Et s’il y a une capitale du sapin de Noël, c’est qu’il y a une histoire, vous vous en doutez bien ! En effet, le culte de l’arbre, symbole de la vie, se retrouve dans toutes les religions, dans tous les pays, dès la plus haute antiquité. Frêne en Scandinavie, chêne chez les Gaulois, sapin en Alsace, il porte des noms divers... arbre du monde, arbre de vie, arbre de lumières, arbre du Christ, arbre de Noël !

Noël fut fêté pour la première fois un 25 décembre, à Rome, en l’an 354. C’est la transcription chrétienne des saturnales romaines du solstice d’hiver. Au Moyen-âge, chaque région célèbre Noël selon ses propres coutumes et s’adonne à divers jeux de la Nativité comme des tableaux vivants, des mystères sur les parvis des églises ou des processions.

Dans le cadre de ces jeux, un arbre symbole est souvent utilisé qui représente l’Arbre du Paradis, sur lequel on accroche la pomme qu’Eve cueillera. En Alsace, principalement, on trouve trace de cette coutume dès le XIVe siècle. En 1605, un voyageur ramène la coutume Alsacienne de dresser dans les maisons un sapin décoré de pommes et de sucreries. Rapidement, cette jolie coutume va se répandre en Allemagne, d’abord, aux XVIIe et XVIIIe siècles.

En Belgique, en France, en Angleterre et en Amérique, elle s’implante au XIXe siècle et le ballet Casse-Noisette de Tchaïkovski ouvre son rideau sur un sapin garni et tout scintillant. Cette présence de lumières, bien que citée dans le Roman de Perceval au XIIIe siècle, n’apparaîtra guère qu’au XVIIIe siècle. En principe, on pose 12 bougies… une par mois de l’année.

Saulieu, en lisière du Morvan, est la première zone de culture et d’expédition du sapin de Noël en Europe. C’est ici qu’est traditionnellement coupé le sapin de Noël du Palais de l’Elysée… cette année il mesure 11m et a été acheminé par voie de bateau jusqu'à Paris… Alors il ne fallait pas moins qu’une fête pour célébrer cet arbre symbole de l’hiver. A Saulieu, tout le monde s’y met grâce à l'initiative de l'Office Municipal de la Culture de la Ville de Saulieu. De nombreux bénévoles, des associations, la population toute entière se mobilise pour célébrer cet arbre mythique.

Au cœur de la ville, les Fêtes du Sapin sont le bonheur de tous les sens aux senteurs de vin chaud et tisanes bourguignonnes, de crêpes brulantes et de résine fraîchement coupée. Sous le chapiteau dressé sur la place Monge à côté du marché, la SAMCO, la des plus anciennes coopératives agricoles de Côte-d'Or, a vendu plus de 500 sapins aux sédélociens mais aussi à ceux venus de Dijon et de bien loin pour acheter un SAPIN DU MORVAN… et Anne Catherine Loisier insiste sur ce label de terroir synonyme d’excellence. Car si les premières Fête du Sapin furent surtout destinées aux habitants et voisins, désormais son marché de sapins, son marché des créateurs et sa soirée traditionnelle morvandelle attirent le visiteur bien au-delà des frontières du Morvan.

Le marché des créateurs est aussi séduisant qu’insolite avec ses artisans exposant ou créant sous vos yeux au cœur du Musée Pompon. Ce qui ravit Cécile Zicot, assistante au musée, qui a vu passer plus de 300 visiteurs qui ont apprécié cette manière bien sympathique de mettre en avant les artistes locaux au milieu des ours, loups, vielles machines, objets traditionnels et reconstitution d'un quotidien morvandiau rude mais chaleureux et pas si loin que ça...

Et parlant d’ours c’est Valentin, le grand ours noir du Canada qui a fait le régal des petits loupiots et des grands trappeurs dans l’âme. Comment ça un ours ? Et des oiseaux des neiges, ces beaux rapaces aux yeux jaunes ? Et oui… mais rassurez vous… la municipalité s’est enquise des conditions des animaux très habitués aux plateaux de tournage et à la dégustation des chamallows …oui je sais il y a des envieux, mais qu’on se le dise l’ours ne connait ni le diabète ni le cholestérol… envie de vous réincarner ?  Alors Valentin, contrairement à de nombreux autres animaux, n’est pas présenté les dents limées, ne possède pas de muselière, ni d’anneau et son dresseur, Frédéric Chesneau, est agréé par le Ministère de l’Environnement. Cette animation avec Valentin a reçu le prix de la meilleure animation animalière lors du salon Fous d'histoire à Pontoise.

