France 3 Bourgogne Franche-Comté et ses partenaires, présentaient mercredi 11 octobre, le documentaire de Frédéric Delesques : Oui chef ! Diffusion lundi 16 octobre après Soir 3. C’est le directeur de l’Opéra de Dijon, Laurent Joyeux qui mettait, dans une salle de l’Auditorium « les petits plats dans les grands ».
« Au piano » : Brigitte Bacheley
Photo Heliox Film
Oui chef ! Avec ou sans baguette ?
Quand votre chef vous dit : « Çà c’est une soirée pour toi », avec le titre du documentaire de 52 minutes Oui chef ! et une soirée suivie d’un cocktail, vous craquez déjà !
Oui chef ! Ne bavez pas tout de suite, c’est la remise en cause du chef…d’orchestre. En avoir ou pas ? Pour diriger un orchestre, c’est la question, sans réponse à ce jour.
Sauf, peut-être à l’Opéra de Dijon.
En 2004, David Grimal (violoniste soliste) créé à l’Opéra de Dijon, Les Dissonances, un orchestre modulable d’environ 80 musiciens, les plus grands d’Europe chacun avec leur instrument de prédilection. L’originalité ? Pas de chef d’orchestre.
Autant dire que du côté de la profession des maestros cela a sifflé dans les oreilles.
France 3 Bourgogne Franche-Comté qui produit 15 documentaires de 52 minutes par an, le National 200, n’hésite pas à mettre les pieds dans le plat, en donnant carte blanche pendant une année à Frédéric Delesques pour suivre dans le monde entier Les Dissonances.
« Je ne suis pas musicien, explique le réalisateur, mais j’avais une volonté de comprendre comment on fait vivre la musique. »
« On a voulu rendre hommage à tous les musiciens, souligne Samuel Peltier, directeur de France 3 Bourgogne Franche-Comté, ceux qui font partie d’un orchestre sans chef. »
« C’est vrai, continue David Grimal, l’origine en 2004 de l’orchestre est qu’on ne dépose pas sa candidature mais on est coopté par « un collègue ». Les musiciens, les plus grands du monde entier parfois, font la démarche de venir respirer ensemble, d’un seul corps, d’écouter les uns les autres et non plus de regarder un seul homme sans souffler une note de travers : le chef d’orchestre. Il n’y a qu’un seul chef : le compositeur. »
Alors, c’est vrai, on peut se poser la question comme l’illustre chef Jean-Claude Casadesus, dans le documentaire : « Qui donne la ligne ? »
Inutile de vous préciser que les professionnels de la profession n’ont pas soufflé mot.
Sans chef : un défi permanent
« Ce n’est pas l’essence de Dissonances, précise David Grimal, un « peu chef » dans le documentaire, tout de même. Le but c’est dans un orchestre, de se repenser à chaque fois, de ne pas avoir de certitude, c’est un défi. Dissonances n’est pas là pour conquérir le monde, c’est un ensemble ultralibéral qui joue ensemble justement et pas de façon individuelle. Il n’y a pas un meilleur chef, un chef unique, un étalon. Il faut faire passer ce sentiment que faire de la musique c’est offrir quelque chose aux gens. Le projet n’est pas accepté partout, mais la vie est ailleurs et cela ne me gêne pas. »
Ce documentaire ne répondra pas à vos questions, au contraire.
Pourquoi un seul homme s’agite (ce n’est pas péjoratif) plus ou moins pour certaines personnalités avec une seule baquette ? Et pourquoi, à chacun son tempo, sa sensibilité, diverses personnalités de la musique nous font vibrer aux sons des notes de l’orchestre, diriger par…le chef d’orchestre ?
OUI CHEF !
Un film de Frédéric Delesques
Une coproduction France 3 Bourgogne-Franche-Comté
et Heliox films avec le soutien de la Région Bourgogne-Franche-Comté, de la ville de Dijon, de R Productions, du Centre National du Cinéma et de l'Image Animée et de la SACEM.
Diffusion lundi 16 octobre après Soir 3.
Les Dissonances vous proposent le premier concert de la saison avec Le Sacre du printemps (Stravinsky), vendredi 20 octobre à 20 h à l’Auditorium de Dijon. Direction artistique : David Grimal.
Opéra de Dijon
18 bd de Verdun
Tel. 03 80 48 82 82
www.opera-dijon.fr