20 avril 2017
Installée depuis 15 ans à Dijon, l’entreprise Crossject a mis au point un dispositif innovant issu de la recherche développant l’auto injection sans aiguille de médicaments pour des traitements d’urgence. La société vient d’inaugurer le 13 avril une unité de production dans la technopôle Innovation Mazen Sully de Dijon.
Par Antoine Gavory / Agence ProScriptum / proscriptum.presse@gmail.com
En 2001, Patrick Alexandre quitte les laboratoires Fournier, pas convaincus par l’invention de leur ingénieur d’un appareil permettant l’auto injection sans aiguille développé dans les années 1997-98.
Un an plus tard, c’est à Chenôve que le créateur créé la société CrossJect qui développe le procédé Zanéo. Quinze ans plus tard, Crossject est en passe de devenir leader mondial dans son domaine, emploie 15 salariés, est entrée en Bourse en 2014, a investi près de 40 millions d’euros dans la recherche et déposé près de 400 brevets.
Traiter l’urgence vitale
Le procédé est révolutionnaire. Un gaz est envoyé au travers de buses en contact avec la peau à une pression de 250 bars, en 1/10ème de seconde et permet d’injecter le médicament directement dans le tissu musculaire. Véritable alternative à la piqûre quotidienne, elle permet aux patients d’assurer eux-mêmes leur traitement, sans avoir recours ni à une infirmière, ni même à affronter la peur de la piqûre. Au-delà du concept, le dispositif Zeneo permet désormais de traiter des maladies telles que la polyarthrite rhumatoïde ou la migraine mais également de répondre aux situations d’urgence : chocs anaphylactiques avec l’adrénaline, les migraines et algies faciales avec le Sumatriptan, l’hydrocrotisone, le naloxone contre les overdoses d’analgésiques (première cause de décès au USA), le midazolam contre les crises d’épilepsie et l’apomorphone contre les paralysies dues à la maladie de Parkinson.
Une entreprise qui s’ancre sur le territoire
La nouvelle unité de production, proche du CHU, des universités et de plusieurs laboratoires permettra la fabrication des tubes de verre selon un format de packaging « prêt à remplir » semblable aux standards utilisés pour les seringues pré-remplies. Les tubes de verre sortant de cette unité de production sont destinés, dans un premier temps, à alimenter la ligne "Fast-Track" en cours de l'assemblage final de Zeneo. Cette unité accueillera également un nouveau laboratoire de Recherche et Développement et le siège social de l’entreprise.
L’entreprise du futur
Le financement des nouveaux locaux s’est effectué au travers de la SEMAAD (La Société Est Métropoles dont 78% du capital est détenu par les collectivités territoriales) aménageur du Parc Mazen-Sully en partenariat avec la Caisse d’Épargne. Grâce à un montage financier de type VEFA (Vente en l’État Futur d’Achèvement), les collectivités ont donné la possibilité à Crossject de ne pas mobiliser ses fonds sur la construction de nouveaux bureaux et de les consacrer à la R&D. Une entreprise dont François Rebsamen, le maire de Dijon a salué l’innovation : « C'est par l'innovation que nous réaliserons la montée en gamme de l'économie. C'est par l'innovation que nous redresserons le tissu productif français, que nous maintiendrons notre position de grande puissance industrielle, que nous gagnerons des marges de manœuvre. Toutes les études, tous les rapports, toutes les analyses vont dans le même sens : il faut doper l'innovation en France. La question n'est pas de savoir s'il faut ou non innover : l'enjeu, c'est de décider comment nous voulons innover. » et d’ajouter « Admettre que les écosystèmes innovants ne s'administrent pas de Paris, c'est aussi cela le choc d'innovation !»