« L’innovation, c’est la création ou l’adaptation d’un produit ou un service et sa rencontre avec un marché. » C’est ainsi que Xavier Mirepoix, président de la CCI, a débuté la réunion d’information consacrée au programme d’investissement d’avenir, le PIA 3, destiné aux PME. Il a également évoqué le besoin d’accompagnement des entreprises, notamment financier. « Les entreprises fourmillent d’idées mais passent trop peu à la phase d’investissement. Pourtant, l’innovation s’impose comme un facteur de développement. » Pour approfondir la question de ce financement indispensable pour qu’une entreprise s’inscrive dans la durée grâce à l’innovation, Xavier Mirepoix a un panel d’intervenants.

Représentant de l’Etat et de la DIRECCTE Bourgogne-Franche-Comté, Pierre-Etienne Girardot, a rappelé les chiffres du PIA3. « Une nouvelle vague de financement va bénéficier aux entreprises de la région puisque 21 millions d’euros vont être distribués sur trois ans. » Ce nouveau programme se veut impactant par son enveloppe, innovant par sa gouvernance déconcentrée avec un comité de sélection régional et réactif avec une volonté affichée que les délais de réponse ne devraient pas excéder trois mois pour « coller au temps économique ». Le dépôt des dossiers en ligne et leur instruction ont été simplifiés avec deux opérateurs régionaux : BPI ou la Caisse des dépôts et consignation selon l’axe d’innovation choisi.

Trois axes pour une multitude d’innovations

Le PIA se décline en trois volets. Les projets d’innovation individuels seront portés par les entreprises engagées dans une démarche de R&D, d’innovations technologiques et non-technologiques avec des perspectives concrètes de commercialisation.
Pierre-Alain Truan, de BPI France qui pilote cet axe, s’est précise. « L’innovation peut toucher à la robotique et à la technologie, comme on l’imagine aisément mais ce n’est pas que ça. L’innovation sociale, marketing, organisationnelle mais aussi en terme de revenus ou de ressources humaines peuvent aussi prétendre à ce financement. Il n’y a pas de restrictions. » Les projets d’un minimum de 200 000 € et d’un million d’euros maximum seront financés, à hauteur de 50% sous la forme d’une subvention pour les demandes déposées en amont de la réalisation ou d’une avance récupérable en cas de succès à un taux de 0% pour les projets portant sur une phase de développement. De la start-up à la grosse PME, les entreprises peuvent soumettre les dossiers jusqu’à épuisement des financements.

http://pia3regionalise.bourgognefranchecomte.fr/Projets-d-innovation

Le second volet, également piloté par BPI France, concerne les projets de filière et vise à soutenir les démarches de création d’infrastructure, de production mutualisée, des échanges de données et d’informations mais aussi les partages de visions technologiques ou des outils collaboratifs. Le premier appel à projet « filières » court jusqu’au 17 juin avant qu’un autre prenne le relais. Les dossiers déposés, avec un budget compris entre 1 et 4 millions d’euros, pourront prétendre à un financement à hauteur de 50% sous forme, là encore, de subventions ou d’avance récupérable.

http://pia3regionalise.bourgognefranchecomte.fr/Filieres

Enfin, dans le dernier volet, les projets d’adaptation et qualification de la main d’œuvre mettront l’accent sur la formation et seront instruits par la Caisse des dépôts et consignation. L’objectif affiché consiste à prévenir les mutations économiques pour que les entreprises anticipent avec un personnel préparé. Une enveloppe globale de sept millions d’euros lui sera consacrée. L’ingénierie de la formation innovante pourra solliciter une aide comprise entre 500 000 € et 2 millions d’euros. La plateforme de dépôt des projets est en cours de finalisation.

Les différents intervenants ont encouragé les entreprises régionales à s’engager sur la voie de l’innovation seule ou à travers une filière. Pour plus de détails sur les critères d’éligibilité, le comité de sélection, les montants et autres informations pratiques : http://pia3regionalise.bourgognefranchecomte.fr/

De gauche à droite :

Pierre-Alain Truan, BPI France, Catherine Guey, conseil régional, Jean-Claude Lagrange, vice-président du conseil régional en charge du développement économique, Pierre-Etienne Girardot, DIRECCTE, Antoine Brehard, groupe caisse des dépôts, Stéphane Bourcieu, directeur BSB.