En passant par Poncey sur l'Ignon... j'ai rencontré Eliane et son village !

19 août 2015

Poncey-sur-l'Ignon est l'écrin de deux sources. La Seine qui s'ouvre vers la Manche et l'Ignon qui se tourne vers la Méditerranée. Tous deux prennent naissance dans un environnement forestier classé Natura 2000. Ce beau village où l’architecture rurale préfigure celle du bas Chatillonnais invite à découvrir un site encore sauvage abritant une source d'eau pure cascadant sur les rochers, un patrimoine bâti original, un verger communal. L’Ignon coule paisiblement en bas du village, alors que s’agite une équipe municipale dynamique et pleine de ressources !

 

 

 

Au poste de pilotage de la commune Eliane Lépine et 6 membres du conseil municipal.  Un premier adjoint, Jean François Dusz, et cinq conseillers, Denis Manière, Coralie Bonneau, Pascal Cazet, Thiery Wegiel et Clément Gamin.

Une équipe de 7 à laquelle s’adjoignent la secrétaire de mairie, Isabelle Baudion et un employé communal Bertrand Sauvage.

Madame le maire est attentive à ses concitoyens et la mairie est un peu sa résidence secondaire, y passant beaucoup de temps. Une grande disponibilité rendue possible par un travail de nuit à l’hôpital qui la passionne et qui lui laisse, malgré tout, du temps dans la journée.

 

Eliane Lépine explique « Après un mandat de conseillère, j’ai accepté de devenir maire de ma commune, celle de mon enfance, celle où je suis revenue vivre et à laquelle je suis entièrement dévouée ».

Pour cette jeune femme « de la terre » le bénévolat est une sorte de foi et son conseil autant que ses administrés qu’elle sollicite souvent, répondent toujours présent.

 

Pour exemple madame le maire m’explique, comment sur la base du bénévolat et du volontariat, la commune a économisé plus de 10 000€ !

Il fallait mettre aux normes le raccord d’eaux pluviales à la rivière. Les devis étant élevés, Eliane Lépine, en concertation avec son conseil et après que chacun ait évalué les compétences de tous, la décision fut prise de… faire soi même.

Madame le maire en tête, bottes aux pieds et dans une belle ambiance de travail partagé pour une cause… commune… il a fallu ré ouvrir un chemin, pour ne pas circuler sur la route, s’embourber un peu (et même beaucoup) creuser puis creuser encore, buser, tester, reboucher.

 

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Comme le dit, non sans un sourire, Eliane... mais Eliane Lépine sourit beaucoup... le conseil municipal est très actif.

Bien sur, le grand projet de la commune reste la restauration de l’église St Bathélémy.

 

Mais il faut aussi restaurer le cimetière et l’opération n’est pas simple. Pour ce faire, les familles doivent racheter, sous contrat de droit commun, leurs emplacements pour ne pas avoir à exhumer les tombes de leurs défunts. Une procédure de reprise des concessions à l’état visuel d’abandon est engagée dans le cimetière communal. La liste de celles-ci est consultable sur les panneaux d’affichage en mairie, à l’entrée du cimetière.

 

Certaines d’entre elles seront d’ailleurs classées à l’inventaire complémentaire de la commune au titre du patrimoine communal, celles de deux donatrices, l’une d’un vitrail et l’autre d’une cloche pour l’église et celle d’un monsieur Huard, bâtisseur du manoir de Poncey qui fait partie intégrante du patrimoine de la commune, qui lui léga ses biens en échange de l’entretien perpétuel de sa demeure éternelle.

 

Au fil de la conversation, nous aborderons en toute simplicité, les questions sur la réforme territoriale.

«Nos élus ne se sont pas assez battus pour conserver notre  territoire. Ils ne semblent pas être là pour défendre la ruralité, notre ruralité, ou pour parler de nos chefs lieux… là où se trouvent  de nombreux services ! »

Tout est dit sans agacement mais avec détermination, comme un constat terrible et presque sans appel.

