Chevigny-Saint-Sauveur : 11300 âmes... et une

20 février 2020

A l’extérieur de la rocade entourant jalousement Dijon existe une vie (mais si) et des zones habitées entièrement neuves où s'installent des milliers de familles à la recherche d’un confort et d’un bien-être entre la ville et la campagne. Parmi ces zones conquises par l’habitant sur la nature, Chevigny-Saint-Sauveur fait figure de particularité. Avec une population multipliée par 30 en un demi-siècle, le petit village de plus de 1000 ans a pourtant su se préserver et se construire une nouvelle âme.

 

Une croissance digne d’une pandémie

En urbanisme faire du neuf avec du vieux, c’est à la portée du premier venu - regardez le nombre de petites maisons charmantes transformées à grand renfort de placoplâtre et de crépi en parfaits petits pavillons dont l'architecture fera mourir de honte tous nos descendants. Bref, c’est assez simple. En revanche, faire du vieux avec du neuf, cela demande déjà plus d’agilité. Or, à Chevigny Saint-Sauveur, on sait faire.

Entendons-nous bien. Quand on parle de faire du vieux, il ne s’agit pas d’ajouter trois touches vintage à du parpaing mais bel et bien de donner à une ville neuve - qui a vu sa population passer de 490 habitants en 1962 à près de 11 500 en 2017 - une âme supplémentaire, celle qui fait l’identité d’un Chevignois ou d’une Chevignoise.

Chevigny Saint-Sauveur

Et quand on est maire - comme Guillaume Ruet, 36 ans, aussi neuf que sa ville, élu depuis février 2019 à la succession de Michel Rotger - et qu’autour de soi s’érigent des bâtiments presque flambant neuf, pas facile d’éviter à sa ville de devenir - comme tant d’autres - une cité dortoir…

Et pourtant, les Chevignois l’on fait, sans doute parce qu’ils ne savaient pas que c'était impossible (Merci Mark Twain) car Chevigny Saint-Sauveur a, au moins une particularité pour une ville de la périphérie dijonnaise qui sert généralement de dortoir à cadres, de mouroir à retraités ou de zone de passage, elle a des autochtones et ça, Guillaume Ruet en est fier :

Les enfants de Chevignois s’installent souvent à Chevigny, parce que la ville est proche de Dijon, sans en avoir les inconvénients, mais elle possède surtout un cadre de vie agréable entre métropole et campagne qui respecte l’équilibre entre artisanat, habitat et nature”.

 

Une ville taillée pour Jean-Pierre Marielle

Ainsi Chevigny-Saint-Sauveur, malgré sa population croissante, est parfaitement adaptée à Jean-Pierre Marielle. Et pourquoi ? Parce que le comédien né à Dijon disait  : “Je suis un traînard, moi. Un mec qui se balade, qui traîne, qui regarde comme ça…” (avec un peu d'imagination, on croirait l’entendre, non?) Or Chevigny semble taillé pour la billebaude : 300 hectares de forêt, 60 hectares de zones vertes, Le parc de la Saussaie qui s’étend sur près de 20 hectares, l'arboretum et ses 14 variétés d'arbres de tous les continents, le label Ville 2 fleurs sont de vrais atouts et pas seulement un pansement sur une jambe de bois pour une ville minérale qui voudrait se donner des airs de ville à la campagne…

Ah pansement justement - remarquez la transition l’air de rien parfaitement réfléchie. A Chevigny, il y a aussi les entreprises : la célèbre multinationale URGO - fondée au milieu du 19e siècle et qui fut pour des générations entières le copain indispensable des gamins des rues (les “gamins des rues” étaient une variété d’enfants qui jouaient dehors, avant l’avènement de la console de jeu et du smartphone. Car sur une console on ne risque pas de se faire un autre bobo qu’une tendinite - sur laquelle un pansement ne sert à rien - ou une inflammation des neurones - idem). Heureusement, la pénurie de gosses des rues est largement compensée par tous ceux qui se sont mis à bricoler le dimanche en se prenant pour Valérie Damidot. Bref. Urgo donc qui fait la fierté de Chevigny mais aussi une autre légende de notre bonne vieille industrie française : Amora. Rien que ça déjà, ça vous colle une identité à une ville.

