Maisons individuelles ou collectives, tout en préservant le caractère individuel du logement, les 136 Belles Houses de l’éco-quartier de l’Arsenal sont annoncées par les élus de Dijon tel un exemple dans la réhabilitation de la construction de logements. Explications sur un projet de plus de 33 millions d’euros.
«Sur l’agglomération dijonnaise, il y a 9.000 demandes de logements non satisfaites dont 5.000 demandes de primo-logements». Pour François Rebsamen, maire de Dijon et président de Dijon Métropole, le constat est significatif : il faut construire des logements. L’enjeu va même au-delà selon l’élu municipal et métropolitain : «L’acte de construire doit être réhabilité».
Dans cet esprit, Dijon Métropole souhaite «réinterpréter le logement» au travers de projets architecturaux originaux et bien situés. C’est la marque du projet mené dans l’éco-quartier de l’Arsenal, entre l’avenue Jean Jaurès et le canal de Bourgogne.
Retenus à la suite d’un appel d’offres public, architectes - Godart + Roussel, Studio Mustard - et promoteurs - Sopirim et Voisin Immobilier - se sont accordés sur la construction de 136 logements individuels, dont 50 maisons. Avec également une entrée individuelle depuis l’extérieur pour chaque logement.
Ce ne seront pas quatre murs et un toit, «ce seront des maisons inspirées du mouvement du Bauhaus du début du 20ème siècle en Allemagne, un mouvement à la fois architectural et artistique, qui prône un monde nouveau, solidaire et rationnel. Une abolition des barrières entre l’art et l’artisanat», explique Pierre Pribetich, premier vice-président de Dijon Métropole délégué à l’urbanisme. L’année 2019 marquait le centenaire de ce mouvement et c’est d’ailleurs cette même année que le projet des Belles Houses fut lancé.
La lourdeur de la crise sanitaire s’étant en quelque sorte estompée, la dynamique du projet est à nouveau mise en avant, prometteuse selon Pierre Pribetich : «C’est une démarche tournée vers l’avenir. Elle illustre la capacité que nous avons à réinterpréter un tènement foncier qui était historiquement dédié à des immeubles en hauteur».
Aujourd’hui, le terrain en question, appartenant à la Société publique locale «Aménagement de l’agglomération dijonnaise» (SPLAAD), est une friche de trois hectares environ. Les permis de construire ayant été validés dernièrement, les premières livraisons de maisons sont annoncées fin 2023. Pierre Pribetich affirme que ce projet de «maisons en folie» donne également une nouvelle impulsion dans le développement de la construction de logements au sud de l’agglomération dijonnaise.
À côté des 300 logements déjà construits dans l’éco-quartier de l’Arsenal, Dijon Métropole veut «montrer qu’il est possible de travailler à une très large diversité de produits, en mêlant le logement vertical et le logement horizontal, en l’occurrence non loin du centre-ville». D’autant plus dans une ère où le PLUi-HD se trouve davantage encadré, par la loi Climat et Résilience notamment. La collectivité territoriale a déjà illustré cette démarche en optant il y a plusieurs années pour un projet de «maisons en folie» à Saint-John-Perse dans le quartier de la Toison d’Or.
Au sud de la ville de Dijon et de son agglomération, 7 km sont identifiés concernant ces potentialités de développement immobilier.
«L’éco-quartier va être amélioré», lance avec conviction François Rebsamen pour en revenir au projet, «qui prouve aussi que nous construisons et reconstruisons la ville sur elle-même, en respectant des engagements écologiques».
Du côté des concepteurs et constructeurs, on assure que le projet est aussi pensé et articulé «pour que chaque occupant soit propriétaire de sa propre parcelle». Avec un objectif à tenir sur le prix des maisons individuelles : ne pas dépasser 3.000 euros par mètre carré, soit des maisons individuelles entre 215.000 et 290.000 euros. Plus globalement, les 136 logements iront du T2 au T5. Leur commercialisation devrait être lancée fin avril-début mai 2022.
Pour ce qui est de la règlementation thermique, l’ossature bois va permettre de construire des maisons aux normes des dernières mises à jour de la RE.
Alix Berthier