« Comment défendre la ruralité ? Comment défendre Poncey ? Que deviendra-t-on ? Y aura-t-il des communes phares où seront concentrés tous les grands équipements ? Qu’adviendra-t-il de nos transports ? Et surtout quelle sera la ligne de surcoût pour nos habitants ? »

« Je pense que la loi NOTRe est là pour supprimer, effacer l’identité de nos communes. Pour nous engloutir dans un territoire énorme, sans identité communale, perdant le bénévolat en local, car pour qui et pour quoi bosseront les bénévoles ?

 

La mutualisation n’est pas synonyme de solidarité !

 

Qu’adviendra-t-il de notre identité podentienne ? Quid du maire dans une commune nouvelle de 6 ou 7 communes réunies par force ? Nous allons tous finir ce mandat avec nos communes qui nous tiennent à cœur et pour lesquelles nous donnons beaucoup… mais après ?

 

PONCEY 2015 ECHO DES COMMUNES« Je me battrai pour ma commune et il faut qu’on se bouge (se référant à la manifestation nationale prévue le 19 septembre par les associations d’élus telles l’AMF et l’AMRF)… mais nous écoutera-ton ? »

 

A Poncey sur l’Ignon, comme dans beaucoup de communes, on souhaite garder la compétence de l’eau, sans qu’elle soit transférée aux intercommunalités comme le suggère ladite loi.

 

« Qu’on nous laisse gérer nos communes sans engendrer des coûts endettant et appauvrissant les communes… Finalement nous n’avons, nous n’aurons plus notre mot à dire ».

Le constat est net pour Eliane Lépine « Nous sommes taxés de toutes parts et notre belle ruralité est en perdition ».

Elle se pose la question du « pourquoi acheter une maison à la campagne désormais, pour quels services et d’un autre côté pourquoi la commune s’engagerait-elle à payer des services si les habitants ne sont pas incités à s’installer ». Bien sur les anciens s’inquiètent et c’est normal !

 

Vous l’aurez compris, Eliane Lépine défend une ruralité plurielle, son patrimoine. 100% maire, elle est investie et disponible dans ce rôle tant pour l’administratif et la paperasse que pour prêter bras et mains fortes  dès qu’un besoin ou une urgence se présentent.

Elle n’oublie pas qu’elle est le premier magistrat de la commune, dotée du pouvoir de police qui lui permet des rappels à l’ordre si nécessaire et notamment en matière de stationnement communal.

 

Personne ne reste en rade pour le fleurissement et madame le maire est la première a enlever une fleur fanée, à arroser un géranium assoiffé « Je ne le fais pas pour moi, je le fais pour tout le monde, par respect de mon village, pour son embellissement ».

Eliane Lépine salue avec une certaine tendresse le travail des adjoints et conseillers et remercie ceux qui font en sorte que le village vive sans manquer de l’essentiel.

Deux chambres d’hôtes et un gîte ont ouvert et 3 commerçants ambulants assurent une tournée… à chacun son jour !

Deux boulangers, ceux de Chanceaux et de Lamargelle se répartissent la semaine. Un épicier est présent le mardi et un boucher le vendredi… un boucher qui malheureusement prépare sa retraite… il reste donc à souhaiter qu’un successeur reprenne la tournée.

 

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Poncey sur l’Ignon est un beau village où il fait bon vivre, où le comité des fêtes œuvre aussi dans le sens de l’animation et du respect des traditions.

Ainsi,  les pondentiens peuvent vivre des moments de belle convivialité, des moments importants qui marquent l’histoire de la commune et la mémoire de la France.

Ici, on danse le 13 juillet, on chante la Marseillaise, sans bande audio, comme les anciens le faisaient.

 

 

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«Ces cérémonies commémoratives  sont un ciment pour les habitants qui sortent, se retrouvent, discutent comme, en fait, on le faisait dans les cafés de campagne maintenant presque disparus… »

Des fêtes qui ont une fonction sociale, sans passéisme, créatrices d’échanges et parfois de retrouvailles avec ceux qui ne sont pas sortis depuis longtemps.