Mais avoir une âme ne veut pas dire être pour autant pompidolien et Chevigny regorge d'industries nouvelles et variées et l’expansion économique se poursuit puisque les zones se développent encore sur des dizaines d’hectares. Parfait pour que Chevigny atteigne la taille “critique”.

Alors qu’est ce que la taille critique ? Celle qui permet d’avoir assez d’habitants pour bénéficier des financements de l’Etat sans non plus avoir trop d’habitants et perdre son identité de “petit village”, une ville où l’on prend plaisir à venir et qui offre beaucoup d’avantages sans se taper les inconvénients. “Nous avons collège, le lycée qui accueille les sportifs du CREPS, crèche, médiathèque, école de musique, le plus grand Dojo de la région qui nous permet d'accueillir des compétitions, une piscine, des lignes de bus qui permettent de rejoindre Dijon”. Mais pas de ligne de tram et de ce côté là, on n’en rêve pas forcément : “Le tram ne résout pas tout et le grand risque est de déshabiller Chevigny!”.

Chevigny-Saint-Sauveur

Car une fois encore, à Chevigny, on tient à la mixité. Une variété qui se répercute donc évidemment sur la population.

Que l’on dise le contraire à Guillaume Ruet et la moutarde (locale évidemment)  lui monte au nez : “Non, Chevigny n’est pas une ville bourgeoise”. Coupable de cette accusation aussi mensongère que honteuse par les temps qui courent : le quartier Bois du Roy, 100 maisons plutôt huppées à l’entrée de la ville ; mais le maire défend la diversité de sa population : “Nous avons 25% de logements sociaux avec une bonne intégration de ces logements dans la ville, ce qui permet d’avoir une grande mixité et beaucoup de familles”.

Une mixité qui s’exprime aussi dans les animations: “C’est aussi grâce aux associations que notre ville est vivante et variée” renchérit le maire.

 

Ville nouvelle de tradition

Antinomique et pourtant réel à Chevigny. L’exemple même ? La fête de l’escargot. “Nous avons imaginé cette fête parce qu’elle n'existait pas en Côte d’Or et que nous avons ici une entreprise (Bourgogne Escargot) qui produit 20 millions d’escargots par an”. Alors Guillaume Ruet appelle les copains et se dit que ce serait sympa de réunir quelques Chevignois pour instaurer - pourquoi pas - une nouvelle tradition. Ce sont finalement 5000 personnes qui viendront, 13 000 la deuxième année, 20 000 la troisième avec plusieurs artisans venus grossir les rangs ainsi que l'amicale des cuisiniers de Côte d’Or : la manifestation est désormais devenue une tradition dans la cité chevignoise.

 

Forêt des 1 000 arbres

Mais l’habitant le plus présent de Chevigny Saint-Sauveur, c’est l’arbre. Si la ville possède l’une des plus grandes zones forestière des communes de la métropole dijonnaise, l’urbanisation rapide et la construction de nouveaux quartiers ne dispensent plus les promoteurs d’avoir une réelle responsabilité. Terminés les parcs arborés à la va-vite pour combler les trous, entourés du bolduc du “lien social”. A Chevigny, le maire veille et ne plaisante pas. “Chaque projet immobilier doit être inclus dans un aménagement paysager qui privilégie la qualité : j’ai demandé à interdire les clôtures en fer dans les nouvelles résidences pour privilégier la pierre, j’ai exigé que nous ayons une coulée verte qui fasse le lien entre les quartiers et plutôt que de planter des allées ou de la pelouse pour faire de grandes esplanades, à ce que nous plantions des arbres”.

De cette idylle du premier édile avec l’arbre est né le projet des 1 000 arbres plantés sur 5 ans et un réaménagement en lien avec le lycée agricole de Quétigny pour planter les essences les plus adaptées au climat et aux lieux.

Chevigny-Saint-Sauveur

 

Je connais Chevigny, y’a une église là-bas (Jacques Martin)

Alors si Chevigny-Saint-Sauveur dispose d’un véritable centre-ville moderne, il reste quand même quelques traces architecturales de son passé de petit village : un vieux lavoir, L'église de la Sainte-Trinité, le château de Chevigny-Saint-Sauveur, aujourd’hui propriété de l’AFPA ou la mairie construite dans une ancienne ferme de Chevigny.

Et la commune prouve que la valeur n’attend pas le nombre des années. Malgré son statut de ville neuve, de périphérie métropolitaine, la ville a été élue 9e ville de Côte d’or la plus agréable.
Comme le dit son maire : “On vit bien à Chevigny!”.

