrera une croix en pierre abritée par l'ombre de trois arbres majestueux.
En contrebas du cimetière proche du séminaire, une belle falaise calcaire abrite deux grottes, la première à ses pieds, la seconde en hauteur appelée Grand Caveau, demandant une dizaine de mètres d'escalade. Cette dernière, la plus importante, fut habitée au néolithique. Elle s'enfonce profondément avant de devenir impénétrable, mais pas jusqu'au cœur du village comme le voudrait la légende affirmant qu'elle rejoint d'hypothétiques souterrains de l'abbaye. Néanmoins, un souterrain existe bien, débutant sous l'ancienne poste. Une pente raide donne accès à un couloir bordé par neuf niches réparties sur les deux côtés. La datation est estimée autour des XIII-XIVe. Il ressemble à celui de Vernot et fut sans doute destiné à entreposer des vivres.
À l’ouest, le hameau des Tanneries conserve outre son moulin, deux pigeonniers carrés et un rouissoir. La croix Sainte-Anne et sa statuette se nichent pour leur part dans le bois à 1 500 m au nord-ouest.
Le premier bourg de la région desservi en eau courante.
Au XIXe, sous l'impulsion du maire Abel Labourey, adjoint de l’ingénieur dijonnais des Ponts et Chaussées, Henry Darcy, connu pour ses travaux d’adduction et de distribution en eau potable à Dijon, Flavigny-sur-Ozerain fut en 1865, le premier bourg de la région desservi en eau courante. Dans le registre des délibérations du 19 avril 1864, on lit les conclusions d’un membre de l’Académie des sciences : « le besoin d’une eau salubre se fait depuis longtemps sentir à Flavigny, dont la population n’est alimentée que par de mauvaises citernes… ». On décide de capter de la source Milière à 1 500 mètres au sud. Évoquant l’eau de la source, le représentant de l'académie ajoute : « elle est très agréable à boire, elle dissout également bien, à chaud comme à froid, le savon blanc et cuit assez promptement les légumes secs… » ! La belle fontaine de style néo-renaissance marque l'arrivée de l'eau courante dans la ville.
Les anis de Flavigny
Ce magnifique village médiéval fortifié reste célèbre pour sa fabrique de petits bonbons ronds à l'anis dont la recette remonterait au IXe siècle. Selon la légende, César aurait offert une terre à un de ses officiers, Flaviniacus, Flavien ou Flavinius. Il installa une villa qui deviendra au gré des siècles, le village actuel. Mais surtout, cet officier arriva ici avec dans sa pharmacopée, diverses plantes médicinales. L'une d'elle connue pour soigner les maux de ventre et la nervosité, n'étant autre que l'anis. Les Romains en usaient largement et au Ier siècle avant notre ère, Pline écrivit : Il rend l'haleine plus douce et ôte la mauvaise odeur de la bouche. Il donne de l'appétit, l'appétit que la mollesse de nos jours demande à une plante depuis que le travail a cessé de le procurer. Bouilli, flairé ou pris en boisson, il arrête le hoquet. Les feuilles en tisane font passer l'indigestion. Sosiméne assure aux voyageurs qu'en buvant la graine de l'anis, ils se préserveront de la fatigue. L'anis est diurétique, aphrodisiaque et calme la soif.
Suite à des dons de Charles Martel, l'abbaye Saint-Pierre fut construite à Flavigny. Il ne subsiste que la crypte carolingienne VIIIe de l'ancienne église abbatiale. L'abbaye reconstruite au XVIIIe abrite maintenant la fabrique d'anis. En 1650, les Ursulines installèrent à Flavigny et commencèrent à fabriquer quelques dragées à l'anis. Cependant, l'activité ne prendra son envol qu'après la Révolution. En 1814, on trouvait huit fabricants d’Anis qui succédaient aux moines et se partageaient le marché. Peu à peu, un seul subsista, Jacques Edmond Galimard, installé dans l'abbaye Saint-Pierre abandonnée à la Révolution, qui racheta ses concurrents. Vingt tonnes d’Anis sont produits en 1870, trente en 1900, cinquante en 1910 et 250 tonnes environ de nos jours, distribuées un peu partout en France et dans le monde. La fabrique fut reprise en 1923 par Jean Troubat, la famille perpétuant toujours la tradition et un musée retrace aujourd'hui cette épopée. De six mois autrefois, le délai de fabrication des anis est cependant passé à deux semaines.