On devise d’avant, d’aujourd’hui et de demain, du petit qui a grandit, de ceux qui sont partis, des nouveaux arrivants autour d’un verre ou même deux… pour peu qu’il soit partagés de bon cœur !

C’est avec une jeune maire dévouée, attachante autant que dynamique et à l’écoute que nous improvisons une balade villageoise. Eliane Lépine est attachée à l’histoire et aux traditions… cela tombe bien !

 

Un peu d’histoire ne fait  jamais de mal… à la découverte d’un très beau patrimoine bâti et naturel l

 

Poncey sur l’Ignon, à 430 mètres d'altitude, jouit d’un environnement de plateaux boisés dominant la vallée de l'Ignon.  

Petit  village de 85 résidants permanents et de 15 résidants secondaires il possède un important  patrimoine communal parmi lesquels deux très jolis lavoirs construits dans le second quart du 19ème siècle, classés à l’inventaire du petit patrimoine et dont les plans ont été élaborés par Auguste Sirodot, architecte de Dijon.

 

L'un se trouve dans le bas du village et l'autre proche de l'église St Barthélémy. Les deux lavoirs  possédant de belles arcades en plein cintre.

Celui de la rue haute proche de l'église St Barthélémy, dont il n’est séparé que par la rue, les deux édifices formant un bel ensemble architectural est doté d’un baromètre installé dans le mur.

L'eau arrive par une fontaine borne, sur le devant dans les  bassins en pierre de taille rectangulaire.

 

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L’église saint Barthélémy de Poncey sur l’Ignon est classée au titre des Monuments Historiques depuis 1992. Malgré sa silhouette inhabituelle, elle a fini par se fondre dans les paysages bourguignons où la forme trapue et les ondulations du toit de laves s’accordent si bien avec les collines boisées du pays des Tilles.

Elle interroge par son incroyable architecture, seule représentante en Côte d’Or d’une architecture intérieure  circulaire. Au temps mérovingiens, la chapelle Ste Anne se tenait dans le cimetière, tout en haut de la colline. Elle fut transférée sur son emplacement actuel.

A la révolution, la place qui lui était ainsi réservée fut utilisée pour édifier la Maison Commune.

 

Mais d’où nous vient cet édifice intrigant ?

 

« Alors qu’il est appelé en 1781 pour une expertise de l’église Saint-Barthélemy de Poncey sur l’Ignon, charmant village de la région de Saint Seine l’Abbaye, aux confins du Dijonnais et du Chatillonnais, près de la ligne de partage des eaux de la Saône et de la Seine, (dont la source est à quatre kilomètres à l’ouest), P.J. Guillemot va se lancer dans un programme architectural d’une ampleur et d’une audace exceptionnelles, en écho à deux projets lancés à plus de cent kilomètres de là, dans la Côte chalonnaise, où Emiland Gauthey conçoit presque en même temps les églises de Givry et de Barizey. »

 

Comme tous les ingénieurs du 18e siècle, P.J. Guillemot n’a pas seulement travaillé sur les projets routiers des Etats de Bourgogne. À cette époque, on ne distingue pas la formation de l’ingénieur et celle de l’architecte, de telle sorte qu’un ouvrage d’art ne saurait alors être conçu sans effet décoratif, comme le montrent assez les ponts, et particulièrement ceux d’Emiland Gauthey.

En marge de ses missions aux Ponts-et-Chaussées, l’ingénieur se voit donc naturellement confier des projets architecturaux. C’est alors que commence l’histoire et la composition architecturale insolite qui continue de questionner architectes et historiens.

 

Observons… pour un long moment de plaisir… le résultat de ce que fut le duel de deux architectes au 18ème siècle.

 

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La nef de l’église St Barthélémy présente un plan intérieur circulaire, l’élévation est couverte d’une voûte en coupole. On retrouve deux chapelles aveugles au nord et au sud, on observe un « plan dissimulé ». Extérieurement, les chapelles forment deux bras dont les épaisses maçonneries reliées au chœur et au porche jouent le rôle de contreforts susceptibles de supporter le poids de la voûte.

