Vincent Martin (FRTP) : « Il faut y croire ! »

Vincent Martin (FRTP) : « Il faut y croire ! »

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Fédération Régionale des Travaux Publics de Bourgogne
3 Rue René Char
21000 Dijon

 


28 juin 2017

L’embellie est-elle au rendez-vous ? Oui, selon le président de la Fédération des Travaux Publics de Bourgogne Vincent Martin,  qui, au lendemain des élections présidentielles et législatives fait part de son optimisme mais appelle le gouvernement à tracer une feuille de route constante et ambitieuse pour les entreprises des Travaux Publics.

800 millions perdus depuis 2008
Après 9 ans d’un incessant déclin qui a fait passer le chiffre d’affaires du secteur des Travaux Publics de 2,2 mds d’€ à 1,4 md d’€ en 2017, fait perdre 30 000 emplois dont 12 000 pour la seule année noire 2015, il semblerait que les professionnels du secteur aient envie de croire à un redressement même si celui-ci est inéquitable selon les territoires.

Investir oui, mais à long terme
La reprise, les professionnels sont prêts à la soutenir mais, précise Vincent Martin : « Nous voulons de la visibilité et de la stabilité pour tous les investisseurs publics : État, grandes entreprises publiques et collectivités locales » même si ces dernières sont pour le moment les principaux leviers du redressement : « 45% de la commande publique provient des collectivités locales. Au niveau des Grands Chantiers nationaux nous avons la chance d’avoir le projet de RCEA. Pour le reste, les investissements sont très disparates selon les départements. L’investissement des conseils départementaux dans la Nièvre et l’Yonne sont catastrophiques ».
La FRTP mise sur le volume mais pas uniquement : « Les collectivités locales se sont habituées à la moins disance au détriment de la qualité. Nous avons baisse nos tarifs de 15% depuis 2008, parfois en dessous du prix de revient. Mais les économies ne sont pas une fin en soit. C’est une dette pour les générations futures. C’est comme une voiture, si l’on repousse les réparations ou qu’on les fait à bon marché, la facture est d’autant plus lourde à la fin ». Parmi les grands chantiers urgents selon Vincent Martin, les canalisations : « L’âge moyen du réseau est de 120 ans alors qu’il est prévu pour durer 70-80 ans. La vétusté des canalisations entraîne des pertes estimées entre 30 et 40% ». Autres investissements attendus : la réfection des routes, des voies ferrées et la nécessaire transition écologique des réseaux de gaz.  

Faire barrage au déclin
En moins d’une décennie, la France est passée du 4ème rang mondial au 10ème . Pour les routes elle est passée de la 1ère à la 7ème place depuis 2008, à la 26ème pour les aéroports (Classement du Word economic forum) : « Nous ne pouvons plus accepter de perdre des places dans le domaine de l’attractivité de notre pays. D’un côté l’État sacrifie l’investissement sur l’autel de la dépense courante et de l’autre il impose aux collectivités locales des ajustements budgétaires brutaux ». En ligne de mire de Vincent Martin, la loi Notré : « C’est la loi Notré et non la nôtre ! Depuis deux ans les collectivités prétextent cette loi et la baisse des Dotations Globales de Fonctionnement (DGF) pour cesser leurs investissements alors que par définition la baisse de la DGF ne  touche que les budgets de fonctionnement. Si l’investissement des collectivités est impacté par cette loi, c’est que ces dernières gèrent mal leur budget de fonctionnement ! ».

La FRTP, acteur de la reprise
Décidée à devenir un acteur majeur de cette reprise économique, la FNTP a proposé de créer un Conseil d’Orientation des Infrastructures et d’apporter son expertise dans la préparation d’une loi de programmation. Des projets qui s’intègrent dans le Contrat de Plan Etat Région mais aussi dans l’élaboration du Schéma d’aménagement du Territoire (SRADDET) et qui devraient permettre d’avoir une visibilité sur 5, 10 ans. En attendant, la FRTP donne rendez-vous aux parlementaires le 3 juillet prochain à l’Ecopôle de Besançon et le 7 juillet aux ateliers du Cinéma à Beaune : « Nous comptons beaucoup sur les messages et les orientations que prendront les nouveaux parlementaires en la matière. Ce sera un signe important pour l’avenir ».
Une reprise ? Plutôt une convalescence selon Vincent Martin et une reprise timide. Quant à retrouver le niveau de 2008, et à recréer de nouveaux emplois ; le président de la FRTP est clair : « Cela prendra des années, dans l’hypothèse que nous y parvenions mais il ya peu de chance que nous retrouvions le niveau de 2008 ».

Un mois de Juillet décisif
Investissements publics, reprise de l’activité, les Travaux Publics sont donc aujourd’hui prêts à soutenir le reprise et se montrent optimistes mais exigent avant tout un cap clair pour le quinquennat, une politique d’infrastructures à grande échelle et d’attractivité des territoires, en bref une véritable politique économique. Rendez-vous donc après le 7 juillet à Beaune mais aussi après le discours prévu par le président de la République Emmanuel Macron devant le Congrès réuni à Versailles le 3 juillet, une journée avant le discours de politique générale du Premier ministre.

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