Son premier jour à l’Assemblée :

« J’ai vraiment eu une pensée pour mon grand-père. J’avais visité avec lui, lorsque j’étais plus jeune, l’Assemblée Nationale et il m’avait dit que, peut-être un jour, ma place serait là ! Oui j’étais fier car c’est un vrai combat pour devenir Député. Un combat tendu avec de nombreuses étapes à franchir et de nombreuses manœuvres, à votre encontre, pas toujours vraiment très honorables. Dès le premier jour à l’Assemblée nous constatons, nous « débutants », ceux qui « maîtrisent », les fameux « ténors » et les « habitués ». Nous devons alors nous débrouiller pour trouver notre place. Seuls le travail et les compétences permettent de s’assumer, de devenir légitime. C’est ainsi que j’ai pu accéder à la Commission des Finances ».

Quelles motivations pour « faire de la politique » ? :

« On fait de la politique pour « faire quelque chose de bien ». Pas pour savoir qui l’on aime et qui l’on n’aime pas. Pour agir. Pas dans un cursus de confort. Un député qui fait bien son travail est vraiment utile à sa circonscription et plus largement au pays. Nous avons de vrais moyens à notre disposition (moyens de contrôle de l’exécutif notamment) et plus de libertés que dans un Ministère où l’on doit avaler beaucoup de couleuvres. Je suis réformiste et j’apprécie vraiment les « personnalités » qui ne se bradent pas. Mais, pour être honnête, le courage n’est pas une des valeurs les plus répandues en politique. Parfois, hélas, la médiocrité domine. »

Vos actions nationales en qualité de Député ?

« Jean Marc AYRAULT m’a confié un dossier concernant les entreprises individuelles (artisans, autoentrepreneurs, …) qui comptent plus de deux millions de personnes en France. J’ai été l’auteur de la loi d’expérimentation territoriale visant à résorber le chômage de longue durée qui fût votée à l’unanimité de l’Assemblée et du Sénat. Dix territoires d’expérimentation seront choisis fin octobre au plan national. Puis Manuel VALLS m’a confié le dossier du conflit entre les taxis et les VTC dans lequel j’avais vraiment un rôle de démineur. Au départ il n’y a que des coups à prendre. Mais j’avais une totale liberté pour les propositions. Le gouvernement tranchait ensuite et à chaque étape je peux me réjouir d’avoir eu le soutien du Gouvernement. C’est passionnant et enrichissant ».

Vous admirez qui en Politique ?

« Jean JAURES et Victor HUGO. Dans la période actuelle, j’apprécie tout particulièrement l’engagement de Bernard CAZENEUVE car il s’est toujours assumé par rapport à ses idées même si je ne les partage pas toutes, et j’aime sa sagesse face aux épreuves ».

La Politique aujourd’hui ?

« Une recomposition très forte du champ politique est indispensable. Notre Démocratie est à bout de souffle aujourd’hui et nécessite d’être revivifiée. Tout, demain, sera bouleversé par des partis qui, à ce jour, n’existent pas encore. Un renouvellement de la classe politique s’impose. Il faut laisser plus de places aux citoyens, à ceux qui s’engagent. Arrêter enfin dans le temps le nombre et la durée des mandats et surtout sortir du « professionnalisme politique » qui instaure des habitudes  et un « confort » qui n’apporte rien de neuf, de novateur ou de pertinent. C’est une erreur que pour certains élus cela devienne « un métier », « une sinécure ». Notre système vieillot est à l’inverse de ce qui se fait en Europe ! ».

La menace terroriste ?

« Abominable pour toutes les victimes, leurs familles et leurs proches. Abominable pour cette génération qui est celle de nos enfants, abominable  par rapport à l’objectif du vivre ensemble. Une « aubaine » pour ceux, nombreux, trop nombreux, qui cherchent à diviser les Français. J’étais prêt à voter la déchéance de nationalité au nom de l’Unité Nationale. Car face à de tels actes les clivages politiques ne devraient  plus exister. Il faut lutter pour la liberté d’expression, pour la laïcité, pour tout ce que nous représentons collectivement. Tout ce « qu’ils haïssent ». Ce travail ne pourra être que collectif et unitaire ! ».

Votre avenir ?

Toujours engagé, toujours partie prenant dans la vie de la Cité sans m’accrocher à des postes d’élu ! J’ai, un métier que j’ai exercé avant et… que je reprendrai un jour ! Mon mandat de Député, je le redis, est un engagement, un engagement sincère. Mais ce ne sera jamais « mon métier ». Et puis, je relèverai, à n’en point douter, de nouveaux challenges dans l’avenir !

Vous souhaitez en savoir plus… nous vous conseillons la lecture de son livre : « La gauche a perdu sa boussole : offrons lui un GPS ! ». Aux éditions du Moment.

A l'heure ou nous publions cet article, Laurent Grandguillaume annonce sur son blog  "j'ai décidé de ne pas me représenter aux élections législatives de juin 2017... J'ai par ailleurs adressé aujourd'hui ma démission de mon mandat de conseiller municipal de Dijon..."

Xavier MULLER

Correspondant de l’Echo des Communes

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