 

Cette dernière est d’ailleurs allégée par un remplissage de stuc entre les arcs doubleaux. Enfin, le système de contrebutement, qui épaule les reins de la voûte par des murs montant plus haut que la naissance de la coupole, ont permis d’éclairer celle-ci de quatre baies « en lunette », qui apparaissent sous forme de fenêtres ovales à l’extérieur.

 

On  se trouve donc devant un édifice présentant un plan en croix grecque dont les murs extérieurs, reliant la nef au porche et au chœur, sont concaves et percés chacun d’une baie en plein-cintre.

Le chœur y est voûté d’arêtes avec un chevet plat. Petit détail esthétique, l’escalier d’accès au chœur est cintré en suivant la courbe de la coupole.

La sacristie, quant à elle, prolonge le chœur selon un plan carré rectangulaire et supporte le clocher, à l’étage duquel on accède par un escalier à vis, logé dans le mur d’angle joignant chœur et sacristie. L’accès à la tribune de pierre se fait par un escalier très étroit de pierres à vis lui aussi.

 

Le clocher de Poncey est aussi ajouré sur chaque face d’une baie en plein-cintre, mais il est couvert d’un toit à quatre pans.

Ajoutons enfin que cette surprenante église a conservé un intéressant mobilier et une belle statuaire du 18ème siècle, ainsi que les 4 bâtons de processions du  12ème richement ornementés et protégés sous chasse de verre et un relief en pierre du 15ème représentant le Christ en croix.

 

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Son toit de lave fait rêver Antonio Rotondo, lavier de son état à Verrey sous Salmaise, qui verrait bien en la réfection de cette couverture monumentale l’aboutissement de toute une vie de lavier de Bourgogne.

On vouait, à Poncey sur l’Ignon, un culte  à Sequana, déesse des Sources de la Seine, auprès de laquelle les pèlerins portant des offrandes, y compris de l'argent, des fruits ou un chien ou un oiseau préféré…

Les ex voto et  les vestiges gallo romains découverts sur le site sont conservés au musée archéologique de Dijon, sous la direction de Christian Vernou, conservateur en chef du patrimoine.

 

Supplicié, écorché vif en Arménie, Saint Barthélemy saint patron du village, est celui des bouchers, des tanneurs et des relieurs, est fêté le 24 août par les Eglises chrétiennes occidentales et le 25 août par les Eglises chrétiennes d'orient. Ces deux dates correspondent vraisemblablement au transfert de ses reliques dans l'île de Lipari en 580.

L'anniversaire de son martyre est célébré le 11 juin, une commémoration qui a subsisté dans le calendrier de l'Église orientale.

Son nom est plus souvent retenu par la mémoire des livres d’histoire et du massacre qui porta son nom, que comme celui d’un des 12 apôtres (mais  ne joue aucun rôle dans les Évangiles ni dans les Actes des Apôtres) qui sans doute évangélisa l’Arabie et la Mésopotamie.

 

Ici tout est paisible et le clocher de St Barthelemy veille sur le village…mais… !

Cette belle église est un peu le « bébé » d’Eliane Lépine qui, dès son plus jeune âge, accompagnait sa maman pour la nettoyer, le fleurir.

 

PONCEY 2015 ECHO DES COMMUNESElle a maintenant repris le flambeau, allant jusqu’à assurer l’accueil des visiteurs.

Eliane Lépine évoque son enfance et la rude bataille menée pour sauver cet édifice dans lequel on peut assister régulièrement aux offices.

Les idées ne manquent pas pour trouver les fonds. Par bonheur l’église est classée et les subventions plus faciles à obtenir.

Les aides de la DRAC (direction régionale des affaires culturelle), du Conseil Départemental, une réserve parlementaire et le fruit de la souscription lancée couvre une bonne partie de la somme à réunir.

