Sillonner la campagne en voiture électrique

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AMRF
Des maires militants de la ruralité
Créée en 1971, l’Association des maires ruraux de France (AMRF) fédère près de 10.000 maires ruraux au sein d’un réseau solidaire, en toute indépendance des pouvoirs et partis politiques.

Association des Maires Ruraux de Côte-d'Or
40 Grande Rue - 21310 Arceau
Tél. 06 08 24 42 13
Mail : bbc21@bethenod.com
www.amrf.fr

  

Bourgogne-Franche-Comté Mobilité Electrique

Bourgogne-Franche-Comté Mobilité Electrique ou BFC ME est une association qui promeut les déplacements en véhicules électriques (voitures, vélos à assistance électrique, 2 roues…) sur le territoire de la Bourgogne-Franche-Comté. Notre but est avant tout pédagogique. 
www.bfcme-asso.fr

 

le SICECO

Charger son véhicule électrique

Depuis 2018, le SICECO déploie un réseau d’infrastructures publiques de charge pour les véhicules électriques en Côte-d'Or. Le choix des implantations tient compte du « Schéma de cohérence régional de déploiement des bornes de recharge pour véhicules électriques », réalisé en 2014 par la Région Bourgogne et des projets privés. Une quarantaine de bornes maille le département. En savoir plus en cliquant ici


03 mars 2021

Fortement encouragée, l’utilisation des véhicules électriques se développe tant chez les particuliers que dans les flottes des professionnels ou dans celles des collectivités. Si cette alternative présente des avantages écologiques, certains élus émettent des réserves quant à cette incitation au « tout électrique ».

 

Ruralité et mobilité électrique en question

Bruno Bethenod, maire d’Arceau, président de l’association des maires ruraux de Côte-d’Or

Avec + 225%, la progression de la vente des véhicules électriques entre 2019 et 2020 traduit l’engouement des particuliers mais aussi des professionnels et des collectivités pour la e-mobilité. Créée en 2009, l’association Bourgogne-Franche-Comté Mobilité Electrique contribue à cette impulsion en informant et en faisant de la pédagogie, notamment auprès des élus. Si les communes et les Communautés de communes ont opté pour des véhicules électriques pour leurs services techniques par exemple, Bruno Bethenod, maire d’Arceau et président de l’association des maires ruraux de Côte-d’Or, encourage à modérer cet engagement pour les véhicules électriques. « Notre association préconise un mixte énergétique et une mobilité électrique raisonnée afin de préserver les réseaux. Ces derniers ont été installés pour un autre usage que recharger des voitures. Soyons notamment vigilant pour les réseaux électriques des plus petites communes. »

 

Robert Poggi, Président de Bourgogne-Franche-Comté Mobilité Electrique et directeur régional d’Enedis
Robert Poggi, président de Bourgogne-Franche-Comté Mobilité Electrique et directeur régional d’Enedis

Robert Poggi, Président de Bourgogne-Franche-Comté Mobilité Electrique et directeur régional d’Enedis, se veut rassurant sur ce point. « Des études prouvent que les réseaux peuvent prendre en charge la mobilité électrique, à condition de piloter la charge et de lisser la recharge du véhicule. » Il insiste cependant sur la nécessité de moderniser le réseau, pensé de façon centralisée et qui doit aujourd’hui répondre à une énergie injectée et prélevée à différents endroits. « Le réseau doit désormais être souple, agile et bidirectionnel pour s’adapter à la demande. » Pour étaler ces nouveaux besoins en énergie et éviter de peser sur des réseaux électriques dont tous s’inquiètent dès le retour du grand froid, les fournisseurs proposent de recharger les véhicules en programmant l’opération à certains horaires pour profiter de tarifs préférentiels. Pour aller plus loin dans cette démarche de résilience, une expérimentation envisage de rétribuer les propriétaires de véhicules électriques qui mettraient leur batterie à disposition pendant que la voiture est à l’arrêt. En faisant office de base de stockage, la batterie pourrait ainsi être déchargée en fonction des besoins avant d’être recréditée de l’électricité prélevée afin de servir d’autres usages temporaires.

