Coopérant à Ouagadougou, deux années exceptionnelles pour le Lieutenant-colonel J.F CORTOT.

04 novembre 2015

Nous avons, dans le cadre de nos « rencontres », été reçu par le Lieutenant–colonel Jean-François CORTOT, Chef du cabinet communication de la Région de gendarmerie de Bourgogne et du Groupement de gendarmerie départementale de la Côte d’Or. Militaire depuis 38 ans dont 6 années dans la Marine Nationale et 32 années au sein de la gendarmerie. Marié, deux enfants, deux belles filles et … 7 petits enfants.

 

 

 

 

 

 

 

Un parcours complet et toujours en cours … avec une affectation passionnante et passionnée, en 2005 au Burkina Faso ! Impossible de ne pas s’arrêter sur ces deux années africaines particulièrement riches en rencontres humaines. En réalisations aussi ! Militaire toujours mais… «pas que» !! Humanitaire ou Humaniste ? A vous de juger

 

En 2002, Capitaine, il assume le commandement de la Compagnie Départementale de Neufchâteau dans les Vosges. 106 gendarmes. Volontaire pour une affectation en Afrique, le bureau personnel officier de la DGGN accède à sa demande.

 

Il est muté, en juillet 2005, comme conseiller technique organisation/emploi et chargé de projet « appui à la Police Judiciaire » à Ouagadougou. En 1984, l’ex Haute Volta est devenue le Burkina Faso, se traduisant par « Pays des Hommes Intègres ». Et ce fut le choc.

 

J.F CORTOT« Que de merveilleux moments ! De grands moments de proximité avec les Burkinabé qui sont des gens formidables, qui ont le cœur sur la main. De grandes satisfactions professionnelles et amicales. Ma première vraie rencontre fut avec une personne qui vendait des nappes brodées. Nous avons sympathisé et j’ai eu le bonheur de rencontrer sa famille. Le père était inspecteur de l’Education Nationale. Nous avons eu la chance d’être « intégrés » à cette formidable famille Burkinabé. Très rapidement je fus invité dans leur village d’origine, OUARGAYE, à 240 km de Ouagadougou, près de la frontière du Togo. Là j’ai découvert un village de brousse. Plus tard, avec Catherine, ma femme, nous avons été invités au mariage traditionnel d’une de leurs filles. Mariage coutumier, traditionnel que l’on nomme « les salutations »… nous étions les seuls « blancs ». Nous découvrons alors tout le charme et l’humanité de ces cérémonies traditionnelles. Impressionnés nous demandons à notre hôte – André ZOMBRE – ce que nous pouvons faire pour eux. Il ne voulait rien pour lui mais avait besoin d’aide pour l’école de son village d’origine. Très vite alors nous établissons la liste des besoins. L’école datait de 1948 et n’avait bénéficié d’aucuns travaux depuis sa construction ! Pour être concrets, nous créons une association dès le départ, avec des amis. Une belle somme d’argent est réunie en quelques semaines. Nous sollicitons l’aide du Conseil régional de Franche Comté et de la Mairie de Vesoul qui nous accordent une subvention.

 

 

 

 

J.F CORTOTNous gérons alors les priorités : pas d’eau ? Avec l’association des parents d’élèves nous participons à la mise en place d’un forage. Pas de cuisine ? Nous bâtissons une cuisine fermée, en dur en y intégrant des foyers fermés pour économiser le bois. Manque de place ? Nous créons une classe supplémentaire. Les  tableaux noirs sont réalisés sur un mur en béton lisse (les termites et le bois ne faisant pas bon ménage !). Nous changeons quelques portes et fenêtres datant de 1948. Nous faisons reconstruire les faux plafonds des salles de classe avec du contreplaqué traité (termites toujours !) car sous les tôles la température pouvait atteindre 55°. Un gendarme nous obtient du Conseil régional du Calvados des dictionnaires. Tout cela en deux ans ! Y compris, pour l’anecdote, l’achat de 100 kg de craies.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lieutenant-colonel J.F CORTOT.Là-bas les enfants ont une grande soif de savoir, d’apprendre y compris les filles car il est important  qu’elles accèdent elles aussi à l’école. Lire, écrire, compter et dans une classe de plus de 100 élèves ... il n’y a pas un bruit ! Ils écoutent, ils travaillent. Vraiment. Et, naturellement, lorsque quelqu’un rentre dans la classe… ils se lèvent ! Cela laisse rêveur … bien des instituteurs français aimeraient avoir de tels élèves disciplinés et volontaires.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lieutenant-colonel J.F CORTOT.Nous ne sommes restés « que deux ans » mais avant que nous partions les parents d’élèves ont organisé une inauguration de tout ce qui avait été réalisé. Grande fête, cadeaux, danses … un immense bonheur partagé. Des jours extraordinaires avec des gens simples, des instituteurs payés une misère mais qui ont une foi immense en leur métier. L’Afrique on l’aime passionnément ou on la déteste mais elle ne peut pas laisser indifférent.

 

 

 

 

 

 

 

 

Lieutenant-colonel J.F CORTOT.L’Association s’appelait ZOOD NE WARGE (en langue « Yana » dérivée du « More » !!) ce qui se traduit  « Les AMIS DE OURGAYE » ! Et dans  cette association, chaque euro versé (655 francs CFA) était utilisé pour le projet. Aucun frais de gestion, de déplacement, de réception, de véhicules, de carburant. Mêmes les timbres étaient payés sur nos deniers personnels !  Après notre départ, le Major Michel DEFEZ  qui travaillait avec moi, et qui restait un an de plus, prit la relève. Puis tristement nous n’avons pas pu continuer : la gestion à distance est très compliquée et personne pour prendre le relais. Ceci dit j’étais en janvier 2015 au Burkina et, sans moyens, tout continue à « tourner ». Une très belle leçon venue du « Pays des Hommes intègres ».

 

 

Cette association, qui est née d’une passion, celle de Jean-François et Catherine CORTOT, fut aussi une belle image de la France. De façon « officielle », si j’ose dire, puisque Jean-François CORTOT a participé à la remise des Prix d’Excellence (certificat d’études) avec le Ministre de l’Education de base et de l’alphabétisation du Burkina Faso, sous les caméras de la télévision nationale.

 

Assumer, à l’étranger, son métier de gendarme c’est aussi représenter la France. Cette passion ne pouvait pas nous laisser insensible d’autant qu’elle s’ajoutait à une activité professionnelle passionnante d’aide aux gendarmes locaux. Les gendarmes eux aussi ont une vie « ailleurs » en dehors de leur activité professionnelle.

 

 

 

Lieutenant-colonel J.F CORTOT.Le Lieutenant-colonel CORTOT est un homme de convictions, de devoir, de communication et de passions. Comme la moto « qui le tient », les USA, la country et bien entendu l’Afrique. Son dernier trip en moto ? 41 cols dans les Alpes en 4 jours et 1.750 km avec 37.500 mètres de dénivelé positif ! « J’ai mis 13 ans a décidé ma femme  à faire de la moto… comme passagère ! Maintenant, avec elle, je pourrai rouler encore plus ».

 

 

 

 

 

 

 

 

Xavier MULLER

Correspondant de l’Echo des Communes

Pour le Pays Beaunois

06 09 72 56 94

 

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