Un peintre mécène a fait don du bénéfice d’une toile vendue au profit de la réfection de l’église. Et les idées ne manquent pas pour « compléter le fond de la cagnotte ».

Vous aussi vous pouvez aider cette belle et étonnate église à renaître en cliquant sur ce lien de la Fondation du Patrimoine.

 

Nous continuons cette promenade matinale, décoiffées par un vent qi s’est hardiment levé.

 

Partant de la mairie qui jouxte l’église et fait face au lavoir, lorsqu’on monte vers le cimetière par une rue des plus pentues on croise et surtout on s’arrête pour admirer la plus ancienne maison de village que fur la Grange Dimière remarquablement restaurée.

 

 

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Bien sur, cela ne se fait pas  sans avoir fait une halte au verger conservatoire où les arbres fruitiers portent les noms chantant de pommes glacières des grangelots, prune catlignotte de Champagny, pomme bedonnante de Chanceaux, poire Louise-Bonne des Moines de St Seine ou encore cerises chalonnaises de Vaulx  Saules. Un néflier attend sagement la confirmation de sa nomination et un essaim sauvage à trouvé refuge dans une ruche posée là.

Les maisons s’ornent de fleurs et s’ouvrent en chambres d’hôtes ou en gîte dans le plus grand des calmes

 

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Le rue monte et montera bien plus encore dans quelques mètres alors que nous arrivons au pied de l’ancien chemin du cimetière et l’on comprend pourquoi depuis des temps immémoriaux, on posa là, sous la surveillance d’une croix de repos une énorme pierre taillée dite « Tables des Morts ». Sans corbillard, les cercueils étaient, à l’époque portés à dos d’hommes. Les porteurs posaient ainsi le lourd fardeau, avant de continuer l’ascension qui emmènerait les défunts vers le cimetière qui domine le village. Des pierres de morts étaient ainsi posées le long des chemins escarpés.

 

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Arrivées à l’entrée du cimetière, Eliane Lépine me raconte les tombes, celles qui seront classées à l’inventaire de la commune, celles qui seront rénovées après les outrages des gels vifs et des ans.

La vue est imprenable sur le plateau, les collines, le village et les toits de la demeure ahurissante que nous croisâmes en cheminant.

L’œuvre d’un seul homme, le rêve de toute une vie à construire un manoir comme il en fut autrefois avec tuiles vernissées, tour carrée, fenêtres à meneaux dans la plus pure tradition des constructions de la Renaissance.

 

De l’incroyable histoire du manoir de Poncey sur l’Ignon !

 

 

PONCEY 2015 ECHO DES COMMUNES« Charles Huard, artiste dessinateur, rencontre Poncey-sur-l'Ignon pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa femme, Frances Huard, née Simpson, américaine de naissance, est recherchée par la Gestapo pour avoir été la voix de la France libre en Amérique, et pour certains actes de Résistance.

Dans le but de se cacher à la campagne, son mari l'emmène en Bourgogne dans la maison de leurs amis, la famille Petitot. Ils tombent amoureux de ce coin de Bourgogne et promettent d'y construire une résidence.

Pour ce faire, ils récupèrent les vieilles pierres de démolition et issues des bombardements, et construisent le Manoir avec l'aide d'un maçon italien en 1943.

Le manoir comprenant des collections d'objets d'art, se visitera après le décès de Frances Huard, après avoir été légué à la Fondation pour l'Art et la Culture, grâce à son conservateur, Georgette Petitot, dite "Ursula" ou "Zette".  Depuis, il a été vendu par la suite après liquidation des biens de la Fondation, et est aujourd'hui une propriété privée. » Aimée Petitot, belle-sœur de Georgette Petitot, décédée le 20 décembre 2009.

 

Jacques Crémashi, maçon de son état, entra au service de Monsieur Huard en 1947. Et pendant 17 ans il ne ménagea pas sa peine taillant, montant, cimentant une à une les pierres ramassées. Et pour amener les pierres des maisons détruites par la vieillesse ou la guerre on fit venir d’Amérique un tracteur…en pièces détachées. Ce fut alors le premier engin de la sorte que l’on vit dans le village.