Entre idée reçue et réalité

Bruno Kablitz du Siceco
Bruno KABLITZ. Ingénieur chez SICECO

L’autonomie, le coût, le manque de bornes de recharge… Autant de sujets qui demandent à être clarifiée quand on parle de mobilité électrique. Plus silencieuse et plus vertueuse pour l’environnement, elle présente aussi l’avantage d’être moins chère que la voiture thermique grâce à un tarif de l’électricité français maintenu à un niveau assez bas. Si un véhicule électrique ne consomme qu’environ 2 euros d’énergie au kilomètre contre 8 euros pour le gasoil, Bruno Kablitz du Siceco prévient qu’il faut observer l’intégralité du prix. « Le véhicule coûte plus cher à l’achat même s’il profite actuellement du bonus écologique de l’Etat. Il faut aussi intégrer le prix de la location d’une batterie souvent exclue des tarifs affichés. Et même si le coût d’entretien est moins élevé, il faut voir si le véhicule tient autant dans la durée qu’un thermique. » Le représentant du syndicat intercommunal d’énergie de Côte-d’Or alerte également les collectivités sur les budgets nécessaires pour installer les bornes de recharge. « Il a fallut créer une infrastructure territoriale de bornes pour rassurer les utilisateurs quant à leur capacité de recharger mais cela demande un effort de la collectivité car ces installations sont déficitaires. » La Bourgogne-Franche-Comté compte actuellement 1 162 bornes de recharge disponibles. Pourtant, 89 % des utilisateurs de véhicules électriques font le plein d’énergie à domicile ou de façon plus marginale sur leur lieu de travail. « Nous travaillons sur un schéma directeur du positionnement des bornes de recharge en lien avec les syndicats pour en définir l’utilisation et la puissance » souligne Robert Poggi, président de Bourgogne-Franche-Comté Mobilité Electrique. La question de la recharge interpelle à un autre niveau Bruno Kablitz. « Pour avoir une recharge rapide, il faut du débit donc l’offre sera plus chère et risque de provoquer une inégalité sociale entre celui qui aura les moyens de recharger vite et celui qui ne pourra payer qu’une recharge lente. » De son côté, Bruno Bethenod prône une réflexion plus large et à long terme qui passe par l’aménagement du territoire. « Il faut une cohérence nationale, regarder les potentialités et les manques pour remettre de l’équité dans les territoires. » Le président de l’association des maires ruraux de Côte-d’Or rappelle également qu’une mixité énergétique peut contribuer à créer de la richesse locale, notamment à travers la méthanisation.

Être autonome

L’élu rural et le représentant du syndicat d’énergie s’inquiètent enfin du risque potentiel d’une perte d’autonomie. « En cas de pénurie ou de panne électrique, faire le choix d’une mono-énergie peut handicaper une flotte tout autant qu’un particulier qui roule à l’électrique » s’accordent-ils à dire. Encourageant les solutions alliant l’électricité et le biogaz, selon eux, le mixte énergétique garantit une souplesse et une sécurité des usages. « La vérité n’est pas dans une seule mobilité mais dans les usages » précise Robert Poggi.

Thierry Brossier, fondateur de l’association Bourgogne-Franche-Comté Mobilité Electrique
Thierry Brossier, fondateur de l’association Bourgogne-Franche-Comté Mobilité Electrique

Accompagné de Thierry Brossier, fondateur de l’association Bourgogne-Franche-Comté Mobilité Electrique, ils estiment que la ruralité se prête cependant particulièrement à l’usage d’un véhicule électrique. « En milieu rural, on fait de petites distances et il y a un plus grand nombre de maisons individuelles donc une recharge à domicile plus facile. » Les représentants de l’association invitent à s’interroger sur les usages d’un véhicule pour optimiser la mobilité électrique en fonction des besoins. Quant à l’autonomie, « c’est un faux problème. En moyenne, les français roulent 30 kilomètres par jour. Un véhicule électrique chargé peut en faire 300 donc il suffit de le charger une fois par semaine à 3 KW » donne en exemple Thierry Brossier.  Rouler électrique oui, mais pas n’importe comment.

 

 

 

Quelques chiffres électrisants…

Une étude Enedis avec l’institut BVA auprès des détenteurs de voitures électriques et hybrides réalisée en octobre 2020, montre que la grande majorité des utilisateurs (79%) possèdent au moins un autre véhicule, mais que le véhicule 100% électrique est le plus souvent (65%) celui qui roule le plus. Si 48% déclarent utiliser leur voiture 100% électrique exclusivement pour les trajets du quotidien, 52% l’utilisent aussi pour leurs départs en week-end et en vacances. De manière stable, la recharge principale s’effectue très majoritairement à domicile (89% des sondés), tandis que les recharges en voirie ou au travail restent marginales. A noter une progression de 7% de la recharge en immeuble.

En 2020, les véhicules électriques et hybrides rechargeables ont semblé relativement imperméables à la crise sanitaire et à la morosité ambiante avec une croissance de 180 % sur l'année alors que, toute énergie confondue, le marché accuse une baisse de - 25,5 % (source : CCFA, décembre 2020).

Près de 195 000 véhicules électriques et hybrides rechargeables immatriculés en 2020, soit 125 000 de plus qu'en 2019. En Bourgogne-Franche-Comté, 4111 véhicules 100% électriques ont été immatriculés en 2020, soit + 225% par rapport à 2019. Les véhicules hybrides rechargeables ne sont pas en reste avec 2755 nouvelles immatriculations soit une progression de +301%.

La France, 2ème pays européen où l'on achète le plus de véhicules 100 % électriques derrière l’Allemagne.

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Vos commentaires

PaLu
a publié le 05/03/2021 15:07
Bruno Kablitz du Siceco se trompe : il n'y a plus de location de batterie pour les nouveaux véhicules électriques, Renault a arrêté cette offre. Quand à la durée, la garantie moteur/batterie est de 8 ans ou 160.000 km (plus qu'un thermique) et il y a déjà de nombreux exemples d'une durée de vie supérieure aux thermiques. Pas ou très de voiture électrique sont capable à ce jour de faire partie d'un réseau Smart Grid. Mais ça sera un vrai plus à l'avenir. M. Thierry Brossier, ne se trompe pas lui, il a de bonnes infos. Un véhicule électrique, qui recharge souvent à domicile à 3kW (très souvent en heure creuse la nuit) n'est pas plus consommatrice qu'un ballon d'eau-chaude sanitaire ou un four, et bien moins que ceux qui utilisent des radiateurs électriques. Pour faire l'équivalant de 30 à 40 km par jour, il faut charger 6 kWh

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