Depuis 18 mois, une « Grande Fête » se prépare sur l’ensemble du Pays Seine-et-Tille. Les habitants, petits et grands, collaborent avec la compagnie dijonnaise Mégastars autour d’un projet culturel-santé intergénérationnel dont la restitution aura lieu le 5 juillet prochain.
« La Grande Fête, c’est un projet qui met en valeur la richesse des habitants du Pays Seine-et-Tille et qui n’existe pas sans eux » résume Florence Nicolle, comédienne de la compagnie dijonnaise Mégastars. Depuis presque un an et demi, elle et ses acolytes Oliver Dureuil, Aymeric Descharrières et Frédérique Moreau de Bellaing, travaillent main dans la main avec 300 habitants d’une dizaine de communes, pour monter un spectacle axé autour du récit et de l’oralité, alliant théâtre, musique et humour absurde (la spécialité de la compagnie). Pour créer la matière, la compagnie s’est nourrie des récits des habitants autour du fil rouge de la fête, à commencer par ceux des anciens. Des ateliers ont été menés au sein du club d’aînés « L’Age d’Or » à Lamargelle, à l’EHPAD d’Is-sur-Tille et à la colocation « Age et Vie » de Selongey. Ensemble, ils ont partagé leurs souvenirs - comme Thérèse qui se remémore une valse avec son frère de 45 minutes sans interruption quand elle avait 15 ans - ils ont chanté les chants populaires de l’époque… La troupe est ensuite partie à la rencontre d’autres habitants du territoire, à l’occasion de la semaine famille organisée par la CAF, dans les cafés, dans les marchés, mais aussi lors d’événements locaux comme les Cloch’Village à Chaignay. « Nous avons discuté autour de leur vision de la fête, comment ils la font, comment ils la faisaient… On finit toujours par aller au delà, on reçoit des témoignages incroyables, et on en apprend par la même occasion beaucoup sur le territoire, c’est passionnant ». Enfin, ces récits collectés ont été réinterprétés et enregistrés par les enfants des centres de loirs de Messigny-et-Vantoux, Is-sur-Tille, Selongey par des collégiens de Selongey et des élèves des écoles élémentaires de Véronnes et Lamargelle.


Des créations d’aujourd’hui
Si le projet fait la part belle aux souvenirs, il reste bien ancré dans le présent. Une chanson de fête inédite a d’ailleurs été créée pour l’occasion : La « java mieux », basée sur l’air de la java bleue, chanson de fête plébiscitée des seniors. « Notre version parle du pays, du fait d’être ensemble, d’être joyeux pour aller mieux ».
Il est aussi l’occasion de se projeter dans un univers imaginaire idéal : les élèves de Véronnes et Lamargelle, accompagnés par leurs institutrices, ont ajouté une 67ème commune au Pays Seine-et-Tille : Oz-sur-l’Ignon. Un village idéal, où les gens vivent dans des cabanes et peuvent emprunter un toboggan pour plonger dans l’Ignon. Placé sur la carte, ce lieu spécial aura bientôt un écusson, une maxime et même sa page wikipédia (et sur l’Echo des Communes bien sûr !).
En parallèle, l’école de musique « Les 1000 et une notes » a travaillé la dimension musicale du projet : fanfare, orchestre, et bien d’autres curiosités sonores…

Une journée de restitution festive
Ces 18 mois d’efforts collectifs seront restitués le 5 juillet prochain lors d’un après-midi festif. Si le spectacle final n’est pas encore écrit, Florence Nicolle en dévoile son essence : « Pendant 1h30, les 4 membres de la compagnie vont se transformer en personnages un peu cinglés, idiots, prétentieux, qui pensent être spécialistes du pays Seine-et-Tille et de la fête… Mais ils vont vite se retrouver débordés par l’énergie des habitants d’Oz-sur-Ignon, et perdre le fil de leur prétendue expertise ! ». Après le théâtre, place à la musique et à la fête autour d’une parade, d'un char fleuri, de circassiens, des musiciens de l’école « Les 1000 et une notes » qui interprèteront entre autres le prélude de Bach à 8 doigts (un doigt par musicien, oui oui), autour d’un verre… Les visiteurs pourront aussi écouter les enregistrements des enfants, découvrir leurs dessins d’Oz-sur-Ignon. « Le challenge c’est de faire une place à toutes les personnes qui ont participé, même s’ils ne peuvent être là le jour J ». Si cette « Grande Fête » finale est une belle concrétisation, la comédienne affirme que « le chemin pour y arriver est aussi important que la restitution finale. On aura vécu une expérience collective exceptionnelle ».
Déborah Vital