Caché à l'ouest, le lavoir XIXe dispose d'une imposante cheminée. Le ruisseau de la Recluse qui en ressort donna naissance à une cascade de tuf et légua son patronyme à un des producteurs d'anis du village. Entre le village et le lavoir, on retrouve la source qui illustre les célèbres boîtes d’anis de la dernière fabrique existante, avec son tendre couple d'amoureux. Toutefois, certains descendants des fabricants d'autrefois évoquent la présence, non pas d'amoureux, mais d'un frère et d'une sœur !
Les moulins de Flavigny
Des nombreux moulins de Flavigny, certains existent toujours : le moulin Chantrier, le moulin Sainte-Reine, le moulin Savy implantés sur l'Ozerain. Entrainée par la Recluze, le moulin des Tanneries profita également à un foulon et une huilerie. En 1863, Flavigny fut premier bourg de la région à être desservi en électricité grâce au moulin Chantrier, également appelé moulin des Rattes, convertit un temps en scierie. Du moulin l'Abbé, il ne reste que des ruines et canalisations souterraines. Le moulin Savy enfin, produisit lui aussi de l'électricité. Au-dessus de ce moulin, un chemin grimpe sur la montagne et croise d'anciens rouissoirs, l'un d'eux étant dégagé.
D'autres moulins ont disparu : le moulin Rouge, le moulin de Sire Eude, cité en 1430, le moulin de Vaux cité en 1285 et 1355, qui en 1597 dépendait de l'office du courtillier de l'abbaye de Flavigny.
Un passionnant jardin botanique
En suivant la crête vers le sud-ouest, on arrive au cimetière. Une croix en pierre cannelée fait écho à celle de l'enclos tandis qu'une croix en ferronnerie portant un Christ domaine le portail. Plus loin, voici un passionnant jardin botanique regroupant environ 200 espèces de plantes utilisées pour les textiles, du tissage à la teinture, l'ensemble organisé autour d'un ancien rouissoir et d'une mare. Il complète le musée Algranate des Arts Textiles & du Design. En poursuivant le cheminement, on découvre une fontaine abreuvoir avant d'atteindre le faubourg Saint-Jacques. Une croix érigée sur un socle curieux et une ancienne chapelle portant une statue (saint Jacques ?) retiennent les regards.
La Motte de Beurre
À l'extrémité nord de la falaise, sous la poterne, la roche de la Motte de Beurre ou la Livre de Beurre, proche d'un calvaire, était appréciée des fermières qui gravissaient la côte pour venir vendre leurs produits au village. Elles y posaient leurs fardeaux le temps de reprendre souffle. On raconte qu'elles y vendaient souvent leurs productions afin d'éviter de franchir les remparts et de payer les droits d'octroi. Mais plus simplement, cette pierre formait peut-être une étale évitant de poser le beurre sur le sol. Le dessus aplati et les bords arrondis évoquent-ils une motte de beurre ? Certains préfèrent y voir un cœur dont la pointe se serait émoussée. Qui dit cœur et roche branlante dit légendes et traditions. Faut-il monter dessus et regarder si elle bouge quand on l'interroge pour connaitre le nom de son aimé, pour savoir si sa femme (ou son époux) est toujours fidèle ? Sur la Motte de Beurre, les druides célébraient dit-on autrefois leurs rites (?), puis les sorciers le sabbat !
Le vignoble et la ferme du Pont Laizan
La ferme du Pont Laizan convertie en domaine vigneron, garde un beau colombier rond. Elle fut construite à l'origine au XIIIe par les moines. Ce pigeonnier compte plus de 900 boulins en terre cuite, petites niches destinées autrefois aux pigeons tapissant les parois. Pendant les vendanges, des grappes soigneusement choisies y sont entreposées sur des claies séparées par des moellons. Les grappes dorment quatre mois avant d'être pressées. Vingt-quatre mois de vinification en fûts de chêne seront encore nécessaires pour obtenir un vin issu de raisins passerillés, unique en Auxois.