 Chevigny-Saint-Sauveur

L’ogive / Dojo

La salle de spectacle de l'Ogive rayonne dans l'est dijonnais. Grâce à sa capacité d'accueil de mille trois cents places, elle permet l'organisation de différents concerts drainant un large public : Calogéro, Christophe, Zazie, Yannick Noah, Chimène Badi, Hélène Ségara, Anne Roumanoff, Sheila…

Chevigny-Saint-Sauveur

Le verger conservatoire

Dans un cadre de verdure, le Verger Conservatoire et ses différentes espèces. Situé avenue de l'Egalité, les horaires d'ouverture de cet été seront de 10 h à 19 h tous les jours.

Chevigny-Saint-Sauveur

Eglise de la Trinité

L'église de la Sainte-Trinité, dédiée au Saint-Sauveur où dit-on fut baptisé le fils de Jean de Vienne, seigneur de Chevigny-Saint-Sauveur, tenu par le célèbre Philippe le Hardi et une église romane avec parties du XIIe siècle, et plusieurs oeuvres classées : Adoration des Mages et diptyque des époux de Villers-la-Faye de l'atelier de Nicolas de Hoey, autel en bois sculpté, bâton de procession de la Trinité.

Construite par les chanoines de Saint-Étienne, l’église fut en partie remaniée aux XVI-XVIIe. Elle a conservé son abside en cul-de-four, un beau portail roman. En pénétrant dans le sanctuaire, la nef désaxée étonne. On admire ensuite la charpente en forme de coque de bateau inversée et les boiseries du XVIIIe, tandis que les cinq bandes noires d'une mystérieuse litre funéraire retiennent l'attention. L’autel et le retable XVIIIe, en bois sculpté, proviennent de la chapelle du château.

En contournant l'église dans le sens des aiguilles d'une montre, on remarque à proximité une imposante maison bourgeoise édifiée dans la seconde partie du XVIIIe, en partie cachée dans un parc. Pendant la dernière guerre, elle fut occupée par les Allemands puis par les Américains, avant d'être vandalisée par des habitants et enfin restaurée.

L'église de la Sainte-Trinité de Chevigny-saint-SauveurL'église de la Sainte-Trinité de Chevigny-saint-Sauveur

Le Château

Les origines du château remontent au XIIIe. Pierre Ier de Rigoley le reconstruisit au XVIIe, puis il ajouta des boiseries dans les appartements et une chapelle au premier étage. Couvert d'ardoises, l'édifice fut remodelé aux XVIII et XIXe, les dépendances importantes remontant aux XIXe. Au XXe, plusieurs propriétaires se succédèrent, le château devenant une colonie de vacance de la compagnie du Gaz de France et enfin le Centre AFPA en 1957. Le domaine possède encore une partie de ses jardins à la française et un parc dans lequel on creusa une glacière. Le puits surmonté jadis d'un petit temple d'Amour en bois est de nos jours rebouché. Un canal creusé au XVIIIe traverse ce parc et à sa sortie, alimente le lavoir. Côté ouest, la perspective se poursuit en direction du Bois du Roy par une belle allée.

Chevigny-Saint-Sauveur Chevigny-Saint-Sauveur

 

Entreprise RougeotEntreprise Rougeot, Un partenaire engagé pour les communes et leur média 

L’histoire de l’entreprise Rougeot s’inscrit au plus près des communes du département. Sur le modèle de leur père, Hubert Rougeot, Christophe et Thierry s’engagent dans leur territoire. Quand leur aîné était élu local, les deux dirigeants choisissent de soutenir des actions de mécénat auprès des clubs sportifs ou d’associations culturelles. Pour l’entreprise Rougeot, c’est une façon concrète de participer au bien-être du territoire. Avec ses différentes activités, l’entreprise intervient du nord au sud de la Côte-d’Or, aux côtés des collectivités de toutes tailles pour les accompagner dans la réalisation de leurs projets. Pour combiner ses différents aspects, l’entreprise Rougeot poursuit son implication en choisissant d’accompagner l’Echo des Communes. Son soutien s’est naturellement tourné vers la rubrique "Au cœur de communes", destinée à valoriser le territoire et ses acteurs publics.www.rougeot-tp.com

 

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