Jour après jour, le manoir, grand rêve de pierres,  prit belle allure. Les plans s’établissaient au fur et à mesure, parfois seulement quelques minutes auparavant en traçant l’essentiel par quelques traits dans la poussière du sol.  

La toiture posa de nombreux soucis tout comme l’escalier en colimaçon dont la construction se révéla fort éprouvante.

Vinrent ensuite moulures, portes, planchers et boiseries (d’époque bien sur) et cheminées qui fonctionnent, bien sur, toujours !

Châtelains d’un manoir qui ne leur appartint jamais, Jacques Crémashi et son épouse arpentèrent jusqu’à leur décès les allées d’un jardin qu’ils fleurirent avec passion.

 

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Je ne saurai quitter le village sans parler des 7 croix qui en marquent le territoire, croix de chemins, crois de repos ou de miséricorde elles ponctuent ruelles ou alentours villageois de leur stature simple ou imposante comme celle à deux faces sculptées du 15ème sittué à l’entrée du village (propriété privée). Une belle Pieta (du 14ème ?) certainement de remploi, s’incruste dans un mur comme une supplique de la Vierge au tombeau face à la rue qui monte en pente douce.

 

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Un patrimoine naturel protégé au titre des sites remarquables.

 

Sur la commune de Poncey sur l'Ignon, les sources de l’Ignon forment un site sauvage permettant de découvrir une source d'eau pure cascadant sur les rochers.

Site Natura 2000 dénommé "Forêt de ravin à la source tufeuse de l'Ignon" que l'on peut rejoindre  en empruntant le GR2 au  balisage rouge et blanc, (attention le sentier est vraiment difficile d'accès) ou par la RD971.

 

PONCEY 2015 ECHO DES COMMUNESCet espace naturel très varié, permet d'observer une forêt de feuillus, des peuplements résineux, une petite peupleraie, des boqueteaux, haies et friches diverses, des prairies pâturées ou abandonnées, des terres labourées, des marais, des ruisseaux et des sources tufeuses.  

 

Cette diversité d'habitats permet une grande diversité d'espèces de faune et de flore et de flore. Prenez-le temps de guetter le passage d'une pie grièche écorcheur, d'un pic noir, ou d'observer le chabot, les gentianes ciliées et pneumonantes ou encore l'épipactis des marais.      

Très proches des sources de la Seine, sur le versant Ouest du même plateau qui leur donne naissance, les sources de l’Ignon, sur le versant Est, sont moins célèbres malgré la beauté sauvage plus imposante et plus abrupte du site.

L’Ignon est une petite rivière de 44,2 km de longueur qui se jette dans la Tille à Til-Châtel. C'est un sous-affluent de la Saône et du Rhône.

Ses caractéristiques et son débit ont été largement et immédiatement exploités par l’homme, à l’exemple de l’extraction du tuf, pierre calcaire très légère qui prend ici le nom de « ponce » (sans ressemblance toutefois avec la pierre ponce d’origine volcanique) d’où serait issu le nom du premier village établi sur l’Ignon : Poncey sur l’Ignon.

Les courageux s’aventureront dans le Gouffre des Vergerots, entre les sources de la Seine et  de l’Ignon, ou encore dans la combe Lurosse.

Les autres se laisseront bercer au pied du petit pont à la sortie du village, par la clapotis léger du torrent et l’ombre bienfaisante des arbres.

 

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Entre forêts, collines et plateau, je laisse ce beau village et madame le maire après un jus de cassis réconfortant et amical… avant un rendez vous dans l’automne pour le concert qui,  je le forme de tous mes vœux, amènera à l’église St Barthélémy les fonds qui lui manquent pour retrouver sa toiture rare de laves.

 

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PONCEY 2015 ECHO DES COMMUNES

 

 

Crédit photos Marie Quiquemelle

m.quiquemelle@echodescommunes.com

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