Le vin de l’Auxois est cité dès le VIIe. L'abbaye de Flavigny possédait des droits de grosses dimes et la 11e hottée des vendanges lui revenait. Jusqu'en 1180, elle avait également droit de banvin, signifiant qu'elle se réservait le droit exclusif de vendre du vin pendant 30 ou 40 jours après le ban des vendanges. Elle gardait également l'exclusivité de la vente des vins pendant les bans de l'abbé. Le premier ban courait du 17 janvier au 1er février à midi. Le second du vendredi à midi avant la semaine des Rogations et se terminait la veille de la Pentecôte à midi. Le troisième ban allait du 10 au 31 juillet à midi. Au XIVe, le vin de Flavigny est fort renommé.
Au fil des ans, la superficie du vignoble se développe tant qu'en 1623, il faut réagir. Pour préserver les terres céréalières, les plantations de vignes sont réglementées. En 1660, un arrêté renforce ces contraintes et interdit de planter à l'avenir aucune vigne sur les terres à bled (à blé) et dans les campagnes, mais seulement sur les collines. Le canton de Flavigny se couvre pourtant de parcelles. L'excès de production ne tarde pas et le commerce du vin dégringole en 1685, entrainant les premiers arrachages.
Les guerres de 1688 à 1691 profiteront aux vignobles, l'armée de Louis XIV ayant besoin de beaucoup de vin. En 1689, les prix remontent pour une vingtaine d'années. Au début du XVIIe, Paris et la cour ne buvaient que les vins de l'Auxois et de l'Orléanais ! Au XVIIIe, l'abbé Courtépée écrit en évoquant le vin local : « Le commerce du vin est le meilleur de l'Auxois, quand il est gardé ». Mais durant ce siècle, tout va changer.
L'hiver glacial de 1709 détruit une partie du vignoble. Le renouveau arrive en 1725. Hélas, 53 ans plus tard, une nouvelle crise commence. Le XIXe débute mieux. En 1831, le docteur Morelot établit les premières statistiques fiables consacrées au vignoble en Côte-d'Or. Il relève 426 ha de gamay exploités à Flavigny. Le canton de Flavigny totalise 1 844 ha de gamay produisant 24 943 hl de vin. On produit aussi du pinot noir et une petite quantité de cépages blancs, dont le melon. Hélas, la production fléchit rapidement. En 1837, on ne totalise plus que 1 332 ha de vignes, puis 942 ha en 1877. En 1887, il n'en reste que 891 ha et dix ans plus tard, 704 ha. L’oïdium s'attaque aux plants en 1830, suivit du mildiou, puis en 1877, d'une nouvelle maladie baptisée charme dans le semurois. Dix ans plus tard, le phylloxéra s'installe entrainant d'énormes dégâts. De 1892 à 1897, le département de la Côte-d'Or attribue des subventions pour tenter de reconstituer les vignobles avec des plants français, greffés sur des plants américains. Mais l'Auxois ne répond guère à cette proposition. De 200 ha en 1878, Flavigny descend à 143 ha en 1899 et 58 ha en 1901.
La replantation débute en 1994 puis se poursuivra jusqu'à atteindre près de 14 hectares. On y trouve les cépages aligoté, chardonnay, auxerrois, pinot beurot, pinot noir et… césar ! Une gageure à Alésia ! Souvenir de cette activité, Flavigny possède encore de nombreuses cabotes, certaines de belles dimensions.
À deux pas à l'est du domaine du Pont Laizan, sur l'Ozerain, se cache un joli petit pont méconnu à deux arches, une grande et une petite.
Les bornes de la voie romaine.
Le domaine est dominé par le Mont Pénnevelle qui fut d'abord un important site néolithique barré par deux levées de terre à l'ouest, avant d'être franchi par une voie romaine. Au sommet, la ferme de l'Epermaille domine les lieux. Souvent, les habitants de la région évoquent à Epermaille, le croisement du chemin de Flavigny-Munois et de la voie romaine Alésia-Sombernon. Pourtant, la voie romaine passe 150 mètres en contrebas. La fontaine d'Epermaille reste une des rares sources placées à proximité de cet itinéraire. Autrefois, des bornes milliaires étaient implantées le long de ces routes antiques, issues parfois des chemins gaulois et réaménagées pour la circulation des armées et la levée des impôts. La borne triangulaire qui se dresse au bord du petit bassin évoque une de ces bornes milliaires. Soutenu par la Fondation de France, la Communauté de Communes du Pays d’Alésia et de la Seine, confia à l’architecte Patrick Berger le soin de réinterpréter ces repères sous une forme contemporaine. Onze bornes imaginées par Patrick Berger et façonnées en pierre naturelle de Beaunotte par l’entreprise Carrières et Marbreries de Bourgogne, parsèment le trajet d'Alésia à Sombernon. Chacune pèse 2 tonnes environ, mesure deux mètres de hauteur, 110 centimètres de largeur, pour une épaisseur de 75 centimètres.
