Les futurs cadres de l’éducation nationale (directeurs d’établissements et inspecteurs du premier et du second degré) doivent, dans le cadre de leur formation, s’immerger dans le monde de l’entreprise. C’est dans ce contexte que 5 personnels de direction stagiaires ont été accueillis au sein d’EDF à Dijon. L’idée ? Développer des passerelles entre l’école et le monde professionnel pour le bénéfice des élèves.
Le parcours de formation axé sur la relation école-entreprise a été créé pour répondre à deux enjeux : sensibiliser les inspecteurs à la découverte du monde professionnel et renforcer la connaissance de l’entreprise des chefs d’établissement au titre de leur rôle dans les processus d’orientation ou d’enseignement professionnel. L’adaptation de leur formation se fait dans le cadre de la loi de refondation de l’école. Concrètement, il s’agit de faire découvrir à ces futurs cadres de l’éducation nationale les enjeux, les organisations, les modes de management, les métiers et les compétences associés, ainsi que les valeurs transmises par les entreprises à travers la rencontre avec des professionnels. A terme, l’objectif est de contribuer à ce que ces personnels puissent animer des dispositifs relatifs à la relation entre le monde de l’école et le monde économique et impulser des projets éducatifs dans les établissements au niveau académique, en lien avec les milieux économiques.
A Dijon, ce sont donc 5 futurs chefs d’établissement qui ont été accueillis au sein du groupe EDF : « Les personnels de l’éducation nationale ont pu découvrir un de nos centres opérationnels où s’opère la relation clients, mais aussi nos métiers supports dans les services du marketing, de la communication ou des ressources humaines », détaille Odile Heider, directrice de la communication du groupe pour le secteur Commerce Est. Delphine Seguin, proviseur adjoint au lycée professionnel Henri Fertet de Gray en témoigne : « Cette expérience a été très enrichissante d'un point de vue personnel et professionnel. Tout d'abord, cela m'a permis d'avoir une meilleure connaissance de l'évolution des offres de marché concernant les énergies. D'autre part, j'ai pu comprendre les enjeux liés à différents domaines du référentiel du métier de personnel de direction: la gestion du personnel, la gestion administrative, le pilotage au service des objectifs fixés. Ce qui m'a le plus marqué, c'est la volonté de l'entreprise de faire évoluer les personnels avec un accompagnement et des temps de formation afin que chacun puisse s'épanouir professionnellement et répondre aux besoins de l'entreprise. »
Enrichissement mutuel
Si EDF dispose en interne de ressources pour le recrutement et la formation continue, les professionnels ont pu tout de même insister sur les « fondamentaux » attendus de la part des candidats à l’embauche : un « savoir-être » qui pourrait par exemple être transmis au même titre que les équations du second degré… et bien utile dans le monde du travail. « Ce genre de rencontre permet à des personnels de l’éducation nationale de s’interroger sur leurs pratiques et d’interragir entre eux », complète Odile Heider.
Et EDF dans tout cela ? Si le groupe a manifesté son intérêt pour cette action qui s’inscrit dans sa politique RSE (responsabilité sociale de l’entreprise), il a tablé également sur la capacité d’un tel échange « à motiver des collaborateurs en les intégrant dans un dispositif porteur de sens, au service de l’intérêt général, ce qui est valorisant. » Force est de constater que les objectifs ont été atteints. « Nos personnels étaient fiers d’avoir pu présenter leur travail, nos visiteurs se sont montrés très attentifs, et l’expérience s’est conclue pour tous par un enrichissement mutuel, assure Odile Heider. Il faut sortir des a priori, abattre les divisions artificielles entre école et monde du travail qui au final concernent les mêmes jeunes gens ! Les vieilles oppositions ne se justifient plus. »