Qu'il soit vénéré ou craint, l'ours est l'objet de nombreux fantasmes et convoitises, entre attirance et aversion. Cette représentation invitera le spectateur à s'interroger sur cette relation passionnelle qui unit l'homme à l'ours. Il sera donc question d'histoires d'ours mais aussi de l'histoire commune entre l'homme et l'ours. Une présentation pédagogique qui allie tendresse et complicité, sans omettre de passer un message au public en faveur de la protection de la nature. Un message bien présent aussi dans la présentation des oiseaux des neiges, ces oiseaux qui ne vivent que dans le froid … bienvenue dans le Morvan…et dont certains présentent ces yeux jaunes typiques des animaux nocturnes qui doivent affronter, six mois durant, les lumières polaires qui ne s’éteindront que six mois plus tard.

Le message de la compagnie est clair « Nous aimons les animaux, ce qui signifie tous les animaux, domestiques ou sauvages, beaux ou laids. Certains sont arrivés juvéniles, d’autres nés chez nous, d’autres encore sont arrivés à l’âge adulte. Nous avons ceux qui travaillent à nos côtés, ceux qui sont à la retraite à la maison, ceux qui ne travailleront jamais, des animaux blessés et soignés, recueillis puis rendus à la nature… (10 ours sauvés). Pour nous « Dresser » un animal, c’est l’amener vers le haut. Nos animaux non domestiques sont tous issus d'élevage en captivité. Nous ne cautionnons pas la capture d'animaux vivant à l'état sauvage. »

Et il faisait bien un temps d’ours à Saulieu avec un thermomètre en dessous de zéro et ce brouillard fin et tenace du Morvan qui colle aux moufles et bonnets de toutes formes et couleurs. Alors, quand arrive 19h et que s’ouvre les portes de la soirée morvandelle c’est le rush ! C’est une soirée que tout le monde apprécie, me souffle à l’oreille Gérard Nazaret, président du Club du Temps Libre organisateur de ce chouette moment de partage. Alors les 300 personnes qui ont franchi la porte se sont retrouvées pour partager, être ensemble… les clefs du succès de ce vrai temps de convivialité. On s’est réchauffé avec une solide et savoureuse soupe avant d’attaquer les crapiaux morvandiaux, les fromages et la multitude de desserts préparés par les bénévoles. Et puis on a guinché au rythme des vielles et accordéons, joué aux cartes avec son voisin tout en sirotant le vin chaud dans la salle enfumée jusque tard, très tard le soir !

J’y retournerai l’année prochaine pour le dixième anniversaire de ces Fêtes du Sapin qui, à n’en pas douter, ne devrait pas être moins chaleureuses et accueillantes.

Pour faire de bons crapiaux salés

Pour 6 crapiaux il vous faut 350 de farine, 4 gros œufs, 300 g de lard demi-sel détaillé en tranches fines (sans couenne), 40 cl de lait entier, sel

Mélanger dans un grand saladier la farine avec une bonne pincée de sel. Y incorporer ensuite les œufs, un par un, puis le lait (progressivement). Bien mélanger et battre la préparation, afin d’obtenir une pâte coulante mais épaisse, de la même consistance qu’une pâte à clafoutis. Découper les tranches de lard en lanières. Faire fondre dans une poêle bien chaude environ 50 g du lard.

Dès que la graisse du lard à fondu, ajouter une louche de pâte et laisser cuire à feu doux pendant 3 à 5 mn.  Retourner ensuite le crapiau à l’aide d’une spatule, et laisser cuire l’autre face à feu doux pendant 3 à 5 mn. Réserver les crapiaux déjà préparés au chaud, dans le four chauffé à 80 °C et servir les crapiaux avec un bol de bouillon de volaille !!! Et si vous avez une vraie bonne recette du crapiau aux pommes …

Crédit photos Marie Quiquemelle

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