Ainsi qu’il nous l’avait annoncé dans un entretien, François Sauvadet a officiellement lancé le dispositif Futurs 21. Ce « fab lab » de l’innovation territoriale qui s’appuie sur l’expertise de décideurs économiques, de chercheurs de l’Université de Bourgogne ou encore d’experts du développement durable ambitionne de faire de la Côte d’Or un département pilote en France pour l’expérimentation des modes de vie de demain.
François Sauvadet a officiellement lancé le dispositif Futurs 21.
C’est fait ! Annoncé par François Sauvadet en conclusion de l’entretien qu’il avait accordé à l'Echo des communes, Futurs 21 est désormais ancré dans le présent depuis lundi dernier, jour de sa présentation officielle. Entouré de François-Xavier Dugourd (1er vice-président du Conseil départemental), Didier Livio (associé responsable de Deloitte Développement Durable, cabinet de stratégie), Jean-Philippe Girard (PDG d’Eurogerm et président du Cercle Entrepreneurs et Territoires), et Olivier Galibert (professeur des Universités en sciences de l'information et de la communication au sein de l'Université de Bourgogne), le président du Conseil départemental a dévoilé le contenu de ce dispositif qui s’est donné pour objectif d’inscrire la Côte d’Or à la pointe de l’innovation territoriale.
Retour vers les Futurs
De quoi s’agit-il exactement ? Pas moins que d’inventer, expérimenter et accompagner des nouveaux modes de production, de consommation et de modes de vie dans des secteurs divers : le logement, l’agriculture ou plus précisément l’agro-écologie, le travail, l’éducation, la santé et le bien-vivre, l’attractivité du territoire.
L’innovation réside dans le fait que les projets chapeautés par le dispositif seront globaux : portés aussi bien par le monde économique que politique, soutenus par des travaux universitaires, prenant en compte les nouvelles réalités des citoyens (économie collaborative et circulaire, circuits courts, nouvelles mobilités… dans une perspective de développement durable), ils émaneront d’initiatives publiques ou privées. L’idée est à la fois de faire émerger ces projets, de les accompagner sur le long terme à l’échelle des 553 000 habitants du département en leur donnant le pouvoir d’être acteurs de cette « transition socio-écologique » et de valider des connaissances, des protocoles et des savoir-faire qui pourraient rayonner internationalement.
Parmi les premiers champs de recherche évoqués : le logement, avec la révolution domotique qui bouleverse la réflexion autour du logement social et des structures d’accueil aux personnes âgées ; l’alimentation avec l’acquisition dans le secteur de Crimolois par le Conseil départemental de parcelles destinées à créer une ceinture maraîchère pour l’approvisionnement des urbains ; une agro-écologie intégrant ou incitant à de nouveaux modes de consommation (circuits courts, accent sur les légumineuses dans la restauration collective et dans des produits transformés…) ; la consommation responsable avec un meilleur tri et l’incitation à la saisonnalité dans les magasins…
Une nouvelle dynamique départementale
Les champs d’expérimentation, on le voit, sont vastes. Quant à s’interroger sur les raisons qui ont poussé les responsables politiques et économiques à s’engager avec enthousiasme dans la démarche, on en voit deux. La première tient au profil même de la Côte d’Or : « Une petite France » selon plusieurs d’entre eux, qui reproduit à l’échelle départementales les problématiques nationales « avec un vaste territoire rural qui a une existence en dehors des agglomérations de Dijon et de Beaune, avec des activités agricoles, notamment l’élevage et industrielles... » souligne François Sauvadet. C’est aussi une grande métropole captant la moitié de la population, mais peinant malgré ses atouts à attirer de très grandes entreprises, des vastes espaces ruraux en proie à la désertification, un péri-urbain qui a du mal à trouver sa dynamique propre… de quoi en effet transformer la Côte d’Or en laboratoire de l’expérimentation territoriale à ciel ouvert !
La seconde raison tient évidemment aux profondes restructurations de la définition même de la politique départementale puisque la loi Notré d’une part et la transformation de Dijon en métropole d’autre part a ou va amputer le Conseil départemental d’une part de ses compétences. De fait, c’est à une redéfinition de ses pouvoirs régaliens, de son champ d’influence, de ses moyens que chacun des départements français doit désormais réfléchir. La réponse de la Côte d’Or à ces préoccupations ouvre un immense et plutôt positif champ de possibles. L’avenir dira si les germes aujourd’hui plantés seront ferments, mais entendre un discours positif au lieu d’une lamentation sur les acquis perdus est déjà en soi une bonne nouvelle.
Par Emmanuelle de Jesus/Agence ProScriptum
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