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Il y a le ciel, le soleil et la Saône...

04 mai 2017

Dans cette atmosphère un peu pesante d’élections présidentielles, il est un lieu qui vous transporte hors du temps : le port fluvial de Saint-Jean-de-Losne qui accueillait une nouvelle édition de l’unique salon français entièrement dédié au tourisme fluvial. L’occasion de déambuler au milieu des mariniers et de saluer un esprit (forcément) ouvert à l’autre, tout en se réjouissant de la bonne santé du secteur : premier pôle fluvial de France, Saint-Jean-de-Losne est au coeur d’une dynamique que la communauté de communes et la maire Marie-Line Duparc s’efforcent de soutenir.

Par Emmanuelle de Jesus/Agence ProScriptum (proscriptum.presse@gmail.com)

le port fluvial de Saint-Jean-de-Losne La Côte-d’Or, ce n’est pas seulement les rangées de vignes ou les verts pâturages de l’Auxois : c’est aussi le bleu, comme dans une chanson de François Deguelt (1), sauf qu’au lieu de la mer il y a la Saône. Saint-Jean-de-Losne, c’est aussi le premier port fluvial de France, 17 nationalités différentes, des bateaux de toutes provenance et de toutes origines, mille histoires, mille mémoires, et un air de vacances dès lors que le soleil brille, comme dans une chanson d’Annie Cordy (2). Justement, il brillait telle Emmanuelle (merci François Valéry) (3) pour saluer cette nouvelle édition du Salon fluvial, rendez-vous des professionnels, des passionnés et des amateurs de friture.

Le long des quais, il y avait donc de l’eau, des bateaux posés dessus et des élus déambulant en groupe, ou plutôt en banc (oui ils étaient nombreux), venus saluer la bonne santé du port : sait-on par exemple que plusieurs fois par an, des paquebots font escale à Saint-Jean-de-Losne, comme dans un épisode de Love Boat ? (4) et que cinq sociétés de paquebots et de péniches-hôtels sont amarrées ici ? Il faut dire que la situation de la commune, qui permet de rallier les Saône (la Grande et la Petite), le Canal du Rhône au Rhin,le Canal du Centre, le Canal entre Champagne et Bourgogne, autant dire le monde entier d’aventure en aventures, de port en port (du calme, Serge!) (5) en font naturellement un lieu prisé par les touristes et les professionnels du secteur.

Moderniser le port

Les élus (le président de la communauté de communes Jean-Luc Soller et la maire de Saint-Jean-de-Losne, Marie-Line Duparc en tête) ont bien conscience de ce potentiel et s’engagent petit à petit dans un projet de modernisation du port dont il semble - et ce n’est pas lui faire injure - avoir bien besoin. Un bâtiment de 6000 m² a ainsi été financé par la communauté de communes pour permettre à la société Le Boat qui en sera locataire, d’accueillir ses infrastructures et ses clients dans de meilleurs conditions : « Cette construction va nous permettre d’améliorer nos conditions de travail. On va pouvoir travailler à l’abri, ce qu’on ne pouvait pas faire auparavant, affirmait Nicole Gilles, directrice de l’entreprise à nos confrères du Bien Public en janvier dernier. On était tributaire des conditions météo. La barge commence à dater, on ne fait que moderniser notre outil de travail. Cela va nous permettre de monter en puissance en termes d’activité, notamment celle de vente de bateaux. » Le Boat, entreprise dont la maison mère est anglaise représente tout de même 1000 départs par an, 6 000 clients sur une année et 3 000 bateaux de passage ! Autre professionnel du secteur (encore des Anglais!), c’est la société Piper boat, spécialisée dans la fabrication et la vente de bateaux sur mesure dont l’un était visible ce jour-là grâce à son propriétaire, un Parisien qui y vivra plusieurs mois par an. Ivan Spillemaeckers, un autre propriétaire de Piper, amarré lui à Anvers, raconte qu’il vit depuis cinq ans avec son épouse sur leur bateau et philosophe en riant : « la vie ainsi permet de savoir tout de suite si le couple est solide ! » Sur l’eau, explique-t-il encore « on ne voit que des gens heureux. Ceux qui n’aiment pas ça finissent par retourner d’eux-mêmes à la terre ! Et les relations éphémères que l’on noue dans les ports, au gré des escales, vont tout de suite à l’essentiel des êtres : on n’a pas de temps à perdre ! » Piper Boat a acquis une demeure en bout de ponton (côté Saint-Usage) que la société va réhabiliter pour lui rendre son lustre et posséder ainsi une vitrine digne de ses bateaux. Et quand on voit les petits bijoux que sont les Piper boat, on peut sans peine pronostiquer que le site va être radicalement transformé et embelli.

Non loin, des vieux briscards des fleuves, mis en cale sèche pour être réparés, colmatés, repeints, racontent une histoire éternelle, celle de la rencontre entre l’homme et le fleuve, entre la chair et l’eau, une histoire qui remonte au Déluge… et quand un de ces bateaux, arborant une pancarte « à vendre » vous fait soudain de l’oeil, on se dit qu’on larguerait bien tout, là, tout de suite, et de Saint-Jean on découvrirait le monde des canaux, celui des marins d’eau douce et qu’on vivrait bien une vie où chaque rencontre serait une fête, où chaque inconnu deviendrait d’abord un copain d’abord (et de babord, et de tribord…). N’est-ce pas Georges ? (6)

Discothèque

(1) « Le ciel, le soleil et la mer »

(2) « Hello, le soleil brille »

(3) « Emmanuelle »

(4) La croisière s’amuse, en VF

(5) Lama ! « D’aventure en aventure »

(6) Brassens, Les copains d’abord ! Bon d’accord là il parlait sûrement de marins de la Méditerranée, mais on va pas chipoter, hein, dans le pastis à Sète, ils mettaient sûrement pas de l’eau salée...