Le chemin de Munois
Le chemin de Munois qui enjambe le Mont Pénnevelle avait autrefois une grande importance. Le hameau accueillait la gare de Darcey, disparue de nos jours. Au XIXe, plus importante que celle des Laumes, elle assurait le ravitaillement en eau des locomotives. Pour transporter la statue de Vercingétorix de Paris à Alise-Sainte-Reine, on étudia son transfert par rail, le convoi devant être déchargé à Darcey-Munois. Les ouvrages parsemés sur le parcours obligèrent à préférer un transport routier. La gare desservait également Flavigny-sur-Ozerain.
Les anciens racontent la mésaventure d'un instituteur nommé à Flavigny et débarquant à la gare de Darcey, pensant rejoindre facilement son école. Surprise ! Il fallait enjamber la montagne d'Epermaille avant de remonter sur Flavigny !
Plus d'infos sur le pays d'Alésia :
http://www.alesia-tourisme.net/
Plus d'infos sur Flavigny-sur-Ozerain :
https://www.echodescommunes.fr/commune_cote-dor_flavigny-sur-ozerain_266.html
http://terres-auxois.fr/flavigny-sur-ozerain/
https://www.les-plus-beaux-villages-de-france.org/fr/nos-villages/flavigny-sur-ozerain/
https://flavigny-sur-ozerain.fr/village/accueil
Plus d'infos sur les anis de Flavigny :
https://www.anis-flavigny.com/parmi-les-plus-beaux-villages-de-france/
Plus d'infos sur le domaine du Pont Laizan :
https://domainedeflavignyalesia.com/
Des Anis au Vignoble
Distance : 7,8 km. Niveau : facile
Ce circuit au départ d'un des plus beaux villages de France, allie découverte du patrimoine et renaissance des vignobles du pays d'Alésia. Il offre de jolis points de vue au prix de quelques montées parfois rudes.
À éviter par forte chaleur, l'ombre se faisant rare dans certains passages.
Circuit commenté disponible gratuitement sur baladesenbourgogne.
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La carte IGN 2922SB - Semur-en-Auxois / Vitteaux vouspermettra de profiter des variantes pour découvrir les abords de l'itinéraire.
Départ sur le parking à l’entrée de Flavigny-sur-Ozerain.
1 - Traverser la D9 et longer les remparts par la rue de la Gendarmerie. Continuer tout droit aux deux croisements suivants.
2 - Après 100 m de descente, prendre le chemin à droite. Emprunter le virage à gauche et tourner à droite au suivant.
3 - Arriver à la D9, la traverser et prendre le chemin sur la droite. Continuer tout droit, passer au-dessus de la rivière et prendre à gauche à l’intersection. Longer les vignes sur environ 1,5 km.
4 - En rencontrant la Voie Romaine, prendre à droite. Continuer toujours tout droit sur 2 km jusqu’à la ferme d’Epermaille.
5 - Une fois à la ferme, prendre à droite puis continuer tout droit. Passer la première intersection puis, à la deuxième, prendre à gauche. Continuer à descendre tout droit jusqu’à atteindre la D9.
6 - Traverser la D9 et prendre le chemin juste en face. Monter sur 200 m jusqu’à rencontrer une petite route. Tourner à droite et prendre ensuite le premier chemin à gauche. Suivre le chemin en prenant un premier grand virage à droite puis à gauche.
7- 100 m après le grand virage à gauche, tourner à droite pour suivre un chemin dans la forêt. À l’intersection, prendre à gauche et continuer sur le chemin jusqu’aux portes du village.
8 - Une fois dans le village, le traverser pour rejoindre le parking.